Les professionnels réclament l’exonération de la TVA

Importation des Viandes  bovines

Par Fairouz EL Mouden

La situation de crise n’épargne aucun secteur. Les opérateurs et commerçants des viandes bovines et ovines tirent, à leur tour,  la sonnette d’alarme pour venir en aide à une activité sérieusement touchée par la flambée des prix des matières premières et par les effets de la  forte sécheresse qui secoue le pays depuis des années déjà.  La suspension des droits d’importations est jugée insuffisante voire même insignifiante pour encourager l’importation des bovins sans limite de poids imposée. Le gouvernement est vivement sollicité pour accepter une totale exonération de la TVA fixée à 20%. A défaut, le consommateur subira lourdement les conséquences d’une inflation affligeante.

La crainte est réelle sur un secteur d’activité qui annonce une situation des plus critiques.  Abdelhadi Ramou, président de l’Association nationale des commerçants des viandes rouges,  déclare à Al Bayane,  que la suspension du droit de douane fixée à 2,5% pour l’importation des bovins n’aura pas d’effets sur le marché local si toutefois, cette mesure n’est accompagnée par la suppression de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) qui s’élève à 20%. Une demande qui remonte à plus d’une année, regrette-t-il.

Il explique que le paiement de la TVA coûte entre 3000 et 4000 dirhams par tête à l’importation.  C’est un handicape majeure, dit-il, surtout à l’approche du mois sacré de Ramadan qui connait des hausses importantes des prix de vente des viandes rouges et une  demande plus accrue que d’habitude. Le gouvernement est donc interpellé pour répondre favorablement à la requête des commerçants des viandes rouges. Selon  notre interlocuteur, le prix actuel à l’abattoir varie entre 85 et 90 dirhams le kilo de bœuf et entre 95 et 100 dirhams le kilo pour le mouton.  Les prix pourront revenir à leur niveau initial soit 60 à 65 dirhams le kilo de bœuf.

Certes, répliqua-t-il, la suspension des droits d’importation  déjà effective est un avantageuse au même titre que la mesure du libre poids à l’importation des deux races (bovins et ovins) mais la charge de la TVA reste contraignante et handicapante pour amortir la hausse sur le consommateur et éviter de frapper de plein fouet le pouvoir d’achat du citoyen déjà malmené par la spirale sans précédent du renchérissement des prix des produits alimentaires et non alimentaires. 

Pour rappel, le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret n°2.23.47 modifiant le décret n°2.22.818 du 22 rabia I 1444 (19 octobre 2022) portant suspension des droits d’importation des bovins.  « La suspension des droits d’importation des bovins permettra de garantir un approvisionnement normal du marché local en viande bovine et ce, suite à la sécheresse qu’a connu le Royaume, la hausse des prix des aliments de bétail en raison de l’envolée des prix à l’échelle mondiale, en plus de l’augmentation des coûts de production des viandes rouges, ce qui a engendré une baisse de l’offre en animaux destinés à l’abattage ».

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