Le Chinois BYD tarde à s’implanter au Maroc

BYD, spécialiste chinois des véhicules électriques de tourisme, bus et camions électriques, devait être le troisième constructeur automobile à s’installer au Maroc après Renault et PSA. Le protocole d’accord signé à cet effet entre BYD et l’État marocain concernait la construction de plusieurs usines, devant produire 100 000 véhicules par an, 400 bus et camions, 15 kilomètres de poutre de monorail et 100 wagons de monorails. Depuis lors, ces usines tardent à voir le jour.

Et pour cause, le Maroc n’a toujours pas mis en place le cadre général nécessaire pour l’installation de l’acteur automobile chinois. Celui-ci attend que le pays s’équipe de bornes de recharge, que le prix de l’énergie soit connu ou encore que ce type de véhicules soit autorisé à circuler etc… On en est encore loin. De plus, le marché marocain à lui seul est insuffisant pour justifier une usine au Maroc. Il en est de même du marché africain qui manque d’équipements et d’énergie, et de l’Europe, dont le programme de passage du transport public aux 100% électrique, est fixé à 2040. Dans le même ordre d’idées, 30% du parc automobile de l’État marocain devrait être constitué de véhicules électriques d’ici 2021.

En outre, avant de s’installer officiellement au Maroc, BYD voudrait que toute la filière soit «écologique». Autrement dit, les véhicules ne devraient pas être rechargés avec de l’électricité à base d’énergie fossile.

En revanche, en Chine, la situation est très favorable pour BYD. D’ici 2020, plus de trente villes auront 100% de transport public électrique. D’ailleurs, BYD se concentre sur sa croissance pour être en 2021, le troisième producteur en termes de batteries électriques. Il est donc compréhensible que les tergiversations du Maroc n’encouragent pas BYD à accélérer son implantation.

Afin de faire avancer les choses, le management de Rageci, partenaire exclusif pour la distribution des produits BYD au Maroc, multiplie les rencontres avec les acteurs concernés (ministères, administrations, agences du secteur privé,…) pour défendre les intérêts de BYD.

Ceci dit, une première usine de bus de BYD pourrait peut-être voir le jour au Maroc, dans le cas où ce dernier remporterait l’appel d’offres pour renouveler le parc des bus de Casablanca. Mais sera-ce suffisant ? Juste à titre de rappel, le Maroc s’est engagé dans la transition écologique avec pour objectif de porter la part des énergies renouvelables à 42% de son mix énergétique en 2020 et à 52% en 2030.

Soumayya Douieb

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