L’affaire de détournement de fonds du Sofitel d’Agadir, pas moins de quinze milliards de centimes, continue de défrayer la chronique. Le réveillon 2016 sonnera le glas à la renommée de cette fastueuse unité hôtelière. Des sources dignes de foi font savoir que le directeur financier est remis sous les verrous de la prison d’Ait Melloul, à une douzaine de kilomètres de la capitale du Souss, alors que trois autres responsables sont poursuivis par la justice, en état de liberté, dont le directeur général, de nationalité française, interdit de quitter le territoire national, le chef comptable du stock et le contrôleur chargé du stockage.
Il est à rappeler que ces mesures de détention et de poursuite judiciaires ont été enclenchées, suite à la plainte diligentée par le directeur général des deux hôtels Sofitel, après s’être aperçu des « failles » de la comptabilité et des « dissimulations »fiscales, jugées exorbitantes. Dans le même ordre d’idées, on croit savoir, selon des informations concordantes, que des comptes bancaires fictifs auraient été recelés, des documents comptables de banque falsifiés et des marchés inventés. D’autre part, les investigations menées actuellement par le juge d’instruction pourraient donner lieu à des complices impliqués dans cette affaire scandaleuse qui secoue aussi bien la communauté touristique nationale que l’ensemble de la société locale.
L’enquête va bon train alors, consistant à procéder à l’expertise financière dans les deux siamois, lourdement altérés, en cette fin d’année. Les trous enregistrés dans les pièces comptables seraient telles que l’opération, si opulente et complexe, révéleraient bien d’autres accusations, car l’énormité des fonds confisqués nécessite une « complicité » élargie et qualifiée. D’autant plus que les deux gros accusés dans cette affaire révoltante auraient signé sur la quasi-totalité des pièces comptables, objets de sérieuses contestations. En effet, on est également informé qu’un fournisseur/vendeur de chandelles aurait reçu la bagatelle somme de 53 millions de centimes, en remettant une facture irréelle, mais sans délivrer sa marchandise à l’hôtel en question. Par ailleurs, la même source d’information révèle qu’un audit financier de la direction centrale de la chaine hôtelière Sofitel à Paris aurait dévoilé le détournement, sous forme de chèques, de centaines de millions de centimes, dans la comptabilité des deux hôtels, en connivence avec les divers ravitailleurs, sans pièces justificatives. Ces opérations de subtilisation auraient aussi concerné, d’après des bureaux d’enquête, engagés à cet effet, les taxes sur la valeur ajoutée (TVA) qui seraient aussi détournées, pendant la période allant de 2010 à 2015, pour une somme qui s’élèverait à 70 millions de dirhams.
Enfin, les éclairages sur cette affaire louche ne font que commencer et on s’attendra, en fait, à d’autres rebondissements.
Saoudi El Amalki