La nouvelle campagne agricole a été lancée officiellement la semaine dernière à Sidi Kacem. Une saison agricole qui succède à une campagne céréalière très difficile marquée par des conditions climatiques très défavorables.
En effet, la sécheresse a frappé de plein fouet les zones pluviales qui constituent la grande partie de la surface cultivable. Aux effets de la pluviométrie et du stress hydrique, s’ajoutent les difficultés l’approvisionnement en semences certifiées, mises sur le marché à des prix jugés trop excessifs pour des agriculteurs à faibles revenus.
Certes le département de tutelle a annoncé une série de mesures incitatives pour optimiser les conditions de réussite de la nouvelle campagne agricole mais la clémence du ciel reste très déterminante. Les mesures annoncées par le ministère de l’Agriculture notamment et la mise à disposition 2,2 millions de quintaux de semences sélectionnées à des prix incitatifs et leur commercialisation à des prix de vente subventionnés, soit 175 dh/quintal pour le blé tendre, 195 dh/quintal pour le blé dur et 345 dh/quintal pour l’orge.
Le marché sera approvisionné aussi à hauteur de 680.000 tonnes d’engrais, au même prix de la campagne précédente. L’exploitation des cartes de fertilité des sols réalisées (8,7 millions d’hectares) avec un renforcement du conseil agricole est également dans le programme incitatif.
Autres mesures prévues, la programmation d’une superficie de 487.000 hectares pour l’irrigation au niveau des grands périmètres dont 23% pour les céréales. A rappeler que le taux de remplissage des barrages agricoles se situe à 45% contre 57% à la même période de la campagne précédente. Pour ce qui concerne le montant de subventions prévisionnel pour 2020, il s’élève à 3,91 milliards de dirhams (soit +1% par rapport à 2019).
Ces mesures incitatives ne profitent pas à l’ensemble des agriculteurs, estime un opérateur agricole qui craint que la portée de ces mesures ne reste très limitée en l’absence d’une bonne pluviométrie répartie de manière généralisée sur les différentes régions du pays.
Le plan Maroc Vert qui se vante de certaines réussite, constitue malheureusement un échec notoire pour la filière céréalière qui requiert plus d’attention étant donné que plus de 80% des agriculteurs vivent des céréales…
Fairouz El Mouden