Le pouvoir local vent debout contre l’anarchie immobilière

Tanger

Karim Ben Amar

Des restrictions s’imposent désormais aux promoteurs immobiliers qui obtiendront des permis dans les environs des forêts locales à Tanger. Les autorités de la ville sont décidées à mettre fin à toute expansion immobilière empiétant sur les forêts locales. Ces dernières sont considérées comme les poumons de la perle du Détroit, à l’image de la forêt de Rmilat. À cet effet, il a été décidé d’imposer des conditions strictes aux promoteurs immobiliers ayant des permis dans les environs des forêts locales.

Cette mesure responsable a été effective après l’effondrement récent d’un immeuble en construction dans la zone tangéroise de Boubana. Notons que la construction dans les zones forestières est devenue un problème récurrent à Tanger. Cela menace d’une part le couvert forestier et pose des problèmes de construction sur des terrains à l’origine forestière, avec un sol meuble inapproprié pour des ensembles résidentiels. Signalons aussi que les conditions de délivrance de permis aux promoteurs immobiliers pour la construction sur des pentes et des sols meubles poussent à questionner les normes et critères d’octroi des autorisations de construction.

C’est dans ce sillage et sous la direction du ministère de l’Intérieur que la commune de Tanger a procédé à la suspension d’un projet immobilier près de la forêt de Mediouna, faisant partie de l’arrondissement Tanger Medina. Ce projet, situé sur la route côtière de Achakar, a été suspendu après la découverte que le propriétaire d’une société immobilière avait violé les lois en vigueur et contourné le plan d’aménagement. Cette société a mis en œuvre un projet immobilier au milieu d’une forêt locale, avec l’intention présumée de transformer la zone en quartier résidentiel. Après cette découverte, les autorités ont instruit leurs services pour qu’ils procèdent à une surveillance stricte et une gestion rigoureuse de toutes les infractions connexes.

Pour rappel, ces pratiques ne sont pas une première à Tanger. Par le passé, un investisseur avait proposé de créer des projets touristiques, de construire des résidences modèles et de fournir des espaces sportifs, tout en maintenant un pourcentage élevé de couvert forestier et en limitant la surface construite à 7 % maximum de la superficie forestière dans la zone proche de cette forêt. N’ayant pas respecté le plan d’aménagement, les autorités ont alors procédé à la démolition d’un certain nombre de villas afin de réduire la densité de la construction.

Pour information, le Wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Younès Tazi, tout comme son prédécesseur Mohamed M’hidia, a dès le début de sa prise de fonction traqué sans relâche les constructions ne respectant pas le plan d’aménagement de la capitale du Détroit, demandant ainsi des comptes aux responsables de la délivrance d’autorisations de constructions suspectes.

Malgré la fermeté du pouvoir de tutelle, certains élus de la ville de Tanger continuent à enfreindre les règles bien qu’ils soient dans le viseur.

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