Les Nuits andalouses

Au-delà du cadre de la promotion et la vulgarisation de ce type de musique, on retiendra surtout la très forte demande du public féru du genre, il faut bien en convenir, bien ancré dans la culture du Royaume depuis son introduction par les Andalous au moment de la conquête arabe de cette vaste et riche région espagnole.
Faisant partie et formant le substrat de la musique andalouse, «El Ala» séduit et enchante les foules de ce genre à nul autre pareil pour tout ce qu’il apporte comme enrichissement, réconfort et apaisement à l’esprit.
D’aucuns, spécialistes renommés dans l’analyse psychiatrique, y ont vu un «apport  considérable dans la quiétude de l’être».
Ce concert aura pour vedette essentielle la grande dame de la musique andalouse, Zaineb Afailal,  au sommet de son art après les reconnaissances internationales qui ont plu après ses retentissantes productions dans divers pays.

La  nouvelle  étoile

L’ascension de la nouvelle star d’«El Ala», Zaineb Afailal, n’est nullement pour étonner puisque dès son apparition sur la scène elle a marqué tous les…. puristes par la majesté voluptueuse et captive de sa belle voix.
Envoutant à chaque fois son auditoire, elle s’est superbement installée à la tête de ce style musical et la consécration est venue couronner ses multiples prestations au point de susciter des producteurs pour des documentaires et des films réservés à la musique andalouse avec point d’orgue une participation au programme «Kalam Nawaim» sur la chaine de télévision MBC.
Il faut dire que son ascension a été grandement facilitée par l’orchestre Mohamed Temsamani, repris et dirigé par Mohamed Amine El Akrami depuis la disparition du grand maitre (1995).
Cet orchestre s’est illustré dans plusieurs pays avec brio (Emirates Arabes Unies, France, Italie, Syrie et Etats Unis) représentant à chaque fois la ville de Tétouan aux festivals de musique sacrée et autres.
Omar Chraïbi, président des Amateurs des musiques classiques, explique : «Nous avons initié ces événements dans l’objectif de promouvoir les musiques classiques et de faciliter leur accès au public d’aujourd’hui. La première édition est consacrée à la musique Andalouse. Le concept de ces événements est de présenter au public un répertoire de musique classique thématisé et revisitée. Un programme d’animation culturel sera développé pour la saison 2013-2014 et donnera l’occasion aux orchestres de choix et aux stars marocaines de se produire dans un cadre professionnel devant un public fan».


In memoriam
Abdelkader Rachdi ou les symphonies achevées

Il est toujours difficile d’évoquer une date précise pour situer les vrais débuts d’un artiste, comme il n’est jamais aisé de situer sa fin. L’œuvre d’un artiste est d’abord tributaire d’un don inné qu’on ne pourrait situer dans le temps et n’aura de véritable signification que s’il s’inscrit dans la durée.
Ainsi se définit feu Abdelkader Rachdi. Chanteur dès les années cinquante, puis compositeur et maestro, son apport aura été précieux pour découvrir toute une génération de chanteurs qui tiennent toujours le haut du pavé.
Abdelkader Rachdi a certes commencé apprendre l’abécédaire de la musique à l’âge de 15 ans. Mais ce n’était en fait qu’un prolongement somme toute naturel dans l’itinéraire d’un homme qui avait senti à un âge précoce qu’il était né pour être musicien et rien d’autre.
A 17 ans déjà, il compose sa première chanson. C’était en 1948, date à laquelle il avait aussi mis au point une œuvre musicale référence, la fameuse «Danse de l’Atlas». Pour un coup d’essai, ce fut un véritable coup de maître qui permit à Abdelkader Rachdi d’entrer à partir de cette époque dans le cercle réduit des musiciens novateurs.
Ces pionniers de la première heure auxquels la chanson moderne au Maroc doit une grande partie de son rayonnement à l’échelle nationale et arabe.
Depuis, on ne compte plus, ni les œuvres et encore moins les chanteurs qui ont fait leur percée sur l’échiquier artistique grâce à des compositions signées Abdelkader Rachdi, Ismail Ahmed, Abdelwahab Tetouani, Mohamed El Hayani, Abdelhadi Belkhayat et plus tard Naïma Samih, Rajaa Belmlih, Mahmoud El idrissi, Latifa Raâfat, Khaoula Rachdi et Fatima Akid.
Ce qui frappe dans le riche répertoire d’Abdelkader Rachdi, ce n’est pas seulement le nombre de chanteurs avec lesquels il a été amené à collaborer mais aussi la diversité des styles qui va du patriotique au religieux, en passant par des œuvres affectives et leurs morceaux musicaux dont il avait le secret.
Abdelkader Rachdi s’est toujours appliqué à donner à ses œuvres une connotation typiquement marocaine puisant ses sources dans le patrimoine musical sous toutes ses formes. Malhoune, musique andalouse et Gharnatie, musique de confrérie, «mouachahates» arabes sans oublier quelques airs purs de la musique orientales. Un musicien complet guidé par un esprit novateur qui a permis à la chanson marocaine de tenir une place de plus en plus distinguées sur l’échiquier arabe.

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