A Kénitra, ces petits métiers qui fleurissent

Le temps d’un Ramadan

Par Mohamed Ouaziz- Kénitra – MAP

Chaque année, avec l’avènement du mois de Ramadan, les métiers saisonniers refont surface dans les marchés populaires de Kénitra, suite à une demande croissante des consommateurs, toutes couches sociales confondues, durant ce mois de jeûne.
Parmi ces métiers figure la vente de la Chebakia qui garnit la table de la plupart des familles marocaines et de toutes sortes de crêpes traditionnelles comme Baghrir, pain farci et les feuilles de pastilla, en plus de la vente des dattes, tissus et autres métiers qui prospèrent avec l’avènement de ce mois de miséricorde.
Si ces petits commerces caractérisent les marchés marocains, du nord au sud du Royaume, notamment les plus populaires, certains commerçants changent complètement d’activités durant le Ramadan pour s’adapter aux besoins de la clientèle, tentés ainsi par une meilleure rentabilité qui pourra couvrir ou compenser le déficit qu’ils ont enregistré durant l’année.

Au centre ville de Kénitra, les va-et-vient des consommateurs et les cris des vendeurs étalant leurs marchandises animent en permanence l’ambiance du marché « Khabbazate ». Les bonnes senteurs flattent les narines et éveillent les papilles tellement les odeurs de la chebakia embaument les lieux, mêlées aux parfums des feuilles de pastilla et autres délices ramadanesques préparés devant les passants.

Dans un autre coin à l’intérieur du marché, se trouvent de nombreux commerces de tissus. Khalil Derrouz, un trentenaire à l’apparence élégante et soignée souligne que le mois sacré connaît une grande affluence des clients sur les tissus de toutes sortes. La demande est certes faible aux premiers jours du Ramadan, mais elle s’améliore progressivement après la première semaine, atteignant son apogée à la mi-Ramadan et au cours des dix derniers jours, explique-t-il au micro de M24, la chaîne d’information en continu de la MAP.

Selon lui, malgré une hausse des prix dernièrement, il y a une affluence sur les habits traditionnels de la part des clients, aussi bien hommes que femmes, qui souhaitent se rendre aux mosquées pour accomplir les prières de Tarawih.
Quant à Kassem, vendeur de gourmandises, il avance que les feuilles de Pastilla connaissent une forte demande des consommateurs afin de préparer les Briouates, cigares et autres délices qui ornent les tables de l’Iftar.
Ce sexagénaire, qui subvient aux besoins d’une famille de neuf personnes, confie avoir appris ce métier de son père, ajoutant qu »il s’y prépare deux mois à l’avance en s’approvisionnant en denrées et matériel nécessaires pour la préparation de la Chebakia et des feuilles de Pastilla.

Le marchand assure qu’il veille à transmettre ce savoir-faire traditionnel aux générations montantes afin de le faire perpétuer, relevant que ce métier lui apporte des revenus importants par rapport aux autres mois de l’année.
Mohamed Chaoui, vendeur de dattes et d’épices, affirme, lui, que les dattes connaissent elles aussi une forte demande lors de ce mois de bénédiction, particulièrement les dattes marocaines aux prix compétitifs (entre 18 et 40 dirhams), contrairement aux épices et autres produits (noix, amandes, cacahuètes et graines de sésame…) qui sont généralement achetés avant le Ramadan.

Si ces métiers et bien d’autres prospèrent durant ce mois sacré, force est de constater qu’ils sont exercés dans le cadre du secteur informel et concurrencent illégalement d’autres commerces qui paient des impôts, sachant qu’ils peuvent constituer un danger pour la santé du consommateur en l’absence d’un contrôle rigoureux des produits qui génèrent aux commerçants des revenus plus importants par rapport au reste de l’année.   

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