En attendant de voir clair dans l’affaire des déchets importés d’Italie par un cimentier pour leur incinération dans ses fours, la vive polémique qu’elle a déclenchée révèle plusieurs aspects intéressants:

Un-la vivacité de la société civile marocaine et l’impact grandissant des réseaux sociaux se confirment davantage. Y compris sur des sujets nouveaux comme l’environnement.Il s’avère néanmoins important pour les leaders d’opinion, et pour la presse en particulier, qui relaient des informations sensibles, de s’assurer des données transmises et de s’acquitter pleinement de leur devoir d’investigation professionnelle avant toute diffusion. La course effrénée au buzz et au scoop peut être lourde de conséquences.

Deux-le populisme politico-politicien est nuisible au pays et devrait être décrié par tous dans l’intérêt d’une saine pratique politique nationale. Les responsables des partis politiques ne devraient pas se lancer, tête baissée, comme monsieur et madame tout le monde,  dans la mêlée des réseaux sociaux. Il y va de la crédibilité du politique.

Trois-le dossier des 450 000 tonnes de déchets importés annuellement de manière légale par les Marocains, et les 17 000 tonnes exportés, comme le traitement des déchets nationaux,  mérite des actions en profondeur. Outre l’aspect environnemental, qui enregistre la construction de stations de tri dans certaines grandes villes du pays,ce dossier couvre des volets économiques à forte valeur ajoutée qui nécessitent un plus grand intérêt de la part des investisseurs. Dans le cas d’espèces, la profession des cimentiers a le devoir de développer la filière du traitement des déchets nationaux en vue d’en faire des combustibles à haute valeur calorifique en remplacement des importations, dont la profession fait une des sources de compétitivité. De même que l’Etat devrait sérieusement travailler pour le recyclage des activités informelles qui sont développées dans ce domaine et qui gênent l’industrialisation de ce secteur.

Quatre-la communication autour des questions d’intérêt national, en particulier la communication de crise, est un aspect de gouvernance que nos responsables publics et privés doivent maîtriser. Les ratés en la matière sont hautement …toxiques. Autant que les déchets toxiques. Sinon davantage!