Le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader, a affirmé, lundi à Casablanca, que la modernisation du système judiciaire national reste tributaire de la mobilisation efficiente de ressources humaines qualifiées et de l’utilisation accrue des nouvelles technologies.
« Il serait vain de parler d’efficacité judiciaire et de modernisation de tout le système si on ne dispose pas d’une administration s’appuyant sur des ressources humaines efficaces et les nouvelles technologies, de manière à optimiser les règles de bonne gouvernance dans ce domaine », a expliqué le ministre au cours d’un débat sur « la gouvernance de l’administration judiciaire », organisé par l’Institut supérieur des sciences politiques, juridiques et sociales (ISPJS) de l’Université Mundiapolis.
Le développement des missions de l’administration judiciaire ne peut se faire sans en garantir la transparence et l’efficience, mettre en œuvre les mécanismes de responsabilisation, répondre aux attentes des justiciables et les placer au cœur des préoccupations de cette institution, a-t-il ajouté.
Le ministre a relevé que l’administration judiciaire doit rompre avec « la culture dominante » car les tribunaux, en tant qu’espace pour exercer le pouvoir judiciaire et rendre des jugements, sont aussi des établissements publics au service, outre les justiciables, des usagers demandeurs de prestations administratives.
Les tribunaux « devront connaître une transformation qualitative à l’avenir » notamment en ce qui est de la modernisation, de la numérisation et de l’amélioration des prestations, le but étant d’assurer une bonne gouvernance à l’instar des autres services publics.
Evoquant la situation actuelle en matière de gestion des affaires judiciaires, M. Ben Abdelkader a rappelé l’existence de références juridiques et d’institutions dont la mission est d’assurer et de veiller à l’indépendance de la Justice, citant à titre d’exemple le Conseil supérieur de l’autorité judiciaire.
Le ministre a fait remarquer, à ce propos, que ledit Conseil veille à la mise en œuvre des garanties accordées aux juges et à la gestion de leur statut professionnel, conformément aux principes d’égalité des chances, de mérite, de transparence, d’impartialité et de compétence.
Lors de cette rencontre, plusieurs questions ont été examinées et portent, entre autres, sur la nature du Code pénal attendu, les moyens de rapprocher les tribunaux des citoyens, le rôle de la médiation et de l’arbitrage, la promotion des ressources humaines, le renforcement des compétences et l’impact de l’épidémie du nouveau coronavirus sur l’accélération de l’adoption des procès à distance, qui reste un acquis à préserver et à optimiser à l’avenir.