Moha Ajaajaa, un des piliers de la revendication amazighe, n’est plus

Par Moha Moukhlis

Moha Ajaajaa, de la confédération des Ayt Youssi (Boulmane) nous a quittés, le 30 janvier 2022. Un des piliers de la revendication amazighe de la première génération. Il fut Directeur de la revue amazighe « Tifawt », fondée par des militants amazighes, suite au blocage, par Driss Basri, du dossier / demande de création de l’Association de Défense de la Culture Amazighe, au début des années quatre-vingt-dix. La décision de la création de la revue fut prise au domicile de M. Mohamed Chafiq à Rabat et a bénéficié du soutien de militants dont Ousadden, Abdelhamid Zemmouri, Thami Ammar, Ali Azaykou Youssef Aggouri, Lahcen Oulhaj, , Driss Khrouz… La rédaction et la mise en page ont été prises en charge par l’artiste-peintre et nouvelliste Lahbib Fouad.

Moha Ajaajaa est aussi fondateur de l’Association Assid de Meknès, de l’Association Adrar de Boulemaneet membre du Conseil d’administration de l’IRCAM dont il a démissionné au côté d’autres membres exacerbés par les lenteurs et les atermoiements relatifs à la mise en œuvre des décisions du Conseil par les différents départements de l’Etat. Il sera derrière la création du groupe «Option amazighe» et est signataire du Manifeste pour la reconnaissance officielle de l’amazighité du Maroc, initié par le professeur Mohammed Chafiq.

Ces contributions dans le domaine de l’histoire politique du Maroc contemporain (Protectorat, Dahir de 1930, mouvement «nationaliste», traité d’Aix-Les-Bains, indépendance, courants et cadres politiques, émergence de la mouvance amazighe…) ainsi que son expérience ont servi de boussole à la militance amazighe. Il fut actif et mobilisé lors des arrestations des membres de l’Association Tilelli de Goulmima en 1994 et des détenus politiques amazighes arrêtés et incarcérés.

Son domicile a servi de refuge et de lieu de rencontre pour les militants amazighes du Maroc et d’Afrique du nord, de même que pour les étudiants amazighes. Il était fédérateur.

Moha Ajaajaa fut un homme discret qui militait loin des feux des projecteurs. Un homme qui connait les rouages de la machine étatiques et les coulisses des cadres politiques qui se sont élevés contre toute forme de reconnaissance et de réhabilitation de l’amazighite. Il a consacré son temps à sensibiliser et édifier les futures générations pour assure à notre lutte la relève. Il fut un ami intime et un frère dont la perte me touche particulièrement. A ses enfants et à sa famille, à ses amis je présente mes condoléances les plus attristées. Que son âme repose en paix.

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