Marie Zular, une juive marocaine qui s’est faite ambassadeur de l’art culinaire et des valeurs de solidarité de sa mère patrie

Brésil

Par Khalid Attoubata (MAP)

Marocaine cœur et âme, Marie Zular Hamani De Solteira, une juive établie au Brésil souffle cette année sa 80è bougie, dont six décennies passées dans le pays sud-américain. Pourtant la juive native de Casablanca semble n’avoir rien perdu de sa culture marocaine et des valeurs séculaires que le Royaume a toujours fait siennes.

“Je suis sorite du Maroc mais le Maroc n’est pas sorti de moi”, dira-t-elle-même à la MAP dans une interview à l’occasion de la Journée internationale de la femme, confiant que nul aspect de sa vie au pays de la samba n’est coupé du mode de vie et des traditions de son pays d’origine, où elle a vécu jusqu’à l’âge de 20 ans.

Sa venue au Brésil remonte à 1960, lorsqu’elle visite son oncle à Sao Paulo (sud-est), où, souligne Zular Hamani, les Brésiliens partagent avec les Marocains les mêmes valeurs d’accueil et de coexistence. Elle décide ensuite avec sa famille de s’établir dans la capitale économique du Brésil.

Imprégné de la culture de solidarité, qu’elle dit avoir embrassé dès son enfance passée parmi la grande famille multireligieuse de la rue Driss Lahrizi, la juive marocaine décide de se livrer à l’œuvre sociale dans le cadre de l’Union brésilienne de service social, la plus grande organisation juive d’action sociale au Brésil dont elle fut vice-présidente. Dans l’assistance qu’elle apporte, 18 ans durant, aux enfants des périphériques et ceux atteints de cancer, la Marocaine dit trouver une immense satisfaction et un véritable accomplissement de soi.

Elle est également active au sein du Centre israélite d’assistance aux mineurs, qui se fixe pour mission de dessiner le sourire sur le visage des enfants en situation sociale précaire, un souci de solidarité qui se nourrit, dit-elle, de son affluent marocain.

Maison marocaine de bout en bout, communication en arabe à chaque fois l’opportunité s’offre et visites régulières au Maroc, “un pays qui sait se faire aimer”, Zular Hamani estime que la promotion de l’image rayonnante du Maroc est un devoir de tous, tout comme celui du rapprochement entre les peuples marocain et brésilien.

“Ma maison est un concentré de la culture marocaine et cela m’inspire fierté d’autant plus quand mes invités brésiliens adorent cette ambiance si authentique, tout comme les plats traditionnels que je leur présente”, note-t-elle.

En 2019, la famille Zular participe à l’émission Familias Frente a Frente (Familles face à face) de talent de cuisine brésilienne sur la chaîne de télévision à large audience SBT. Zular Hamani n’a pas manqué l’occasion pour présenter au public brésilien quelques musts de l’art culinaire marocain.

La famille Zular, représentant Sao Paulo, est allée jusqu’à l’avant dernière phase de l’émission, grâce notamment au couscous marocain et d’autres plats traditionnels qui n’ont pas déplu au public.

“A chaque fois qu’une occasion s’offre, j’essaye de présenter la culture du Royaume et les valeurs séculaires et humaines ancrées de la société marocaine. Je pense que la communauté juive marocaine au Brésil doit mieux s’organiser et mieux rapprocher les Brésiliens de notre héritage civilisationnel”, estime Zular Hamani.

Pour elle, les juifs et les musulmans ont toujours vécu dans l’unité et la tolérance à travers les siècles dans le Royaume, une communion qu’il faut célébrer avec le peuple brésilien.

Mère de 4 enfants, l’octogénaire, d’une mère tangéroise et un père égyptien, a su transmettre à ses enfants et petits-enfants, qui se rendent encore au Maroc pour renouveler les liens avec leur pays d’origine, la manière d’assumer l’amour pour la mère-patrie et la promotion de son héritage aussi séculaire que singulier. Une mère-patrie où “nous sommes encore et toujours reçus avec la même générosité, la même convivialité et la même tolérance”, s’est-elle félicitée.

Étiquettes , ,

Related posts

Top