Comment reconnaître les signaux d’alerte

Accident Vasculaire Cérébral

Les AVC représentent la troisième cause de mortalité après les affections cardiaques et les cancers. Leur incidence augmente avec l’âge : 10 fois plus fréquents à 65 ans qu’à 45 ans.Ils sont 2 à 3 fois plus faibles chez les femmes que chez les hommes entre 55 et 64 ans. Cette différence s’annule après l’âge de 85 ans. La prévalence des AVC est de 4 à 8/1000 habitants dans les pays occidentaux et ne diffère guère au niveau des pays en développement. Pour éviter les complications handicapantes, il vaut mieux connaître les signes annonciateurs d’un AVC.

Qu’en est-il au Maroc?

Vus la fréquence des facteurs de risque vasculaires et le vieillissement de la population au Maroc, ces accidents vasculaires cérébraux constituent actuellement un véritable problème de santé. Mais aucune étude digne de ce nom n’a été entreprise afin d’évaluer la prévalence des AVC au Maroc. Aujourd’hui c’est chose faite l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques a financé une enquête épidémiologique sur un échantillon représentatif de la population marocaine, à la fois en milieu urbain et rural, touchant 13 000 ménages et 60 000 personnes. Cette enquête, réalisée de décembre 2008 à avril 2009, constitue la première du genre en Afrique et dans le monde arabe.

Les AVC sont fréquents au Maroc, pour une prévalence de 282/100 000, leur nombre serait actuellement de 64 000 cas dont plus de la moitié souffre d’un handicap neurologique permanent. Les projections épidémiologiques estiment le nombre de cas en 2030 à 120  000 cas. Ces AVC, qui atteignent particulièrement les personnes âgées de plus 65 ans, sont plus fréquents en milieu rural qu’en milieu urbain, probablement du fait du retard sanitaire encore plus important dans les campagnes marocaines que dans les villes.

Pour une incidence de 106/100 000, il y aurait actuellement 25 000 nouveaux cas d’AVC par an et leur nombre atteindra 50 000 nouveaux cas par an en 2030. L’incidence est plus élevée chez les personnes âgées. Plus du quart de ces patients meurent au cours de la première année, du fait de la sévérité des AVC chez notre population et du manque de structures de soins des AVC en phase aiguë.

À cause de la transition épidémiologique, le nombre des AVC et les besoins pour les soigner augmenteront très rapidement dans notre pays.

Qu’est-ce qu’un AVC

L’Organisation mondiale de la santé (OMS, 1978) définit l’AVC (accident vasculaire cérébral) comme : « un déficit brutal d’une fonction cérébrale focale sans autre cause apparente qu’une cause vasculaire. L’atteinte de la fonction cérébrale peut être globale (coma, hémorragie méningée). Les symptômes doivent durer plus de 24h. L’évolution peut se faire vers la mort ou la récupération totale, partielle ou incomplète».

Actuellement, grâce à l’imagerie cérébrale (scanner ou IRM),  les praticiens peuvent faire rapidement le diagnostic de l’AVC et préciser sa nature ischémique ou hémorragique.

Les signes qui doivent alerter

– Une hémiplégie droite ou gauche (paralysie d’un côté du corps)
– Des troubles du langage
– Des fourmillements ou des picotements d’un côté du corps, du visage ou d’un seul membre.
– Une paralysie faciale
– Un flou visuel
– Des vertiges avec démarche ébrieuse (la personne ne marche pas droit)
– Une douleur très intense et de façon subite à la têteCes signes peuvent apparaître à tout moment, même la nuit. N’hésitez pas a vous rendre immédiatement dans une structure hospitalière publique ou privée, ces signes qui sont apparus subitement, peuvent disparaitre dans les minutes ou les heures qui suivent. Il s’agit alors de signaux d’alerte qui doivent être pris au sérieux, vous devez  contacter rapidement votre médecin, il ne faut pas reporter a demain ce que vous pouvez faire tout de suite.

Faire un bilan neurologique

– Faites lever les bras à l’horizontale de la personne pendant au moins 10 secondes. Si la personne ne bouge pas, ou peine à tenir la position alors qu’auparavant, elle en était capable, c’est qu’elle a un déficit.

– Procédez au même exercice pour ses jambes.

– Touchez l’un après l’autre, les avant-bras de la personne puis ses jambes. Si elle ne ressent pas votre main de la même façon sur les deux bras ou les jambes, c’est qu’elle souffre de troubles de la sensibilité.

– Faites parler la personne et demandez-lui de prononcer une phrase simple. Si elle s’embrouille et n’y parvient pas, c’est qu’elle souffre de troubles de la parole.

– Faites sourire la personne. Si son sourire est déformé (un seul côté ne se lève), c’est qu’elle a une paralysie faciale.

Connaître les signaux d’alerte

Parmi les symptômes les plus courants, on note :

Une faiblesse musculaire ou un engourdissement du visage, d’un bras ou d’une jambe. Fréquemment, on constate une paralysie du bras et de la jambe d’un même côté (côté en fait opposé à celui de la lésion cérébrale);

Des troubles visuels qui peuvent se manifester de différentes manières : perte d’une moitié du champ visuel, identique pour les deux yeux (hémianopsie), perte de la vision d’un œil (amaurose) ou des deux, ou doublement de la vision (diplopie);

Des difficultés de langage se traduisant par l’impossibilité d’articuler correctement (dysarthrie), impossibilité de parler (aphasie), mauvaise expression ou compréhension des mots;

Des pertes de sensibilité (contact, chaleur, douleur non perçues) allant du simple engourdissement à l’anesthésie d’une partie du corps;

Maux de têtes inhabituels et très violents sans cause apparente, accompagnés de nausées ;
Perte d’équilibres, chutes, vertiges, manque de coordination des mouvements, etc.
Et parfois troubles de la conscience, de la somnolence au coma.

Si vous-même ou l’un de vos proches présentent de tels signes, sachez réagir promptement en consultant votre médecin traitant ou vous rendre a l’hôpital le plus proche. Le plus important est d’agir vite, le facteur temps est ici déterminant, c’est pourquoi il est indispensable d’avoir de bonnes attitudes face a une menace d’AVC.

Agir rapidement

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, un accident vasculaire cérébral se produit toutes les 5 secondes dans le monde. Mais une meilleure connaissance des éléments favorisant sa survenue et des premiers symptômes permettrait d’en réduire considérablement le retentissement.

Il faut agir et très rapidement. Chaque minute compte pour limiter les conséquences de l’AVC. Transporter d’urgence le malade vers l’hôpital le plus proche ou une clinique  .L’hospitalisation immédiate permet de confirmer le diagnostic et de débuter immédiatement le traitement qui permettra de diminuer les lésions cérébrales.En cas d’accident vasculaire cérébral, chaque minute compte. Or, bien que brutale, la survenue d’un AVC est toujours précédée de signes avant-coureurs, dont les 3 plus fréquents sont :
– la survenue brutale d’une faiblesse d’un côté du corps
– des difficultés soudaines à parler ou à comprendre
Parfois, ces symptômes ne durent que quelques minutes et de ce fait sont négligés. Or ils n’en constituent pas moins des signaux d’alarme forts qui nécessitent une prise en charge médicale immédiate – une diminution très brutale de la vision d’un œil.

Les facteurs de risque

Les facteurs de risque sont en partie ceux de toutes les maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, diabète, tabagisme, mauvaise alimentation, sédentarité, hypercholestérolémie chronique, troubles de la coagulation, etc.). Tous sont accessibles à la prévention , lev meilleur moyen de lutter efficacement contre ces facteurs de risque reste une bonne hygiène de vie , une alimentation saine et équilibrée , la pratique d’une activité physique  et suivre les conseils de votre médecin traitant.

L’hypertension artérielle

L’hypertension est connue depuis longtemps comme le plus important facteur de risque pour les accidents vasculaires ischémiques ou hémorragiques. Les résultats varient selon les études, mais il semblerait que ce risque est multiplié par deux à quatre chez un patient hypertendu, bien que cette aggravation diminue avec l’âge.Cependant, la moitié des patients hypertendus ne sont pas conscients leur état et parmi les autres, la moitié ne se soigne pas… Equilibrer la tension artérielle constitue ainsi une priorité en matière de prévention des accidents vasculaires cérébraux. Cet objectif passe par des traitements médicamenteux mais également par une alimentation saine, la surveillance de son poids, et la pratique régulière d’exercice physique.

Le tabagisme

Le risque lié au tabagisme est proportionnel à la consommation de cigarettes. La cigarette multiplie le risque normal par près de deux . . Néanmoins, le sevrage tabagique est rapidement suivi d’un retour à la normale. Le tabagisme passif pourrait également figurer au rang des coupables.

L’excès de poids, l’obésité et la sédentarité

L’obésité est un facteur de risque important dans la survenue de maladies cardiovasculaires et d’attaques cérébrales. Un excès de poids entraîne une sollicitation plus importante du cœur, une augmentation de la tension artérielle, du taux de cholestérol et des triglycérides et favorise la survenue de diabète.Tout comme pour les maladies cardiovasculaires, il semblerait que l’obésité abdominale constitue un facteur de risque.La pratique régulière d’une activité physique possède un effet protecteur vis-à-vis des attaques cérébrales. Chez les jeunes femmes, l’activité physique même modérée comme la marche est associée à une réduction du risque d’accident ischémique. La réduction du risque est proportionnelle à l’activité physique. Une demi-heure de marche par jour diminue les risques d’AVC de près de 30 %.

L’alcool, le café…

Une consommation excessive d’alcool pourrait multiplier le risque d’AVC par près de trois.De la même manière, une consommation excessive de café (plus de trois tasses par jour) pourrait contribuer à augmenter le risque d’AVC chez les hommes âgés souffrant d’hypertension. Les auteurs suggèrent qu’il serait prudent de conseiller aux sujets hypertendus de réduire leur consommation de café. Ce sont là quelques conseils  qui ne sont pas la règle générale, toit au plus ils pourront vous éclairer, vous servir  pour une meilleure compréhension de l’accident vasculaire cérébral et des précautions a prendre dans le cadre de la prévention.

Ouardirhi Abdelaziz

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