Les fondements de la bonne école

Saoudi El Amalki

Sous la pression ininterrompue des enseignants dans la voie publique, le gouvernement finit par céder, en annonçant le gel des statuts unifiés de l’enseignement. Un gain de cause accompagné de promesses qu’il va falloir concrétiser dans les jours qui viennent, notamment lors des rounds de négociations. Faut-il « jubiler » devant cette « issue salvatrice » qui permettrait avant tout la reprise des écoles, aprèsquasiment un mois et demi de trêve forcée?Certes, on se sera soulagé d’avoir peut-être, évité « l’année blanche » qui planait déjà dans les airs, tel un aigle à l’affût de la charogne des prairies sauvages.Cependant, il ne fait pas de doute non plus, que le bras de fer n’est pas entièrement écarté si l’on sait que la confiance tient toujours sur un bout de fil de ce camp comme de l’autre.En fait, on se demande comment l’Exécutif pourra éluder le spectre dela dérive scolaire qui guetterait les apprenants sijamais iln’honorait pas ses engagementsvis-à-vis du corps enseignant. Dans ce sens, il est à déplorer tout ce gâchis qui, non seulement avaitmis les apprentissages dans l’expectative, mais également créé un climat de tension au sein desménagesdésemparés. Le flottement acariâtre dont le gouvernement a fait preuve durantcette gabegie aura porté préjudice à l’un des secteurs les plus sensibles et délicats puisqu’il rassemble  tout un peuplement intense,entre enseignants et enseignés, à travers le royaume. Il n’en reste pas moins vrai que les syndicats de leur part, ne font pas non plus, d’assez de bon sens pour s’en sortir sans beaucoup de dégâts, de par les brins de division et de divergence qui les accablenten direction des droits suprêmes des générations montantes. Cesescarmouches puériles des uns et des autresdu duel gouvernement/syndicat, profitent,auxmouvances de « l’extrémisme malveillant » qui se faufilent dans les rangs des manifestants pour semerle tollé et la discorde, parmi les foules déchaînées.Il faudra bien dire, sans nullement verser dans un pessimisme béat quela question de l’éducation n’est pas sujette aux affrontssurenchériques ni aux tribulations politiciennes, encore moins aux saupoudrages préjudiciables. La Nation marocaine a besoin de réformes en fonction duregistre d’émergence acquis et au diapason des mutations sociétales opérées dans son parcours. Pour ce faire, elle se devra de se munir de suffisamment de volonté, de se prémunir des assauts malintentionnés et de se démunir des déchets nauséeux qui ne cessent d’infester son école publique !

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