«Nous sommes tous interpelés, plus que jamais, par les défis des changements climatiques», a souligné Charafat Afailal, Secrétaire d’Etat chargée de l’Eau, vendredi 15 décembre, lors de la séance inaugurale des Premières rencontres de la Maison Méditerranéenne du climat qui se sont tenues à Tanger. La responsable gouvernementale a ainsi appelé à une prise de conscience collective totale, considérant dans ce sens que l’eau est «la première victime des changements climatiques».
Pour la ministre, la communauté internationale doit assumer ses responsabilités en matière de sécurité hydrique, élément indispensable pour assurer la paix et la sécurité des nations. D’ailleurs pour elle, «80% des catastrophes climatiques ne sont que la conséquence de la fragilité du secteur de l’eau», a-t-elle déclaré avec insistance. Et d’ajouter que 180 millions d’habitants du bassin méditerranéen sont menacés par le stress hydrique et 60% de la population mondiale subit une pénurie d’eau sans précédent. En témoigne le nombre incommensurable de ce qu’elle a désigné par «réfugiés climatiques», qui ne sont pas encore reconnus par l’organisation des Nations-Unies.
Abondant dans le même ordre d’idées, Charafat Afailal a évoqué la situation dans laquelle se trouvent les pays de la méditerranée, les Etats du Sud de l’Europe frappés par une sécheresse historique. Idem pour le Maroc qui n’a pas été épargné des effets néfastes des changements climatiques, évoquant dans ce sens la baisse du volume de stockage des réservoirs d’eau.
Outre les engagements financiers des Etats pour faire face à une telle situation, la responsable du secteur de l’eau a invité les acteurs territoriaux à se doter d’une approche communicative ayant pour but l’implication des citoyens et leur sensibilisation aux enjeux des changements climatiques.
Un Hub climatique régional
Les Premières rencontres de la Maison Méditerranéenne du Climat ont été sanctionnées par une série de recommandations ambitionnant de faire de cette nouvelle structure, un « Hub climatique régional ». Ainsi, l’ensemble des participants se sont engagés lors de la déclaration finale à soutenir les initiatives locales et régionales en accordant la priorité aux pays en voie de développement. A cela s’ajoute, en outre, l’instauration d’un cadre de coopération scientifique et technique autour de la Maison du Climat, visant à «couvrir tous les aspects scientifiques et techniques y compris politiques, liés à la résilience climatique et à aligner les programmes de recherche sur les possibilités de solution, à informer le public et à soutenir les processus politiques de mise en œuvre des engagements climatiques globaux», ont indiqué les participants.
Sur un autre registre, ils ont mis l’accent sur l’importance du renforcement des «bonnes pratiques permettant de minimiser les effets du changement global qui menacent l’environnement, la santé et le bien-être des populations», tout en «accordant une attention à la sauvegarde des savoir faire ancestraux permettant le renforcement de la résilience des populations locales face au changement climatique, notamment en zone rurale».
Qui plus est, la Maison du Climat aura pour vocation «l’appui aux initiatives et projets d’innovation, notamment ceux portés par les jeunes, les femmes et la société civile» et le développement du réseautage avec les alliances et coalitions existantes pour une montée en puissance de l’action climatique au niveau du pourtour méditerranéen», a souligné le Président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Khalid Darfaf