Abderrahim Bensar : « mettre en place une université démocratique et autonome»

Conférence nationale du secteur des étudiants du PPS

Khalid Darfaf

« Tout projet de réforme de l’enseignement supérieur ne peut réussir sans prendre en considération l’intégration des valeurs de la citoyenneté, la liberté et la pensée critique », a souligné Abderrahim Bensar, membre du Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS) lors de la table ronde consacrée au thème « Le mouvement estudiantin et le combat démocratique », organisée dimanche 23 octobre, dans le cadre de la 15e  édition de la conférence nationale du secteur des étudiants du PPS, tenue les 21 , 22 et 23 du mois courant à Mohammedia.

Le militant du PPS a ainsi mis en garde contre la logique de marchandisation du système éducatif. Car en principe, la véritable finalité de l’enseignement consiste à former une génération engagée, dotée des outils de réflexion et faisant preuve d’un  esprit d’analyse tout en contribuant à la résolution des problématiques qui préoccupent la société. Malheureusement, a-t-il regretté, certaines écoles du secteur privé qui  n’ont pas froid aux yeux  continuent à vendre de l’illusion aux étudiants en proposant des formations tronquées purement technicistes qui s’inscrivent dans un paradigme capitaliste. D’ailleurs, a-t-il insisté, l’idéologie technocratique n’est pas la panacée idéale pour résoudre les problèmes de la société. Abondant dans le même ordre d’idées, Abderrahim Bensar a appelé à ce que l’Etat réunisse toutes les conditions permettant un accès effectif à l’éducation à toutes les catégories sociales, et ce sur la base d’un enseignement de qualité, garantissant l’égalité des chances à tous. Pour ce faire, le conférencier a plaidé pour une démocratisation de la gestion des établissements universitaires impliquant tous les acteurs concernés, notamment les enseignants, le corps administratif et les étudiants. L’objectif escompté consiste à mettre en place une université démocratique et autonome, a-t-il martelé.

Sur un autre registre, l’intervenant s’est attelé dans son intervention sur la trajectoire du mouvement étudiant tout en soulignant que le PPS qui existe depuis plus de 78 ans, a toujours participé activement dans le combat des étudiants aussi bien au niveau de l’Union des étudiants marocains (UEM) créée en 1948 que  l’Union national des étudiants marocains (UNEM) ou encore le syndicat national de l’enseignement supérieur. Le militant du PPS a cité dans ce sens le cas d’Abdelkarim Benabdallah, premier ingénieur des mines au Maroc, considéré comme l’un des fondateurs de l’UEM à côté d’Abdel Hadi Messouak, qui fut le premier médecin chirurgien au Maroc.Il faut dire, selon le conférencier, que la majorité des dirigeants du Parti étaient issus du mouvement des étudiants à l’instar également de d’Ahmed El Garbaoui, également premier professeur de géographie  et Aziz Belal, professeur d’économie, réputé pour ses remarquables productions scientifiques.    

Les étudiants, porteurs d’un projet sociétal

Après avoir décortiqué le déclin de l’UNEM sur la scène universitaire qui est dû à la fois à des facteurs subjectifs et objectifs, le conférencier a mis l’accent sur le fait qu’il existe deux niveaux de l’action militante des étudiants. Le premier niveau reste limité à l’action syndicale et réside dans la satisfaction des revendications portant sur le vécu quotidien des étudiants. Cependant, cette dimension doit  être élevée au niveau politique, requérant un esprit d’analyse approfondi,  un engament actif et une prise de conscience globale voire accrue des problèmes du pays, a-t-il expliqué. 

Comme quoi, l’étudiant, en tant que militant doit s’approprier une vision idéologique, celle de son parti tout en veillant à la mettre en exergue. Pour le responsable du Parti,  les étudiants militants notamment du PPS sont invités à tirer les leçons qui s’imposent de la trajectoire de l’UNEM, avec ses tops et ses flops tout en veillant à prendre des initiatives concrètes au sein de l’espace universitaire dans le dessein de  redonner vie à cette organisation. Bref, les étudiants militants doivent être porteurs d’un projet sociétal, basé sur les valeurs progressistes et rationnelles voire modernistes,  qui s’inscrivent aux antipodes de la pensée dogmatique et extrémiste, a-t-il conclu.

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