Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir

Journée mondiale de la Santé 2025

Ouardirhi Abdelaziz

A l’instar des pays de la planète, le Maroc a célébré, le 7 avril 2025, la journée mondiale de la santé. Le thème retenu cette année 2025 par l’OMS  pour célébrer cet événement planétaire est : « Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir ». La Journée mondiale de la santé, est une occasion qui permettra de donner le coup d’envoi d’une campagne d’un an sur la santé maternelle et néonatale. Elle vise à sensibiliser tous les décideurs, les responsables et acteurs du système national de santé à redoubler d’efforts afin de favoriser la grossesse et l’accouchement en bonne santé, de  mettre fin aux décès maternels et néonatals évitables, et à privilégier la santé et le bien-être des femmes à plus long terme.

Au niveau mondial, cette journée internationale du 7 avril est mise à profit par l’ensemble des décideurs, des autorités sanitaires et des professionnels de la santé, de chaque pays afin de procéder à la promotion de la santé, de tout mettre en œuvre pour que soit facilité l’accès aux soins à tous, indépendamment des moyens des uns et des autres, de la situation sociale, du lieu de résidence.

La Journée mondiale de la santé (JMS), célébrée chaque année le 7 avril, marque l’anniversaire de la fondation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1948 et se porte chaque année sur une question de santé publique spécifique. Pour l’édition de 2025, les organisateurs ont opté pour un thème pertinent dont l’importance n’échappe à personne : « Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir ».

Aider les femmes et les nourrissons à survivre et à s’épanouir

Selon les estimations actuellement publiées par l’OMS, près de 300 000 femmes perdent la vie suite à des complications liées à la grossesse ou à l’accouchement chaque année.

L’OMS avait déjà signalé qu’en 2020, près de 800 femmes mouraient chaque jour de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement. Cela équivaut à un décès maternel toutes les deux minutes, mettant en évidence l’urgence de renforcer l’accès aux soins de santé maternelle, en particulier dans les régions les plus vulnérables.
Tandis que plus de 2 millions de nourrissons meurent avant l’âge de un mois et on compte environ 2 millions d’autres enfants mort-nés. Cela représente environ un décès évitable toutes les sept secondes.


Qu’en est-il au Maroc ?

Le taux de mortalité maternelle a enregistré une baisse de 70% au cours des 20 dernières années.

Ce taux est passé de 244 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2000 à 72 décès en 2020. Ces résultats ont pu être obtenus grâce aux efforts déployés par le Maroc en matière d’encadrement médical, notamment en gynécologie-obstétrique, de l’implication permanente, continue des sages-femmes pour assurer le déroulement des accouchements en milieu surveillé, des actions des infirmières diplômées qui exercent au sein des centres de santé en milieu rural.

Le secteur privé contribue lui aussi grandement à la réussite de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile.

Redouble d’effort pour lutter contre la mortalité infantile

Dans ce sens, il est utile de rappeler ici que selon les résultats d’un rapport élaboré et produit par plusieurs institutions internationales, y compris l’UNICEF, l’OMS, la Banque Mondiale et la Division de la Population du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, le taux de mortalité infantile au Maroc a connu une baisse significative, passant de 64 décès pour mille en 1990 à 14 décès pour mille en 2021. On relève aussi que le nombre de bébés décédés s’élevait à 10.000 en 2021, par rapport à 45.000 il y a trente ans.

De plus, au Maroc, le taux de mortalité infantile pour les enfants âgés de moins de 5 ans a chuté de 81 décès pour 1.000 naissances en 1990 à 18 décès pour 1.000 naissances en 2021, ce qui indique une réduction moyenne annuelle de 4,8%.

Il est certes vrai que de grands efforts sont quotidiennement entrepris par les professionnels de santé afin de garantir des soins de qualité, sécurisé à toutes les femmes tout au long de leur grossesse, au moment de l’accouchement et en post-natal.

Mais il est nécessaire de redoubler d’efforts dans la lutte contre la mortalité infantile, particulièrement dans l’amélioration des soins de qualité avant et après la naissance afin de diminuer les décès néonatals évitables. Il est tout aussi important d’intensifier les efforts pour corriger les inégalités persistantes entre les contextes sociaux, ainsi qu’entre les environnements urbains et ruraux.

Investir en faveur des sages-femmes

Le monde traverse une pénurie de quelque 900 000 sages-femmes, une  pénurie aggravée par les diverses calamités naturelles, les épidémies, les guerres, les déplacements des populations, le manque de moyens. Cette situation risque de remettre en question plusieurs décennies d’amélioration dans les soins et de compromettre la probabilité d’atteindre la cible 3.L ‘Objectif de développement durable 3, qui consiste à faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030.

L’organisation estime qu’en investissant en faveur des sages-femmes d’ici 2035, il est possible d’éviter deux tiers des décès maternels et sauver 4,3 millions de vies par an. Des chiffres qui viennent corroborer l’importance pour tout système de santé de disposer de sages-femmes qualifiées en nombre pour leur permettre de travailler dans d’excellentes conditions, et de prendre soin des mamans et des nouveau-nés.

Une mission parfois très difficile, car il faut reconnaitre que les conditions de travail sont de plus en plus difficiles, la surcharge de travail est de plus en plus pénible, exacerbée par le manque de sage-femme que connaît notre pays, puisqu’il y a un en tout et pour tout 4.000 ou 4500 sages-femmes qualifiées.

Cette situation complique évidemment le travail des sages-femmes, qui sont en sous-effectif constant, et qui doivent répondre à toutes les demandes de prises en charge des femmes au niveau national.

En tout et pour tout, selon des déclarations de l’Association Marocaine des Sages-femmes (AMPSF), nous affichons une proportion de 4 sages-femmes pour 1000 naissances au Maroc, alors que la norme définie par l’OMS exige 6 sages-femmes pour 1000 naissances.

Pour information, il est utile de savoir qu’en 2024, le Maroc compte 588 gynécologues repartis entre le secteur public et le secteur privé des différentes régions du Maroc, avec une présence plus importante au niveau de grandes villes.

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