Aziz Belal … 40 ans après…
Il est des hommes et des femmes qui résistent à l’usure du temps. Feu Aziz Belal, éminent économiste et homme politique a marqué la vie du Parti communiste marocain, celle, courte, du Parti de la libération et du socialisme, et en fait indubitablement partie.
Ses anciens camarades, peu nombreux aujourd’hui – conformément à la loi de la vie et de la mort-, ses anciens étudiants et adeptes encore vivants et tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du Maroc, se souviennent aujourd’hui 23 mai, de la disparition, il y a 40 années, de ce grand penseur marocain, hélas victime, à ce jour, de l’oubli de la part de l’Université marocaine qui ne dispense pas ses cours historiques.
Et pourtant, le regretté défunt, l’ampleur et la profondeur de réflexion et de sa pensée ont marqué l’histoire du Maroc, sa classe politique de l’époque, notamment durant la seconde moitié du siècle dernier.
A plusieurs reprises, des témoignages sur l’homme soulignent l’impact qu’Aziz Belal a eu sur les générations de militantes et de militants, d’étudiantes et d’étudiants ainsi que de cadres de l’Etat, tout particulièrement durant la période PCM-PLS-PPS.
Grâce à Belal, c’est toute l’Histoire économique du Maroc du XX ème siècle, depuis la pénétration coloniale, qui est, économiquement, socialement et politiquement, actée, avec les traces indélébiles qu’il a gravées sur son pays.
Il faudra lui reconnaître un grand rôle et apport à la diffusion des idées du socialisme scientifique, de la pensée marxiste et à la transmission brillante du savoir et de la connaissance historique et scientifique.
Le Parti doit, en grande partie, son rayonnement à l’apport intellectuel et culturel de ce grand penseur marocain que la vie n’en offre que peu durant plusieurs générations… En fait, un véritable intellectuel organique, made in Morroko, qui a pensé et façonné, à sa manière, le Maghreb, le monde arabe et l’Afrique et leur développement ultérieur.
Sans conteste, Belal est passé pour être, au Maroc, le maître de l’investissement immatériel, du capital social, culturel et intellectuel.
Les experts économiques honnêtes continuent à évoquer l’héritage, les recherches et les audaces scientifiques du premier Marocain détenteur d’un doctorat, en 1965, que fut Aziz Belal.
C’est là le meilleur témoignage que l’on puisse rendre à ce grand patriote qui avait préconisé, il y a quatre décennies, des alternatives demeurent d’une actualité brûlante. Le contenu du projet de modèle de développement économique pour le Maroc est la meilleure illustration de la grandeur de ce visionnaire.
Mohamed Khalil