L’industrie touristique d’Agadir: Une nouvelle instance en gestation!

Paris: Saoudi El Amalki

Le secteur du tourisme dans la région Souss-Massa s’apprête à subir, une fois n’est pas coutume, une nouvelle tentative de remodelage dans les coulisses des institutionnels, à l’insu de la majeure partie des professionnels du métier, toutes activités réunies.

En effet, depuis un certain moment, on entend parler, de plus en plus intensément, de la création d’une institution baptisée «Société de Développement Régionale du Tourisme» (SDRT) dont le capital s’élève à un million de dirhams et dont les actionnaires sont répartis comme suit : le Conseil régional Souss-Massa détenant la part du lion 38%, talonné par l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT), avec 30%, suivi de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG)  et la Maison de l’Artisan, avec 10% chacune et enfin le Conseil communal d’Agadir et la Société Marocaine de l’Ingénierie Touristique (SMIT), avec 8% chacun des actions.

Cette compagnie qui sera examinée et adoptée lors de la prochaine session ordinaire d’octobre du Conseil de la région du Souss-Massa, a attisé une large réaction aussi bien au sein des acteurs du domaine, toutes catégories confondues, que des observateurs des affaires publiques locales et régionales. D’autant plus qu’elle n’a jamais été l’objet de diffusion, encore moins de débat parmi les composantes du secteur et de l’opinion publique, en tant que projet intéressant les uns et les autres, à un moment où l’industrie touristique connaît des périodes de vaches maigres sur toute la ligne, et où le Conseil Régional du Tourisme  (CRT) Agadir Souss-Massa broie du pain noir, sanctionnée par une série de démissions dont la dernière en date n’est autre que celle du président en exercice.

Quel génie est allé donc inventer cette formule «bureaucratique» de vouloir crucifier le CRT pour mettre en place un ensemble composé d’institutionnels dont les professionnels du secteur sont quasiment hors du coup?

Pourquoi s’atteler à enfanter une nouvelle instance dans les rouages de l’administration, alors que le CRT actuel pourrait amplement s’acquitter de cette mission, de par l’expérience et de la compétence de son personnel dynamique de plus d’un quart de siècle de métier sur le terrain, sans parler des sacrifices louables de nombre de ses administrateurs-professionnels? Un autre grand gâchis qui viendra, encore une fois, affecter le secteur, à travers l’amalgame suspect et l’interférence louche que cette fondation subite aurait, sans doute, suscités.

Si la SMIT, croit-on bien savoir, avait besoin de fonds pour joindre ses deux bouts, elle aurait bien fait d’aller en chercher ailleurs et non pas aux dépens du CRT qui, à coup sûr, se démène comme un beau diable, en dépit de ses défaillances. On sera, effectivement, amené à s’interroger sur le sort du CRT dont le budget de fonctionnement et de promotion provient essentiellement des subventions des trois conseils régional (1,5 millions de dirhams), communal (400 millions de dirhams) et préfectoral (100 millions de dirhams), en plus de ses propres cotisations qui sont, somme, piètres par rapport aux besoins soutenus. Ces contribuables soumises à des directives de leurs auteurs allant souvent à l’encontre des attributions du CRT qui sont celles de la promotion en particulier, continueraient-elles à être déversées dans les caisses du CRT ? De même, quel dessein des Conseils Provinciaux du Tourisme (CPT), du Réseau de Développement du Tourisme Rural (RDTR), au lendemain de la création de la SDRT?

Autant de questions qui taraudent actuellement les professionnels de la région Souss-Massa, à la veille de la création officielle de la SDRT…

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