Incendie dans la clinique Atlas
Ouardirhi Abdelaziz
Un incendie s’est déclaré en début de matinée du lundi 31 janvier 2022, dans la polyclinique privée Atlas située dans le quartier Gautier à Casablanca, fort heureusement sans faire de victime.
Dès le déclenchement du feu, la clinique a immédiatement averti les éléments de la protection civile, les autorités locales, la police qui se sont rendus sur place et d’importants moyens matériels (camions citernes, et ambulances) ont été mobilisés pour venir à bout du feu, et pour évacuer tous les patients de la clinique vers un autre établissement sanitaire pour des mesures de sécurité.
On ignore pour le moment les causes réelles et les circonstances de cet incendie. Certains attribuent cela à l’oxygène, d’autre à un coup de circuit électrique. Rien n’est encore précis, mais une enquête sera menée comme le veut la procédure pour en élucider l’origine.
Ce qu’il faut retenir, c’est que dans ce genre d’incendie qui a lieu au sein d’une clinique privée, les principales victimes sont des malades diminués physiquement, dont certains sont opérés. D’autres en réanimation, des patients à mobilité réduite, des personnes qui sont prisonnières, à la merci des flammes dans des locaux souvent très exigus.
Dans de telles conditions, on comprend que la plupart des victimes meurent intoxiquées par les émanations de monoxyde de carbone.
Fort heureusement que cela n’a pas été le cas lors de cet incendie survenu a la clinique Atlas, car les responsables, les gestionnaires, les médecins et tout le personnel en place ont immédiatement procédé a l’évacuation des patients en dehors de la clinique. Ce qui a permis d’assurer leur sécurité.
En outre, et sans attendre ou perdre de temps, tous les malades ont été transférés dans une autre clinique pour permettre la continuité de leurs soins dans d’excellentes conditions.
Tout en saluant la présence d’esprit, le courage et le haut degré de responsabilité dont ont fait preuve les médecins, les infirmières, les agents de cet clinique privée, qui ont contribué a éviter un drame humain, nous appelons à une révision en profondeur des cahiers de charges de toutes les cliniques privées.
Il faut une refonte totale, particulièrement en ce qui concerne, les dimensions des locaux, les surfaces des chambres d’hospitalisations, les couloirs, les rampes pour les chariots et chaises roulantes, les ascenseurs, l’espace réservé aux obus d’oxygène et de protoxyde d’azote, le propane…
Certaines cliniques privées n’ont de clinique que le nom. Il est loisible de les citer une par une, ou de dénoncer les insuffisances et les anomalies et incohérences, et les drames qui se vivent dans certains lieux sensés soigner des citoyens, et assurer leur bien-être et leur sécurité, mais qui en réalité n’assument pas leurs responsabilités.
Il est du devoir du ministère de tutelle d’entreprendre des inspections de toutes les cliniques privées. C’est une responsabilité et une mission qui lui incombe, car la santé des citoyens est du ressort du ministère de la santé, qui dispose de tous les moyens pour imposer à tous le respect des conditions pour assurer des prises en charges globales aux patients :soins de qualité, sécurité des malades, compétences des médecins et des infirmiers, matériel adéquat, environnement et structures adaptés.
Il ne faut pas attendre qu’un incendie ait lieu, ou qu’un drame se produise, ou qu’un patient décède pour agir. Il faut toujours anticiper.
La liste des insuffisances est longue, il y a beaucoup à faire.
Pour l’heure, il s’agit de faire toute la lumière sur cet incendie, clarifier pourquoi et comment cela est arrivé.
Parallèlement, les responsables des cliniques privées doivent prendre des mesures pour éviter que cela ne puisse plus se répéter.