Le rapport Islamica 500 qui en est à sa 3ème édition n’a pas manqué à sa réputation de révéler les 500 personnalités qui font bouger l’économie islamique à travers le monde. Ce rapport qui couvre de nombreux secteurs d’activité témoigne de la progression importante de l’économie islamique depuis quelques années.Cette année, la finance participative marocaine y gagne ses premiers galons avec la reconnaissance pour la première fois de pas moins de 8 personnalités…un bon début!
Après les éditions de 2015 à Kuala Lumpur (Malaysie) et de 2016 à Dubaï (UAE), l’édition 2017 d’Islamica 500 est prévue à Manama (Bahrein). D’ores et déjà, le classement des 500 personnalités influentes de l’économie islamique en 2017 a révélé la présence de 8 personnalités marocaines issues de divers secteurs d’activités. Adossé à la société de consulting IsFin et au Forum Mondial de l’Economie Islamique, le classement Islamica 500 continue de faire sa place dans le monde de l’économie participative. Cette économie, selon les estimations représente un marché global de quelque 3.000 milliards de dollars et représente un souffle nouveau de croissance et de dynamisme devant l’essoufflement de “l’économie classique“. Précédemment vu exclusivement à travers le prisme de la finance ou de la banque participative, l’économie islamique s’étend bien à tous les autres secteurs d’activités.
Pas que la finance
Le marché des produits et services halal continue de prendre de l’ampleur et constitue aujourd’hui des opportunités de développement de nombreuses entreprises de par le monde. Celles-ci sont amenées à entrer sur ce marché émergent de 3 trillions de dollars annuel et à concevoir des produits sur mesure et adaptés à ce marché.
Le classement 2017 de ces secteurs révèle ainsi une forte diversité dans le développement de l’économie islamique. Au titre des secteurs représentés dans le classement 2017, les services financiers occupent la première place avec 27% des personnalités. Suivent le secteur bancaire avec 19% et l’Education et le Conseil pour 12%. Ces trois secteurs représentent eux seuls 58% des personnalités de ce classement. Une concentration sur la finance et la connaissance qui démontre une certaine jeunesse de cette économie. Il faut gager qu’à l’avenir, une fois que le concept et la connaissance autour de cette économie se seront disséminés auprès du plus grand nombre, ces proportions s’inverseront. Outre ces secteurs, les Foods & Beverages représentent 9% de ce classement, les médias-events-IT et gouvernements-associations sont représentés chacun pour 7% du classement. Viennent ensuite la logistique-construction et services juridiques-comptabilité pour 5% chacun. La mode & cosmétique est représentée pour 3% et enfin 2% pour le Healthcare et Pharmacie.
Autre enseignement à tirer de ce classement, le Maroc avec 8 personnalité est absent du Top 10 des pays contributeurs en “personnalités“ au classement 2017 largement dominé par les Emirats Arabes Unis avec 89 personnalités. Viennent ensuite la Malaysie (66), le Royaume-Uni (46), les USA (34), l’Arabie Saoudite (26), le Bahrein (23), la France (15), le Qatar (13), l’Indonésie et la Turquie avec chacun 12 personnalités.
Maroc : prédominance des finances!
Au Maroc, l’émergence d’entreprises aux produits halal continue de s’accentuer. En dehors de Koutoubia et Agro-Food Industrie (classées dans l’Islamica 500 de 2017) qui se sont positionnées sur ce créneau dès le lancement de leurs activités, nombreuses sont les autres entreprises qui se battent pour percer dans cette économie, sur le plan national. Avec les récentes autorisations accordées aux banques participatives, ces entreprises pourront-elles avoir plus de soutien pour le développement de leurs activités ? Les banques marocaines n’ont pas manqué l’occasion de prendre la vague en lançant leurs filiales dédiées à la finance participative. Dernier en date, la BTI Bank, une filiale commune à la BMCE Bank et à Al Baraka Banking Group.Pour l’instant, la Mourabaha, notamment dans l’immobilier, est le produit qui captive l’attention des clients marocains.
Abdellatif Jouahri, Gouverneur de Bank Al Maghrib
Gouverneur de Bank Al Maghrib depuis 2003, Abdellatif Jouahri est consacré parmi les personnalités les plus influentes dans le monde de la finance participative. Cette distinction succède au prix du “Meilleur gouverneur de banque centrale au monde“ à lui décerné par le magazine spécialisé américain “Global Finance“ en Octobre dernier lors du “Central Banker Report Cards 2017“, un classement annuel établi par le magazine. Abdellatif Jouahri forme, avec les gouverneurs des banques centrales du Liban et d’Israël, les seuls gouverneurs de banques centrales de la région du MENA à faire partie de ce classement.
Saïd Amaghdir, Président de l’Association Marocaine des professionnels de la Finance Participative (AMFP)
Expert des produits islamiques, Saïd Amaghdir a fait toute sa vie dans la banque. Ancien de Wafabank qu’il intègre après sa licence, il est ensuite passé par Wafa Gestion et la Salle de Marchés de la Banque Populaire avant d’intégrer RMA Capital où il sera finalement nommé Secrétaire Général. Lors de ce passage, Saïd Amaghdir complète son cursus par un Master en Marchés Financiers de l’Université de Bordeaux et un MBA en finance islamique en 2012. L’AMFP sera créée dans la foulée, en 2012, par Saïd Amaghdir et quelques camarades pour servir de force de propositions dans les produits islamiques.
Ali Alami Idrissi, Fondateur-Directeur d’Optima Finance
Spécialisé dans le Risk Management et la Finance Islamique, le cabinet Optima Finance fait partie de ceux en vue dans le secteur de la finance participative. Ali Alami Idrissi, son fondateur, est titulaire d’un Doctorat en Econométrie de la Finance à l’Université de Paris-IX Dauphine et a débuté sa carrière au sein du département de la structuration de dérivés exotiques de la Caisse de Dépôts et de Consignations à Paris. Il rejoint plus tard BMCE Capital en tant que Risk Manager et Responsable du Département « Modélisation Financière et Analyse Quantitative », avant d’intégrer, en 2001, la Caisse de Dépôt et de Gestion, en tant que Directeur des Risques. Il fonde en 2005 Optima Finance Consulting et enseigne dans plusieurs établissements.
Mohamed Boulif, Co-fondateur et Directeur d’Al Maalya Islamic Finance Consulting et Directeur du Master Finance et Banque Islamique à Mundiapolis
Expert international reconnu pour son expertise en Finance Islamique, Mohamed Boulif a un long parcours derrière lui. Il intègre le groupe Dar Al Maal Al Islami en 1993 en tant que Directeur Financier du Holding Faisal Finance Luxembourg et de la société d’assurance islamique Takafol S.A. au Luxembourg. Il a notamment siégé au Conseil d’Administration de nombreuses filiales de ce groupe. Il co-fonde et gère pendant près d’une décennie le cabinet Al Maalya Islamic Finance Consulting en Belgique avant de devenir le Principal Consultant de la société née de la fusion de son cabinet avec Al Maali Islamic Finance Consulting. Mohamed Boulif enseigne et forme en Finance Islamique dans plusieurs universités en France et au Maroc.
Youssef Baghdadi, Président du directoire de Bank Assafaa
Nommé en Juillet 2013 à la tête de cette filiale du groupe Attijariwafa bank, Youssef Baghdadi était précédemment Directeur du Pôle Risques chez la filiale de crédit à la consommation Wafasalaf. Avec les agréments de Bank Al Maghrib, Bank Assafaa, autrefois Dar Assafaa, s’est lancé sur le marché et compte occuper le rang de leader au même titre que sa maison-mère Attijariwafa bank. Bank Assafaa a lancé, en Septembre dernier, l’Institut Bank Assafaa destiné à offrir des cycles de formation à tous les corps de métier susceptibles d’être intéressés par les produits de la banque participative. Cette banque a été lancée en 2010.
Haj Tahar Bimezzagh, Président Directeur Général de Koutoubia Holding
Fondateur de la marque Koutoubia qui a réussi à personnifier la charcuterie marocaine pendant un temps, Haj Tahar Bimezzagh est le modèle-type de l’homme d’affaires parti de rien, du moins, de deux boucheries de quartier. Aujourd’hui, Koutoubia est l’un des leaders dans les produits de charcuterie marocains et s’exporte au-delà des frontières marocaines. Créée en 1995, la marque connaît un véritable succès et parvient ainsi à prendre le relai de la charcuterie d’importation espagnole. La structuration du groupe l’a fait passer du statut d’entreprise familiale à celui de multinationale.
Philippe Karim Charot, Président d’Agro-Food Industrie
Créée en 2004 par la paire Philippe Karim Charot et Bruno Montier, Agro-Food Industrie s’est rapidement fait une place dans le monde de l’alimentation infantile halal. La première usine de production a été installée à Marrakech fin 2006, avec une première ligne dédiée à la production de compotes pour enfants et adultes sous la gamme VitaFruit. L’entreprise lancera quelques mois plus tard les petits pots halal pour bébés, VitaMeal et PharmaMeal disponibles dans les officines de pharmacie. Agro-Food Industrie est aujourd’hui l’un des principales entreprises mondiales dans le secteur de l’alimentation infantile halal et réalise 90% de son chiffre d’affaires à l’export vers pas moins de 25 pays africains, européens et dans le Golfe.
Jamil El-Abbassy Marchal, Président Directeur Général du Royal Ranches Marrakech
Très peu présent dans les médias, le PDG du Royal Ranches Marrakech peut être considéré comme la personnalité surprise de ce classement. Choisi pour “sa renommée d’expert dans le housing halal“, Jamil El-Abbassy Marchal est aux commandes de ce méga-projet d’immobilier de luxe lancé en 2006 par le bahraini Gulf Finance House. Avec la crise qui a secoué le secteur immobilier au début des années 2010, le projet avait été redessiné pour ramener les logements à des prix abordables. Le Royal Ranches Marrakech est le premier investissement de Gulf Finance House au Maroc.
Méthodologie de l’étude
Le classement Islamica 500 recense les acteurs les plus influents de la finance islamique dans le monde, des personnalités ayant démontré leadership, réalisations et contribution au développement de l’économie islamique. Une enquête est menée auprès de ces personnalités afin de faire partie de ce guide unique en son genre, consacré exclusivement à l’apport de l’économie islamique à l’économie mondiale.
Les personnalités choisies pour intégrer ce guide reçoivent un premier draft de leur biographie qu’elles peuvent mettre à jour ou amender à leur guise. La publication Islamica 500 analyse les capacités de ces personnalités à travers le monde afin d’offrir aux lecteurs la plus récente vision globale du marché de l’économie islamique.
Par la suite, le classement du Top 50 et de la Personnalité de l’année est réalisé sur la base d’une série de critères qui mettent en exergue la personnalité ayant accompli des réalisations innovantes et avant-gardistes dans le secteur de l’économie islamique.
L’Islamica 500 est une publication annuelle du cabinet ISFIN, leader mondial du conseil pour les marchés islamiques. La première édition de ce classement a eu lieu en 2015 à Kuala Lumpur, en Malaysie lors du Forum Mondial de l’Economie Islamique. La publication se veut un instrument indépendant qui évalue l’économie islamique. L’Islamica 500 s’intéresse à divers profiles et secteurs d’activités, indépendamment du genre, de la nationalité et de la religion des personnalités.
Soumayya Douieb
