Marrakech abrite la 3e conférence internationale des régulateurs

L’Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques (AMSSNuR) organise, du 1er au 4 octobre à Marrakech, en collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la troisième conférence internationale des régulateurs sur la sûreté nucléaire, sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI.

Oui, il s’agit bien du nucléaire avec toutes ses menaces et ses bienfaits. Il ne faut pas être une puissance nucléaire ou détenir une ou plusieurs centrales nucléaires pour en parler. Tout le monde est concerné, ceux qui en possèdent et en produisent beaucoup et ceux qui en consomment aussi.

Et c’est à ce titre que le Maroc s’y implique lui aussi au même titre que les Etats Unis ou autre puissance nucléaire pour accueillir la troisième conférence internationale des régulateurs sur la sûreté nucléaire, alors que la première avait été organisée en 2012 à Washington par la commission américaine de réglementation nucléaire (NRC) et la deuxième en 2016 à Madrid à l’initiative du Conseil espagnol de sûreté nucléaire, selon DR Khammar Mrabit, directeur général d’AMSSNuR, un expert internationalement connu et reconnu pour ses capacités en la matière.

Présentant lundi, lors d’une conférence de presse à Rabat, les objectifs et le programme de la conférence de Marrakech, la première en Afrique, Dr Khammar a rappelé avoir quitté l’AIEA où il a servi pendant une trentaine d’années sans remords pour venir travailler au Maroc, sachant que la menace nucléaire est réelle partout dans le monde et qu’il est temps pour lui de mettre sa longue expérience en la matière au service de son pays, où l’on compte plus de 2000 sources radioactives outre un réacteur de 2 mégawatts à Maamora près de Rabat, dédié à la recherche.

Au Maroc, comme ailleurs, les applications nucléaires et radioactives sont courantes en médecine (radio, radiothérapie, médecine nucléaire). Elles représentent 75% du total des applications (plus de 9500 appareils) qui concernent aussi l’industrie, l’agriculture et plusieurs autres domaines où l’on fait appel aux accélérateurs pour scanner tel ou tel objet ou opération, a-t-il dit.

C’est pourquoi, il a été nécessaire de créer en 2016 l’AMSSNuR en vertu de la loi 142-12, qui s’est assignée comme objectifs de développer les capacités marocaines en matière de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques, de renforcer le niveau de sureté et de sécurité de l’ensemble des activités et installations mettant en jeu des sources de rayonnements ionisants, de mettre à niveau le cadre réglementaire national de la sûreté et de la sécurité et des garanties nucléaires, de contribuer à la mise en place d’un régime de sécurité nucléaire et du plan national d’intervention en situations d’urgence nucléaire ou radioactive, de mettre en place une politique de communication transparente et de renforcer la coopération régionale et internationale, a-t-il ajouté.

Mais ce qui a facilité au Maroc ce positionnement à l’international,  c’est qu’il a adhéré à tous les efforts internationaux visant à la sauvegarde de la sûreté et de la sécurité contre la menace nucléaire et radioactive, c’est qu’il a ratifié toutes les conventions internationales contraignantes en la matière et d’autres facultatives, a-t-il encore dit.

Il est vrai que la responsabilité de la sécurité nucléaire incombe entièrement à chaque Etat, mais il est vrai aussi que la coopération internationale est indispensable pour assurer l’utilisation pacifique et sécurisée des applications nucléaires et radiologiques et pour renforcer surtout les efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme nucléaire, a-t-il expliqué.

Et c’est à ce niveau que l’on peut saisir le rôle capital de l’AIEA, d’INTERPOL, de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), de la Commission européenne (CE), de l’Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire (IGLTN), du Partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive et matières connexes (GP), dans la mise en place des capacités d’intervention mondiales, durables et efficace à cette menace mondiale.

Et c’est justement pour renforcer davantage cet effort qu’il a été décidé d’organiser des rencontres comme celle de Marrakech, dont l’objectif majeur de partager les expériences et les meilleures pratiques pour renforcer les activités de sécurité nucléaire aux niveaux nationaux, régionale et international.

Sont attendus à la conférence de Marrakech 336 participants issus de 96 pays d’Afrique (35), d’Asie/Australie (25), d’Europe (28) et d’Amérique (8).

M’Barek Tafsi

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