Al Bayane: Les nouvelles solutions de paiement digitalsont-elles assez sécurisées, à l’instar des services classiques?

Oulad Akdim : Le système est bien sécurisé car il est développé conformément aux normes nationales et internationales en termes de contraintes de sécurité de paiement. Et aujourd’hui, la plupart des normes de sécurité appelées PCI utilisent des plateformes certifiées et sécurisées et toutes les transactions passent par des algorithmes de nouvelle génération, ce qui permet de sécuriser la transaction de bout en bout et l’usager ne risque aucune perte de sa transaction, car il y a un mot de passe, il y a la sécurité sur son mobile, sur le canal de transmission de la donnée, sur le point de destination, et même sur le serveur, et toutes ces données-là sont hébergées dans des datacenter PCA DASS qui garantissent la sécurité des transactions dans un environnement sécurisé. En plus, on peut payer en toute sécurité sur internet grâce à la nouvelle technologie 3DS, qui permet,au moment du paiement, de mettre votre numéro de carte et le système sur internet vous envoie un SMS pour vérifier si vous êtes le bon propriétaire de la carte.

Quelle est la clientèle cible du paiement mobile?

Aujourd’hui, lorsqu’on parle d’inclusion financière, automatiquement on parle de la communauté exclue du marché financier et des services financiers. Et lorsqu’on parle du Maroc, les indicateurs communiqués par Bank Al Maghrib confirment qu’une grande partie de la population marocaine n’a pas accès aux services financiers classiques.Les nouvelles solutions mobiles sont destinées à tous les consommateurs, car d’abord, cette technologie est basée sur des coûts très bas, par rapport aux prix imposés par les banques, et,en plus, les montants échangés ne sont pas très importants. Donc, on peut dire qu’elles répondent aux besoins des différentes couches sociales, notamment la population exclue des systèmes financiers.

Comment réussir ce nouveau chantier en pleine expansion?

Lorsqu’on voit la réussite du paiement mobile ailleurs, on peut dire que le facteur le plus important pour mieux le réussir au Maroc, c’est l’adhésion de tous les acteurs de la monétique, sans exception. Il faut qu’il soit un projet inclusif. Et heureusement que la stratégie que le Maroc compte lancer aujourd’hui correspond à un projet d’interopérabilité mobile, ce qui permet un paiement mobile ouvert sur toutes les plateformes, toutes les banques, tous les opérateurs, toutes les sociétés de monnaie électronique… Cela garantit à tous les usagers de bénéficier de ces services partout au Royaume. Mais réussir le lancement du projet nécessite d’abord une volonté commune de tous les acteurs.

Atabi Badr