Un vent de panique souffle sur l’Europe

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

S’il est vrai que la Pologne et les pays baltes ont été les premiers à craindre que l’offensive déclenchée par Poutine contre l’Ukraine ne finisse par les atteindre, d’autres pays de la région pensent aussi avoir toutes les raisons de redouter une invasion russe.

Il s’agit notamment de la Géorgie qui avait déjà fait les frais d’une telle expérience en Août 2008, de la Moldavie, la Finlande ou encore la Suède.

Ainsi, la Géorgie, ce petit pays du Caucase, est toujours hanté par le souvenir des évènements d’Août 2008 lorsqu’il avait été victime d’une grande offensive terrestre lancée par la Russie au moment où ses soldats étaient déjà aux prises, en Ossétie du Sud, avec des milices séparatistes pro-russes ; un scénario similaire, à bien des égards, à celui qui a présidé à l’invasion de l’Ukraine et une offensive qui n’avait pris fin qu’à la suite du cessez-le-feu qui avait été négocié avec l’Union européenne après la mort de plus de 700 personnes, le déplacement de dizaines de milliers de géorgiens et l’amputation, du territoire géorgien, de l’Ossétie du sud et de l’Abkhazie, désormais reconnus par Moscou comme étant des Etats « indépendants » alors même qu’ils abritent, à titre permanent, des bases militaires russes.

En conséquence, les craintes de la Géorgie face à l’éventualité d’une attaque ordonnée par le Kremlin sont d’autant plus grandes qu’elle ne fait pas partie de l’Otan et qu’à ce titre l’Alliance atlantique ne pourra lui apporter aucune aide.

L’autre pays qui craint de faire son apparition dans la ligne de mire de l’armée de Moscou est la Moldavie et ses peurs sont d’autant plus grandes qu’en n’étant, tout comme l’Ukraine, ni membre de l’Otan ni membre de l’Union européenne, elle ne peut s’appuyer ni sur l’un ni sur l’autre en cas de conflit avec le géant russe alors même que son gouvernement est tourné vers l’Europe et qu’une partie de son territoire – à savoir, la Transnitrie, qui est aux mains de séparatistes pro-russes et qui n’est pas reconnue, par la communauté internationale, comme étant indépendante, est soutenue par Moscou qui y a placé une importante base militaire. Autant de faits qui ne peuvent qu’aiguiser l’appétit du maître du Kremlin particulièrement soucieux de maintenir, dans sa sphère d’influence, le maximum de pays qui faisaient partie de l’ancien bloc soviétique.

A signaler, en outre, qu’étant donné que, tout comme la Géorgie, la Moldavie reste liée à l’Union européenne, par un « partenariat oriental », le président français, Emmanuel Macron, craignant que l’offensive lancée par la Russie n’atteigne ces deux pays, les a assurés, ce samedi, du soutien de Paris pour la défense de « leur souveraineté et leur sécurité ».

Mais l’offensive militaire entreprise par la Russie en Ukraine a, également, mis sous pression la Finlande et la Suède qui, bien que n’étant pas encore membres de l’Otan, revendiquent tellement fort leur droit d’y adhérer que, ce vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères a jugé bon de préciser, dans un communiqué, que l’adhésion de ces deux pays à l’Alliance atlantique aurait de « graves répercussions militaires et politiques ».

Si la Russie a, en effet, toutes les raisons de s’opposer à son encerclement par les forces de l’Otan, irait-elle jusqu’à entrer en guerre contre tout pays européen qui tenterait d’adhérer à l’Alliance atlantique alors même qu’il n’a jamais fait partie de la zone d’influence de l’ancienne Union Soviétique ?

Attendons pour voir…

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