Adoption en 2ème lecture du PLF 2016 : A quoi sert la deuxième Chambre ?

La Chambre des représentants a adopté, mardi, à la majorité le projet de loi de finances 2016 (PLF 2016), en deuxième lecture. Avec cette adoption, l’utilité et le rôle de la deuxième chambre sont de nouveau remis en cause.

Cette institution législative avait apporté une trentaine d’amendements au projet de loi de finances 2016 au départ avant d’être ramenés à huit seulement lors des différents débats. Mais finalement, ils ont été rejetés par les députés de la première chambre en deuxième lecture, comme le stipulent les lois en vigueur. Et le circuit est fermé. Le projet de loi de finances 2016, ayant ainsi fait le va-et-le vient entre les deux chambres avant son adoption définitive, atterrira à la cour constitutionnelle pour examen de sa constitutionnalité. Et dans la foulée, les projecteurs sont braqués sur cette deuxième chambre et son utilité dans le circuit législatif. Car, dans tous les cas, les députés de la première chambre disposent de prérogatives pour ramender les amendements apportés par les conseillers ou les supprimer carrément. La question du rôle de cette chambre a été soulevée, à maintes reprises, lors des débats ayant accompagné l’élaboration de sa loi organique. La même question a été, une autre fois, fortement soulevée le lendemain de l’élection de ses 120 membres dans sa nouvelle configuration le 02 octobre 2015. Et ce à cause des pratiques malsaines et frauduleuses ayant entaché le processus de sa mise en place. D’ailleurs, une enquête est toujours en cours à propos du recours à l’achat des voix par certains heureux et malheureux candidats du scrutin du 02 octobre. L’instruction se poursuit et certainement des sièges seront invalidés par la justice. Il s’agit d’un phénomène qui ternit l’image de cette chambre et de tout l’Hémicycle. Nabil Benabdallah, secrétaire général du parti du progrès et du socialisme (PPS) a été le premier à monter au créneau pour dénoncer les pratiques malsaines et le recours à l’argent pour se faire élire par certains candidats. Il a, à l’occasion, rappelé que son parti avait toujours soulevé la question de l’utilité et du rôle de cette chambre, appelant à sa suppression pure et simple. L’utilité et le rôle de cette deuxième chambre sont également soulevés lors des questions orales et écrites. Les ministres sont interpellés à la première chambre par des questions relatives à la situation politique du pays et les évènements d’actualité. Et ils se retrouvent, parfois, devant les mêmes questions à la deuxième chambre. A quoi sert alors cette dernière ? C’est la question qui se pose et s’impose.

B. Amenzou

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