Maroc-UE : L’esprit constructif a prévalu

Tout est bien qui finit bien. Les négociations entre le Maroc et l’Union européenne (UE) en vue de conclure une nouvelle version de l’accord de pêche, arrivé à terme le 14 juillet 2018, ont été couronnées de succès. Ce lundi, les deux partenaires signeront à Rabat le protocole d’accord sur la pêche pour une durée de quatre ans. Lors du processus des négociations ayant démarré en avril, le Maroc a été intraitable sur tous les volets.

S’agissant de l’aspect politique, le royaume a été intransigeant sur le fait que le Sahara fait partie intégrante du territoire et de la souveraineté marocaine. Cet aspect a été tranché dès les premiers rounds du dialogue entre les deux parties, en dépit des campagnes et des manœuvres des ennemis de l’intégrité territoriale du Maroc qui n’avaient pas lésiné sur les moyens afin d’instrumentaliser le jugement de la cour de justice de l’Union européenne. Cette sentence comme d’ailleurs l’avis de son conseiller n’étaient pas contraignants ni pour le Maroc ni pour l’Union européenne.

Après avoir validé cet aspect politique, les négociations ont été axées sur l’offre financière et les volets techniques de l’accord. Le Maroc a exigé le double de l’offre financière que versait l’UE, soit 800 millions de dirhams au lieu de 400 millions de dirhams que Bruxelles octroyait à Rabat en vertu du précédent accord. Sur ce point, les deux parties auraient rapproché leurs positions, en optant pour une formule qui arrange les deux parties. Quant au volet technique de l’accord, les négociations s’étaient articulées notamment autour du respect du repos biologique, la quantité et l’espèce de poissons pêchés.

«Les deux parties se sont ainsi mises d’accord sur les dispositions et améliorations apportées à ces textes afin d’en optimiser les retombées et les bénéfices pour les populations locales des zones concernées, dans le respect des principes de gestion durable des ressources halieutiques et d’équité», a précisé un conjoint publié par l’UE et le Royaume du Maroc. En effet, l’esprit constructif et l’attachement de Rabat et Bruxelles au renforcement de leur partenariat stratégique ont prévalu. Plusieurs rounds de négociations ont eu lieu entre les deux parties avant d’aboutir à cet accord dont la cérémonie de signature aura lieu ce lundi à Rabat.

C’est «le fruit d’une juste cause et d’une bataille diplomatique qu’avait menée le Maroc auprès de ses partenaires européens pour préserver ses droits légitimes et légaux», rapportent des médias, citant une source gouvernementale. La signature de cet accord permettra ainsi à environ 120 navires européens de regagner les eaux marocaines après leur retrait le 14 juillet, date butoir du précédent accord. Mais, il va falloir attendre l’adoption définitive du parlement européen. Ce protocole d’accord, qui sera paraphé ce lundi à Rabat par les délégations des deux parties, sera soumis au conseil de l’Europe qui le transfèrera, à son tour, aux gouvernements des 27 pays formant l’UE, avant son approbation par le parlement européen.

Le Conseil européen avait mandaté la commission européenne pour mener ces négociations avec le Maroc. C’est dire que le parlement européen validera la signature de la commission européenne mandatée par le conseil européen. Du côté marocain, le projet d’accord sera également soumis à des consultations au niveau des douze régions ainsi qu’à l’échelle de l’institution législative.

B.Amenzou

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