Qui peut, parmi les Imazighen, se targuer d’avoir chanté la magnifique chanson intitulée : youfrou ouhmmam youfrou **our iquim ghouri ** lafout d winou ** nkin awras iyyin l3ch ad iquim ghouri.
( ⵢⵓⴼⵔⵓ ⵓⵃⵎⵎⴰⵎ ⵢⵓⴼⵔⵓ ** ⵓⵔ ⵉⵇⵉⵎ ⵖⵓⵔⵉ ** ⵍⴰⴼⵓⵜ ⴷ ⵡⵉⵏⵓ ** ⵏ ⴽⴽⵉⵏ ⴰⵡⵔⴰⵙ ⵉⵢⵢⵉⵏ ⵍⵄⵛ ⴰⴷ ⵉⵇⵇⵉⵎ ⵖⵓⵔⵉ)
L’anazur Hajjaoui Abdelouahed fut le premier à réussir cette performance. L’artiste Hajjaoui, amoureux de «Loutar» naquit en 1951 au cœur du Moyen-Atlas et plus exactement à Khénifra. Ses parcours estudiantin et professionnel furent couronnés par un grand succès. Ses innombrables passions dont notamment la peinture, les excursions, l’amour de la nature et des oiseaux en particulier et la musique ont fait de lui un personnage hors pair.
Mr Hajjaoui, est un homme modeste, sage, simple, réservé mais talentueux et habile surtout quand il manipule son luth. Ses incalculables activités associatives, une passion qu’il a cultivée depuis son jeune âge, ne l’ont pas empêché de persévérer dans le domaine du chant et c’est ainsi qu’il s’est associé, en trio en date du 15/04/1976, avec la Diva Hadda Ouâaki et son mentor le vétéran Benaceur Oukhouya pour un ensemble de chansons en Tamazight dont notamment ses titres «away day saran», «may das tyit i sbra», «lla itswalaft atassa nou am wnna iswalafn a hmmam ** mour ghouri cha n ifre atassa nou…». Durant la même année, toujours en1976, il s’est lancé officiellement, dans l’enregistrement de ses propres créations en tant que maître d’ouvrage. Son actuel répertoire est incontournable et les archives de la radio Amazighe de la SNRT regorgent de ses succès tels « ima nou ima nou», «mani lamane a youl inou», «sa3f aman am ou3wam», «slemx as iwmary», pour ne citer que ces quelques exemples.
Il est certes vrai que le parcours artistique de l’anazur Hajjaoui Abdelouahed, qui mérite une profonde recherche, ne se limite pas à ces quelques lignes, mais le citer vaut mieux que l’oublier (ⵢⵓⴼ ⵜⵏⵏⴰ ⵉ ⵜⴷⴷⵓⵏ ⵜⵏⵏⴰ ⵉⴱⴷⴷⴰⵏ,) car lui aussi, comme tant d’autres artistes Amazighes, continue à souffrir en silence à cause de l’oubli, de l’exclusion et de la marginalisation…Une forte épidémie qui a et qui continue à frapper la majorité des différents types d’artistes Amazighes de la région de Fazaz et d’ailleurs.
Abdelmalek Hamzaoui