Nabil Mouline rend hommage à Al-Sayyida al-Horra

Mohamed Nait Youssef

Une plongée dans le temps et l’espace. La série « On  raconte que »,  présentée et réalisée par l’historien et politologue Nabil Mouline, comme premier manuel virtuel de l’histoire du Maroc, offre un voyage dans les tréfonds de l’Histoire en braquant les lumières sur les événements majeurs, les institutions mais aussi les personnages emblématiques ayant marqué le Royaume.

En effet, dans le neuvième épisode fraichement diffusé sur sa chaîne Youtube, l’historien  revient sur le parcours et la carrière politique de Al-Sayyida al-Horra.

Un personnage méconnu par le grand public certes, mais Nabil Mouline a essayé dans cette capsule de 6 minutes de mettre les lumières sur une « zone d’ombre » de l’histoire en dévoilant la face mystérieuse d’une femme à la fois puissante, sage et intelligente. Al-Sayyida al-Horra était la caïda de la ville de Tétouan, notamment dans la première moitié du 16e siècle.

Et pourtant, les historiens lui ont tourné le dos. « On  raconte que » lui a rendu hommage ! À vrai dire, il s’agit d’un devoir de mémoire mais aussi une quête de la vérité historique.

«D’aucuns savent que les sources historiques marocaines ont passé sous silence bon nombre d’événements et ont marginalisé quantité de personnages pour servir des intérêts religieux, politiques, sociaux, voire personnels. Les femmes sont parmi les principales victimes de cette censure délibérée.

Par exemple, al-Sayyida al-Horra a été largement ignorée par l’hagiographie et l’historiographie locales alors même qu’elle a joué un rôle central dans le nord du Maroc tout au long de la première moitié du XVIe siècle. », souligne Nabil Mouline dans la présentation de ce 9 épisode intitulé « Al-Sayyida al-Horra, du harem au trône ».

Et d’ajouter : «seuls deux ouvrages anciens mentionnent de manière aussi laconique qu’expéditive alors qu’elle a notamment dirigé Tétouan et ses environs pendant de longues années. Mais grâce à quelques glanures recueillies dans des sources étrangères, nous pouvons revenir sur les principaux jalons de sa trajectoire atypique».

Avec  une  démarche à la fois pédagogique, factuelle et explicative,  le créateur de ce concept a recouru aux médias audiovisuels et réseaux pour rendre l’histoire plus accessible au public, notamment la jeune génération.

«Ce projet promet en trente vidéos de dix minutes de présenter de manière scientifique mais accessible au grand public, les principaux épisodes de l’histoire du Royaume. Alliant illustrations, pièces d’archive, récit et bibliographie, le manuel virtuel revient sur les événements, les personnages, les institutions et les symboles qui ont façonné le passé du pays, et qui continuent à influer sur son présent », a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, depuis la diffusion du premier épisode janvier 2019, les capsules ont été visionnées par plus de 3 millions d’internautes. Ce qui explique d’ailleurs un certain engouement du public marocain pour son histoire et son passé glorieux.

«Loin de toute volonté d’imposer un Grand récit au public, par essence simpliste, linéaire et exclusiviste, l’objectif est de lui fournir une histoire scientifique, à la fois complexe et décomplexée et surtout plurielle dans l’espoir de renforcer l’esprit critique», a-t-il fait savoir.

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