«Il n’est jamais trop tard pour reprendre le cours normal des choses et se rattraper», a indiqué Ahmed Zaki, membre du Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), jeudi 15 juin, lors d’une rencontre placée sous le thème : «Les développements de la situation politique», organisée par la section provinciale d’Anfa à Casablanca.
Le militant du Parti du Livre, qui parlait des régressions enregistrés depuis les échéances électorales précédentes, a appelé à se conformer à la loi suprême du pays et l’activation de l’ensemble des institutions constitutionnelles et ce, dans le cadre d’une séparation pure et simple entre le Législatif, l’Exécutif et le Judicaire. Cela requiert bien évidemment, la mise en place des conditions sine qua non pour dépasser la crise et approfondir davantage le processus des réformes afin de réussir la transition démocratique, a-t-il souligné.
Abondant dans le même ordre d’idées, Ahmed Zaki, tout en mettant l’accent sur le très grave recul démocratique, notamment lors des élections du 7 octobre 2016 et les tentatives malsaines visant à imposer la domination d’un certain parti sur l’échiquier politique national, a insisté sur la neutralité de l’appareil de l’intérieur pour crédibiliser l’opération électorale et assainir le climat politique. Pour ce faire, l’Etat doit cesser de s’ingérer dans les affaires internes des partis politiques, a-t-il martelé, tout en évoquant au passage les événements de la ville d’Al Hoceïma, où la répression des militants des partis politiques, a laissé le pouvoir en confrontation directe avec la population.
Il faut dire, selon le membre du Bureau politique du PPS, que les événements que traversent la région du Rif et le traitement de l’Etat de ces manifestations traduisent un conflit de visions entre deux courants. D’une part, ceux qui veulent aller de l’avant en matière de consécration du processus démocratique et d’autre part, ceux qui coïncidèrent que l’Etat a fait beaucoup de concessions en voulant imposer leur diktat.
Certes, il est certain que la poursuite du processus des réformes politiques pose la problématique de la bourgeoisie nationale et fasse peur à une minorité qui vise à s’accaparer des biens du pays et considère que leurs intérêts économiques sont de plus en plus menacés. En termes plus clairs, cela pose le problème de la répartition des richesses, a-t-il noté. En fait, l’Etat est dans l’obligation de satisfaire les revendications de la population du Rif, surtout qu’il dispose des moyens pour réparer les préjudices.
Cela dit, un Etat fort ne peut se concevoir sans des agents de relais et des partis politiques forts et ancrés dans le tissu social, a-t-il laissé entendre. Ainsi, selon l’intervenant, l’heure est plus que jamais à la mobilisation et l’ouverture d’un débat franc et sérieux avec la société afin de créer une dynamique et convaincre les citoyens à l’utilité de l’action politique sur la base d’un projet social en dehors du cadre gouvernemental.
Revoir la stratégie commerciale de l’Etat
Autrement dit, ce projet sociétal devrait garantir un développement économique durable au pays et l’amélioration des conditions socio-économiques des habitants. «Il est temps de creuser la réflexion sur la stratégie de la politique commerciale du pays et procéder à l’évaluation des partenariats de libre-échange pour en tirer les leçons qui s’imposent», a-t-il affirmé. L’objectif escompté est de protéger l’industrie marocaine de la concurrence déloyale menée par certains pays. Cette évaluation devrait également s’appliquer à d’autres programmes tel le Plan vert, a-t-il déclaré, tout en soulignant que l’idéologie du parti qui s’inscrit aux antipodes de la tendance néolibérale a toujours défendu la promotion de l’économie solidaire et le soutien d’une véritable bourgeoisie nationale contribuant à la création de l’emploi et au progrès économique du pays.
Khalid Darfaf