Conférence sur la réduction des risques en santé
La sécurité et la souveraineté sanitaires des Etats africains sont indivisibles de celles du Continent dans son ensemble, a souligné, jeudi à Marrakech, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, M. Khalid Ait Taleb, affirmant que l’avenir de l’Afrique est de la responsabilité exclusive des Africains.
« La multiplicité des déterminants de la santé, l’hétérogénéité des menaces qui pèsent sur la sécurité sanitaire mondiale et la porosité des frontières nationales et régionales exigent, dans une optique panafricaine, une nouvelle gestion des risques sanitaires et leur impact sur les écosystèmes, une refonte des approches et des priorités, et la promotion des valeurs communes », a ajouté le ministre qui prenait part aux travaux de la 1ère Conférence africaine sur la réduction des risques en santé, un événement placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Cette démarche « n’est pas un choix, mais un impératif dicté par la conjoncture et justifié par les événements passés de l’histoire humaine et le fardeau de notre responsabilité vis-à-vis des générations futures », a affirmé M. Ait Taleb qui intervenait dans le cadre d’une table ronde axée sur « les défis et perspectives des systèmes de santé dans le monde : l’Afrique en exemple ». Et de poursuivre que la gestion des risques sanitaires, la maîtrise des déterminants de la santé, la mise en place des systèmes de santé résilients passent aujourd’hui par une mobilisation commune pour l’Afrique de demain; un leadership inclusif qui fait le meilleur usage possible des compétences, des expertises et des possibilités offertes; des schémas de coopération ambitieux et clairs; une transition numérique et technologique en faveur de la santé; et la mise en place d’un Fonds Continental autonome de sécurité sanitaire.
« La présente conférence et les mutations profondes de la gouvernance sanitaire mondiale constituent en ce sens une opportunité historique pour mettre en place une Charte Africaine pour la résilience des systèmes de santé, sous le leadership inclusif d’un Réseau Panafricain de haut niveau pour une gestion multisectorielle intégrée du risque sanitaire », a estimé M. Ait Taleb.
Dans ce sens, il a fait savoir que l’évolution du concept de sécurité sanitaire et l’émergence de celui de la souveraineté sanitaire, les débats internationaux sur le rôle des instances scientifiques et politiques transnationales, le paradigme pour la sécurité sanitaire de demain et les instruments internationaux de régulation des risques sanitaires constituent une « opportunité historique unique de consolider et de soutenir une vision Africaine commune autour des mutations profondes de la gouvernance sanitaire mondiale ».
Le ministre n’a pas manqué, par ailleurs, d’évoquer le potentiel démographique et économique important dont regorge le Continent africain, invitant les participants à entamer la réflexion autour de la mise en place de la Charte africaine pour une résilience étendue des systèmes de santé, du Fonds continental autonome de sécurité sanitaire, du Réseau panafricain de haut niveau pour une gestion intégrée du risque sanitaire, et de la vision africaine commune autour des mutations profondes de la gouvernance sanitaire mondiale et de la préservation de la sécurité et de la souveraineté sanitaire du Continent.
M. Ait Taleb a indiqué en guise de conclusion que la pandémie de la Covid-19, qui a révélé que les systèmes de santé sont le pivot névralgique des ambitions politiques et économiques mondiales, « nous a montré que le coût de l’inaction et du manque d’investissement dans la santé est désormais inacceptable ».
Initiée par le ministère de la Santé et de la Protection sociale, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger, du ministère de l’Industrie et du Commerce, du ministère de l’Economie et des Finances, et de l’Association Marocaine de Médecine Addictive et Pathologies (MAPA), la 1ère Conférence africaine sur la réduction des risques en santé, qui se poursuit jusqu’au 18 novembre, rassemble des expertises africaines et internationales.
L’objectif étant de réfléchir sur les aspects de la santé dans des concepts élargis de politiques de santé publique, mais aussi pour ériger les piliers de la santé au futur, repenser la santé dans ses aspects organique, psychologique, économique, social et environnemental, en travaillant conjointement à une santé africaine commune moyennant également la culture, l’éducation et l’enseignement.