Qui mieux qu’une femme pour se charger de la communication?

Au Maroc, la présence de la gent féminine n’épargne plus aucun secteur d’activité, ni aucun niveau de responsabilité. Cette nouvelle réalité s’aperçoit de plus en plus dans le monde de la communication, où le postulat qui veut que les femmes y seraient plus performantes encourage un grand nombre d’employeurs à leur faire confiance et à tirer profit de leur tact et de leur aisance relationnelle.

La féminisation de ce domaine repose en effet sur plusieurs facteurs, particulièrement le fait que les fonctions « com » sont, avant tout, des métiers de la relation, de l’humain, de la polyvalence et de la négociation.

Les femmes savent écouter, sont à l’aise dans le contact, habituées à gérer différentes activités. Surtout, elles sont, en permanence, dans le consensus. Ces ingrédients qui distinguent la femme semblent expliquer la féminisation accélérée des métiers de la communication, dont la mission exige des qualités relationnelles, une forte capacité d’adaptation aux situations et surtout une méthodologie d’organisation efficiente.

Force est de constater que la mutation profonde et la rude concurrence qui caractérisent aujourd’hui ce secteur obligent les agences de « com » à repenser leur métier, leur fonctionnement, ainsi que leurs rapports avec les clients et les médias.

Si les femmes sont aujourd’hui très nombreuses dans ces métiers, c’est parce que certaines agences ont déjà compris que leur développement passe par convaincre et fidéliser les médias et différents publics ciblés. Une tâche que la femme exerce avec brio, puisqu’elle est, avant tout, une mère, une sœur, une épouse et, surtout, une experte dans la gestion des situations inopinées.

Interrogée par la MAP sur le phénomène de la féminisation des agences de com, Zoubida Boutaleb, directrice de développement à l’agence d’événementiel et de communication AOB GROUP, a considéré que « les femmes sont perçues comme plus humaines et plus sensibles et donc plus aptes que les hommes pour mieux communiquer et transmettre des émotions, particulièrement lorsqu’il s’agit de convaincre, de rassurer ou encore de gérer une situation délicate ».

Pour réussir dans ce domaine, il faut savoir communiquer avec confiance et efficience, faire preuve de sang froid et de professionnalisme, a insisté cette jeune bien rodée à l’organisation et à la promotion des évènements économiques et culturels à Casablanca.

Au Maroc, les femmes s’imposent de plus en plus sur le marché, a-t-elle reconnu, se disant toutefois convaincue que « la communication dépend de la personne et non du genre bien que le fait d’être une femme est un grand atout ». Selon elle, « un bon communiquant est une personne qui adapte son discours à la cible grâce à l’écoute active ».

« Après 5 ans dans ce métier, je suis fière d’être reconnue professionnellement en tant que chargée de communication et d’être appréciée en tant que femme », s’est-elle réjouie.

Elle a, cependant, tenu à expliquer que son métier n’est pas à l’abri des difficultés, en soulignant qu’ »au moment de crise ou d’imprévu, j’essaye de solutionner le problème avec sang froid et de manière positive ». Et de souligner: « Le sacrifice, la détermination et la créativité sont souvent des éléments incontournables pour atteindre l’objectif ». Pour Hassan El Yousfi Lemghari, homme des médias et chercheur en sciences de l’information et de la communication, « la mission du chargé de communication exige, outre la formation académique, l’art de convaincre les publics ciblés et parties prenantes de l’entreprise en plus des compétences linguistiques ».

Au sujet de la féminisation des agences de com, le chercheur a fait valoir que la sensibilité, les techniques d’expression, la curiosité d’esprit et le sens de l’écoute et goût des relations humaines de la gent féminine offrent une souplesse à l’opération de communication et facilitent les échanges. C’est pourquoi, selon lui, les femmes restent les meilleurs profils pour les « fonctions com ».

« Les femmes ont également le talent de charmer les gens, ce qui leurs octroient le pouvoir de convaincre et de gérer les crises et les imprévus », a-t-il poursuivi, ajoutant que la fonction de « chargé de com « est faite de rencontres et d’échanges et ne laisse pas de place à la routine et à l’ennui. Si les femmes sont très nombreuses dans le monde de la communication, nombreuses sont celles qui n’arrivent pas à se faire une place dans d’autres secteurs d’activité, comme en témoignent les chiffres du rapport de 2016 du Haut Commissariat au Plan (HCP) intitulé « La femme marocaine en chiffres ».

D’après les statistiques du HCP, le taux d’emploi de la population féminine âgée de 15 ans et plus s’est établi à 22,2% en 2015, alors que chez les hommes, ce taux était de 64,8%. Ce qui signifie qu’il y a encore des efforts à déployer pour renforcer la participation des femmes à la force de travail.Le domaine de la communication peut bien inspirer d’autres activités.

Anass Belhaj

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