Entretien avec Patricia Llombart Cussac, ambassadrice de l’UE au Maroc

Propos recueillis par NES à Meknès, Karim Ben Amar

C’est en marge de la 16^ème édition du SIAM, qui s’est déroulée du 22 au 28 avril 2024 dans la capitale ismaélienne, que nous avons rencontré l’ambassadrice de l’UE au Maroc, Patricia Llombart Cussac. Avenante, souriante, et croyant dur comme fer à la solidité, la sincérité et l’efficience des relations entre le Maroc et l’UE, la diplomate a répondu aux questions de l’équipe d’Al Bayane. Partenariats et initiatives entre le Maroc et l’UE, Statut avancé, rien n’est laissé au hasard pour mener à bien la coopération entre les deux partenaires. Entretien.

 Al Bayane : Dans quel contexte l’UE est présente à cette 16^ème édition du SIAM ?

Patricia Llombart Cussac : L’UE est présente dans ce Salon agricole très prestigieux avec sa renommée internationale. Notre présence à la 16^ème édition du SIAM a pour but de bien mettre en exergue notre relation commerciale dans le domaine de l’agriculture mais aussi de la pêche. La relation est très riche et aussi mutuellement bénéfique entre le Maroc et l’UE, et les chiffres sont là pour le démontrer. Nous sommes le premier fournisseur de produits agricoles pour le Maroc et le Maroc est le premier fournisseur pour l’UE. D’ailleurs, les exportations du Maroc vers l’UE ne font que s’accroître.

Un mot sur le partenariat vert entre l’UE et le Maroc ?

En plus de la relation économique riche, il faut aussi mettre en exergue la coopération qui est mutuellement bénéfique, une coopération qui se tient dans le contexte d’un partenariat vert. D’ailleurs c’est le premier partenariat vert que l’UE a signé avec un pays tiers. Ce partenariat se focalise sur la durabilité agricole et forestière. Nous avons une coopération et un soutien de cette stratégie de la part du Maroc, il s’agit de la « Green economy ».

Des autres initiatives entre le Maroc et l’UE en vue ?

Nous profitons du SIAM cette année pour lancer deux nouvelles initiatives de coopération. Une première initiative de 4 millions d’euros qui a pour objectif de promouvoir la recherche. Nous allons travailler et appuyer 4 grands centres de recherches au Maroc pour promouvoir la recherche dans le domaine de la durabilité, à savoir, comment faire face aux changements climatiques et comme avoir une agriculture capable d’être plus résiliente, plus innovante, et qui aide à faire face aux défis du changement climatique qui inclut par exemple la sécheresse.  C’est aussi une coopération qui va permettre de promouvoir la formation. L’objectif étant d’adapter la formation des professeurs et de la nouvelle génération d’étudiants afin de mieux les préparer aux défis du changement climatique en matière agricole et forestière.  En parallèle, nous allons aussi lancer en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD), un programme spécifique de coopération. Pour appuyer directement les producteurs afin qu’ils privilégient des pratiques agricoles durables, innovatrices pour faire face aux changements climatiques. Pour cela, l’UE prévoit une enveloppe de 4 millions d’euros qui sera distribuée aux agriculteurs qui s’engagent dans cette voie. Ces derniers pourront aussi, à travers l’AFD en coopération avec l’UE, bénéficier de crédits.

Ces actions s’inscrivent-elles dans le statut avancé Maroc-UE ?

Toutes ces actions s’inscrivent dans le contexte du partenariat privilégié entre l’UE et la Maroc qui n’a cessé de s’accroître au cours des dernières années. Cela s’inscrit donc dans le statut avancé, dans la déclaration de 2019, et s’inscrit également dans le partenariat vert que nous avons signé il y a deux ans, qui est le premier partenariat vert que l’UE a signé avec pays tiers.

Le meilleur reste à venir en termes de coopération Maroc-UE ?

La coopération entre l’UE et le Royaume du Maroc a de très beaux jours devant elle. Nous avons des objectifs très ambitieux et nous continuerons à accroître cette coopération fructueuse au cours des années à venir.