Mahjoub Raji, du l’humour dans la peau…

Les artistes ne meurent pas.  Ils vivent à travers leurs œuvres dans les mémoires et les esprits des vivants. Après une lutte contre la maladie, le comédien Mahjoub Raji est décédé il y’a quelque temps à l’âge de 79 ans. Toutefois, l’artiste reste encore présent dans la mémoire de nombreux Marocains.

Depuis sa tendre enfance, Mahjoub Raji avait une passion pour le théâtre qu’il développa au fil des années. C’est en 1959 que le défunt fit son entrée en grande envergure sur la scène théâtrale marocaine. Il commença son parcours artistique avec la troupe de Mohamed Hassan Al Joundi en jouant dans les pièces «Al Bayra» (1959) et «Lwaqâa» (1962). Des rôles se succèderont par la suite dans les pièces «Halib dyaf» (1969), «Chouf fiya nchouf fek » (1996).  De l’humour dans la peau, «Ba Hajoub», comme beaucoup aimaient l’appeler, était la première voix masculine à avoir parlé dans un travail théâtral sur les planches du théâtre Mohammed V. Il faisait partie des pionniers qui ont beaucoup donné au théâtre, à la télévision, à la radio… C’était un homme humble, modeste et toujours souriant, ayant de l’humour dans la peau», témoigne  Mohamed Benhsain, directeur du théâtre Mohammed V, juste après le départ du défunt.

Très connu par les Marocains, ce natif de Casablanca, en 1940, a fait un beau passage sur la télévision et le cinéma. «Mahjoub Raji était parmi les artistes très célèbres auprès du public marocain dans le domaine artistique, que ce soit le théâtre, la télévision, le cinéma ou encore le Drama. Mahjoub était également connu comme humoriste. Il fait partie des artistes qui ont apporté leur touche artistique au champ humoristique national puisant son âme dans le Zajal», a fait savoir le dramaturge, Messaoud Bouhcine.

Un artiste, c’est aussi ses qualités humaines et sa manière d’être dans le monde. Mahjoub avait toutes ces vertus qui ont fait de lui un homme et un artiste aimé et respecté par tout le monde.  «Le défunt était également connu pour son humanisme. Beaucoup de gens aimaient le nommer «Ba Hajoub». C’était un témoignage d’amour et de respect pour cette personne et artiste.  C’est un homme qui a réuni entre l’expérience artistique et les relations humaines de grande qualité», ajoute Bouhcine qui est également président du Syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques.

A  travers le petit écran, «Ba Hajoub» est entré dans les maisons des Marocains à travers des rôles joués dans plusieurs séries télévisées à succès, entre autres «Men Dar Ldar», «Nsib Lhajj Azzouz» , ainsi que dans des films qui ont marqué le petit et grand écran marocain, dont «Lalla Hobbi»(1996)  de Mohamed Abderrahman Tazi, «La symphonie marocaine» (2006) de Kamal Kamal  et «Allal el kalda» ( 2003) de Mohamed Ismaïl, «Ici et ailleurs» (2004) de  Mohamed Ismaïl.

La voix de «Ba Hajoub» habite encore et toujours l’imaginaire des générations d’hier et d’aujourd’hui. Le regretté était apprécié du téléspectateur marocain à travers des monologues très connus à savoir «Kolha w Halo»,  «Lhammam», «Tberguig»… Tous ces travaux et bien d’autres ont fait de lui l’un des visages importants du théâtre et de la création marocains.

Mohamed Nait Youssef

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