Rencontre sur la Flambée des prix à l’initiative de la section provinciale du Parti du Progrès et du Socialisme à Rabat

Afailal : le Plan Maroc Vert est à l’origine de la crise actuelle

Benmoussa : l’inflation importée en 2022 a profité aux secteurs rentiers, qui sont à l’origine de l’inflation interne actuelle

M’barek Tafsi

La section provinciale du Parti du Progrès et du Socialisme à Rabat a organisé, mardi soir, une conférence sous l’intitulé : « Flambée des prix et  détérioration du pouvoir d’achat des Marocains » avec la participation de Charafat Afailal, membre du bureau politique du parti et présidente du forum de la parité et de l’égalité et de Mohamed Benmoussa, professeur universitaire, chercheur et ancien membre de la commission spéciale sur le modèle de développement.

   Après la lecture de la Fatiha pour le repos de l’âme de l’un des grands dirigeants du parti du Livre, feu Khalid Naciri, la militante Leila Dakiri, membre du bureau provincial du PPS à Rabat a exposé les éléments de ce débat, qui s’est déroulé sous la modération du camarade Aomar Boutoumit.

Leila Dakiri : La flambée des prix est due à des causes internes 

    Dans son exposé, Leila Dakiri a souligné que la situation nationale est dominée par une flambée incessante des prix. Quant au gouvernement, il s’est contenté de quelques initiatives limitées et isolées qui n’ont eu aucun effet sur cette tendance à la hausse des prix.

  Toutes les couches sociales sont désormais affectées y compris la classe moyenne.

   Le taux d’inflation a atteint 10,1% en février dernier, soit un taux à deux chiffres que le Maroc n’a pas connu depuis 1984.

  Pour ce qui est du gouvernement, il ne cesse d’affirmer que cette flambée trouve son explication dans l’augmentation des prix sur le marché international, la guerre en Ukraine, la perturbation des filières de production et des chaines d’approvisionnement (Covid-19).  Contrairement à ces affirmations, le Haut-Commissariat au Plan souligne que l’augmentation du taux d’inflation est due à la flambée des prix des marchandises produites localement. Selon lui, l’inflation est devenue un facteur structurel au Maroc.    

   Pour faire face à cette situation, Bank Al Maghrib a initié des augmentations successives du taux directeur qui a atteint 3% à la fin du mois de mars dernier. Une telle décision ne manquera pas d’avoir des répercussions car nombreuses sont les personnes et les sociétés qui n’auront pas la capacité de recourir à l’emprunt.

   L’augmentation des prix des produits alimentaires et en particulier agricoles ne peut pas être examinée et comprise en dehors des politiques agricoles adoptées, principalement le Plan Maroc Vert, qui n’a pas fait de la réalisation de la souveraineté nationale l’une de ses priorités. Certaines de ces exportations ont même été à l’origine de l’épuisement des ressources nationales en eau.

    Le PMV a encouragé l’agriculture d’exportation au détriment de l’approvisionnement du marché local. Cette tendance, qui n’a profité qu’aux grands exploitants, a abouti à la marginalisation de l’agriculture vivrière et solidaire et à l’aggravation du stress de la nappe phréatique. C’est le cas de la culture des pastèques dans la région de Zagoura, qui a abouti à un déficit aigu en eau dans cette région.

   Au terme d’une décennie d’application du PMV, les prix des produits agricoles ont connu une augmentation de plus de 20%. Quant aux produits non alimentaires, ils ont augmenté de 3%, alors que tous les autres produits et services ont enregistré des augmentations variables (santé, transport).

   Pour ce qui est des prix des légumes, ils ont augmenté récemment de 17%, ceux des fruits de 5,7% et ceux des viandes de 4,3%. Et c’est la ville d’Al Hoceima qui a enregistré le plus haut taux d’inflation avec 2,6%, suivi par Safi et Béni Mellal (2,5%), Rachidia (2,4%), Settat (2,3%), Guelmim (1,3%), puis Casablanca et Laayoune (1,2%).

    Réagissant à cette situation, le bureau politique du PPS, a-t-elle rappelé, a adressé au chef du gouvernement une lettre ouverte, dans laquelle il a fait part de son inquiétude tout en soulignant la légèreté qui caractérise le traitement réservé par le gouvernement à la flambée exorbitante des produits alimentaires et de consommation. Une telle tendance a entrainé le mécontentement social comme le prouvent les dernières protestations organisées, samedi 8 avril dans de nombreuses villes du pays.

   Le bureau politique du PPS a également rappelé au gouvernement qu’il a failli à ses engagements (revenu de la dignité, augmentation des salaires des enseignants, élargissement de la classe moyenne, réalisation d’un taux de croissance de 4%, création de 200.000 postes d’emploi stables tous les ans, augmentation du taux d’emploi des femmes, réalisation de la réforme fiscale, et la sortie d’un million de ménages de l’état de pauvreté). Le gouvernement a même cessé de parler du NMD. 

     Au terme de ce diagnostic, le PPS a réaffirmé l’engagement de poursuivre le combat à partir de sa position dans l’opposition nationale, constructive et responsable pour pousser le gouvernement à agir de manière efficace et forte pour protéger le pouvoir d’achat des Marocains, promouvoir la justice sociale et spatiale, renforcer l’économie nationale, consolider l’édification démocratique, élargir l’espace des droits et libertés et promouvoir l’égalité homme-femme, assurer la vie digne.

Benmoussa : l’inflation importée en 2022 a profité aux secteurs rentiers, qui sont à l’origine de l’inflation interne 

   Traitant de la question relative à la flambée des prix au niveau national et international, Pr Benmoussa a indiqué que depuis deux ans, le Maroc subit une pression inflationniste sur l’économie nationale.

   Aujourd’hui, le pays fait face à une situation dangereuse caractérisée par une pression inflationniste et une récession économique. C’est de la stagflation, a-t-il dit.

  Depuis 2000, le Maroc contrôlait le taux d’inflation (autour de 2% et puis 1,5 à 1% depuis 2010).

A partir de 2022, le taux d’inflation a augmenté subitement à 6,6%, à cause de l’inflation importée (guerre en Ukraine avec ses répercussions sur les produits alimentaires et pétroliers).  

   Toutefois, l’inflation que connait le Maroc actuellement a changé de nature. Elle est devenue nationale, interne, locale.          

    L’inflation importée en 2022 s’est propagée dans l’économie nationale et a touché tous les secteurs économiques et toutes les régions du pays.

   « Et je suis convaincu qu’il s’agit d’une inflation artificielle », parce que plusieurs opérateurs dans des secteurs des secteurs rentiers ont profité de l’occasion pour créer une inflation interne et augmenter leurs marges bénéficiaires.

  L’augmentation des prix des produits de base a touché dans un premier temps les carburants avant d’atteindre aujourd’hui les produits alimentaires.

   Face à cette situation le gouvernement a pris un certain nombre de mesures « erronées et très faibles ».

   La première mesure a été le soutien accordé aux professionnels du transport des marchandises et des personnes. Ce soutien a couté au budget de l’Etat 4,5 milliards de DH. Ce soutien direct n’a eu malheureusement aucun impact positif sur les prix des produits de base.

  Tout récemment, le gouvernement a créé des commissions de contrôle et d’inspection dans toutes les régions pour s’assurer du respect par les commerçants des normes de qualité et des prix affichés. Ces contrôles n’ont malheureusement visé que les petits commerces et les épiciers qui ne disposent que de faibles marges bénéficiaires. Quant aux grands commerçants qui monopolisent tout en un ensemble de secteurs, ils ont été épargnés.

   Quant à la troisième mesure, elle est l’œuvre de Bank Al Maghrib qui a augmenté à trois reprises en l’espace de six mois le taux directeur de 150% de 1,5% à 2% en septembre 2022, puis à 2,5% en décembre 2022 et enfin à 3% en mars 2023. Bank Al Maghrib considère que cette augmentation va contribuer à la baisse du taux d’inflation. Ce qui n’a pas eu lieu. Car il y a deux sortes d’inflation : il y a l’inflation monétaire qui résulte de l’augmentation de la masse monétaire (ce qui n’est pas le cas au Maroc) et l’inflation qui résulte des dérèglements et défaillances au niveau des marchés internes et des opérations entre les producteurs et les circuits de distribution.

 Selon Benmoussa, l’inflation que le Maroc connait actuellement requiert une solution politique et administrative.

   Evaluant la politique gouvernementale, Pr Benmoussa a pointé du doigt l’incapacité du gouvernement à faire face aux problèmes et aux défis. Il y a une sorte de négligence et d’indifférence de la part du gouvernement, qui ne tient pas compte des problèmes réels qui se posent.

  Le gouvernement renie la vérité, en continuant de tabler sur un taux d’inflation de 2%. Ce qui n’a rien à voir avec la réalité, car d’après le HCP et BAM, le taux d’inflation en 2023 va atteindre 5,5%.

   L’on constate aussi que les institutions constitutionnelles ne partagent pas le même point de vue. C’est ainsi que le gouvernement ne partage pas l’appréciation du HCM et de BAM, qui critiquent ouvertement sa politique financière. Ceci risque malheureusement d’affecter l’image de l’Etat auprès de l’opinion public et des bailleurs de fonds comme la BM, le FMI, la BAD et autres.

  Le gouvernement est incapable de faire face aux problèmes réels que connait l’économie nationale à savoir l’extension de l’économie de rente outre les défaillances dans les chaines de distribution dans les marchés de gros et les marchés de proximité.

  Ce qui est paradoxal aussi c’est que le gouvernement refuse de mettre en œuvre les moyens d’action dont il dispose dont la loi sur la liberté des prix et de la concurrence (art 4), qui accorde au chef du gouvernement le pouvoir de faire sortir à titre exceptionnel certains produits de la liste des produits libéralisés et d’en fixer le prix pendant une durée de six mois renouvelable de six mois supplémentaires. Evidement le chef du gouvernement n’a pas osé mettre en œuvre un tel article 4 de ladite loi pour stopper la flambée des prix des carburants et des produits de consommation de base. Et ce malgré le fait que c’est la flambée des prix des carburants depuis 2022 qui est à l’origine de cette stagflation qui ronge l’économie du pays.

  Ce secteur est confronté à des problèmes sérieux dont un procès intenté devant le conseil concurrence depuis 7 ans, mais qui n’a pas pu se prononcer sur cette plainte relative à certaines suspicions et à des pratiques illicites au niveau des prix.

   Le conseil de la concurrence a également modifié la loi sur la liberté de la concurrence, qui comporte un retour en arrière. Malgré cela, cette nouvelle loi imparfaite n’a pas pu être appliquée car le conseil tarde à se prononcer sur l’illégalité des prix des carburants et le gouvernement tergiverse avant la promulgation des décrets d’application de cette nouvelle loi. Ce qui paralyse l’action du conseil de la concurrence.  

    Il a également fait savoir que le gouvernement n’ose pas s’attaquer au fond du problème comme l’a soulevé le HCM. Selon ce dernier, l’inflation actuelle traduit la crise de l’offre parce que les productions nationales ne sont pas tous orientées vers les marchés internes. Presque la moitié de ces productions sont exportés. Et ce au moment où le Maroc n’est pas en mesure d’assurer son indépendance et sa sécurité alimentaire.

   Cette défaillance d’ordre structurel qui caractérise la crise de l’offre sur le plan national soulève évidemment une autre question relative à la pertinence et aux résultats du Plan Maroc Vert et du Plan de la génération verte (2020-2030) qui n’ont fait l’objet d’aucune évaluation, malgré la crise que le pays connait.

   La crise que connait le pays est la conséquence directe du PMV, a-t-il souligné, qui a également pointé du doigt les plans d’industrialisation (en 2005, on avait quatre plans).

   Quelques résultats positifs ont certes permis la mise sur place d’un secteur automobile et d’une industrie aéronautique, qui s’est accompagnée de l’affaiblissement du tissu industriel national, à tel point que le Maroc connait actuellement une désindustrialisation de son économie nationale. Au lancement des différents programmes d’industrialisation, l’industrie représentait 16,5% du PNB contre 15,7% actuellement. Le secteur emploie quelque 11% de la main d’œuvre. Quant au financement du secteur industriel, il a reculé. 

  En résumé, a-t-il dit, la lutte contre l’inflation requiert du gouvernement de faire preuve de volonté politique pour utiliser les attributions et les prérogatives prévues dans l’article 4 de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence.

  il a fait savoir que le gouvernement actuel est incapable de plafonner les prix des carburants, car il fait face au conflit d’intérêt qui renforce ses positions en l’absence de la raffinerie de la Samir, qui contribue à l’équilibre du marché.

   Le gouvernement actuel manque en effet de fibre sociale étant donné qu’il est issu d’élections qui ont accordé le pouvoir aux marchands des élections selon une vision mercantile pure.

   A propos de la Samir, a-t-il ajouté, le front de sauvegarde (FNSS) étudie actuellement la possibilité d’une souscription publique pour empêcher la perte d’un joyau de l’économie nationale.

      Charafat Afailal : le Plan Maroc Vert est à l’origine de la crise actuelle    

   Prenant la parole, l’ex-ministre en charge de l’eau Charafat Afailal, membre du bureau politique a rappelé que l’économie nationale a subi au cours des dernières années une série de chocs dus à la crise de la pandémie du Covid-19, puis à la guerre russo-ukrainienne et enfin à l’état de sécheresse qui frappe le pays. Tous ces facteurs combinés ensemble ont contribué à l’approfondissement de la crise au Maroc, dont les responsables se doivent d’œuvrer pour la promotion d’une économie plus résiliente et capable de supporter des chocs aussi violents que ceux cités plus haut.

   Malheureusement, le gouvernement actuel a fait preuve d’une incapacité manifeste à faire face à cette situation de crise. Composé « d’entrepreneurs politiques » au lieu d’acteurs politiques, l’actuel gouvernement agit selon une vision visant à encourager l’investissement qui devra se traduire par une création de l’emploi et à laisser de côté les volets sociaux de côté.

   Quant à l’Etat social dont le gouvernement parle, il n’a rien à voir avec la réalité. En fait, c’est au PPS que revient le mérite d’avoir jeté les premières bases de cet Etat social avec le lancement du RAMED.

  L’on assiste à un entêtement du gouvernement qui s’obstine à réagir positivement aux propositions contenues par exemple dans la lettre adressée par le bureau politique du PPS au chef du gouvernement. Pourquoi ? Parce que le gouvernement est l’otage du conflit d’intérêt qui le caractérise.

La gestion chaotique des ressources hydriques :

Le PMV n’a pas fait l’objet d’une évaluation objective. L’insuffisance de l’offre des produits agricoles sur le plan national est la conséquence directe du PMV, dont le lancement visait en premier et dernier ressort le développement des exportations agricoles, au détriment de la sécurité alimentaire du pays, de l’agriculture solidaire et de l’autosuffisance alimentaire. Et pourtant, un tel plan a couté des investissements colossaux du budget de l’Etat, s’est elle exclamée.  

   C’est ainsi qu’on importe toujours des céréales, du sucre, des légumineuses, de la viande et d’autres produits de consommation. Malgré cela, le gouvernement s’obstine à rejeter toutes les propositions d’évaluation d’un tel plan, à débattre des suggestions de développement des industries agroalimentaires et des cultures adaptées aux nouvelles conditions climatiques dans le pays et de la démocratisation de la consommation des produits agricoles.

  Au final du PMV, le Maroc exporte actuellement des fruits, dont les prix sont hors de portée de la majorité des Marocains : avocat, mangue, dragons, blackberries, blueberries et autres.

   Pour ce qui est la politique hydrique poursuivie depuis des années au Maroc, elle a permis au pays de se doter de toute une série de barrages (politique des barrages) et d’une gestion intégrée des ressources du pays en eau. Quant à l’entreprise marocaine opérant dans le domaine, elle exporte actuellement son expertise à l’étranger.

   Il est toutefois temps de réviser une telle politique en liaison avec d’autres secteurs comme l’agriculture. Et ce dans le but d’assurer la durabilité de ces ressources hydriques et d’adapter certaines cultures aux conditions climatiques qui prévalent actuellement dans le pays et au mode de développement durable. C’est ainsi qu’il importe désormais de renforcer l’économie en eau à travers la gestion de la demande.

   Le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées après traitement et la création des barrages ne sont pas la solution du problème mais seulement une partie de cette solution. Il est désormais nécessaire de faire de l’économie dans la demande pour lutter contre le gaspillage et l’anarchie à travers l’extension des zones irriguées sans l’accord des agences des périmètres irrigués pour le creusage des puits ou l’exploitation du domaine public d’eau.      

    La plaine de Saiss accuse actuellement un déficit annuel de quelque 100 millions de m3 d’eaux souterraines. Les lacs et les sources d’eau dans cette région sont actuellement à sec.

   Et c’est le système du goutte à goutte qui est l’origine de cette catastrophe non seulement dans la plaine du Saiss mais également dans le Souss et ailleurs. Un tel système n’a fait qu’encourager encore plus l’extension des superficies irriguées. Et ce avec le soutien de l’Etat. Les barrages sont également à sec. Quant à la nappe phréatique, elle a été totalement épuisée.

   Selon la BM, le Maroc dispose d’une importante infrastructure de barrages d’une grande capacité de mobilisation des eaux. Malheureusement, tous les barrages sont actuellement vides. Le taux de remplissage du barrage Al Massira, le plus grand dans le pays, qui alimente Casablanca et Marrakech en eau potable tourne autour de 15% seulement.

    Le problème réside aussi dans la valorisation de l’eau. L’utilisation des eaux de manière irrationnelle et imprécise et l’adoption de politiques agricoles inadaptées et insupportables par les conditions climatiques ambiantes et la situation géographique du pays a fait que le Maroc n’a pas pu assurer sa sécurité hydrique (Casablanca comme Rabat sont dans une situation très critique en attendant le transfert des eaux d’autres régions lointaines). L’histoire des navets dans la région d’El Jadida est édifiante à ce propos. Ils sont prêts pendant le mois de juin. Et au lieu de les collecter pour les vendre à deux dirhams le kilo, ils restent sous le sol jusqu’au mois d’octobre, tout en continuant de les irriguer. Et ce pour les vendre à 8 ou 9 Dirhams le kilo. Des pratiques irresponsables qui sont à l’origine de grandes pertes d’eau.

   A Zagora, à Al Faiza, les agriculteurs qui exploitent les eaux de la région sont issus d’autres régions. Quant aux cultures qu’ils pratiquent, elles ne profitent guère aux habitants de la région, car elles sont hautement automatisées, a-t-elle rappelé, tout en appelant à la révision du modèle de développement du secteur dans son ensemble.

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