Libérons l’espace public

La politique de la ville dispose d’une stratégie nationale dont les contours se sont mieux précisés ces dernières années et ses principes sont en meilleure application.

Mais c’est sur le terrain de la gestion urbaine de tous les jours et de la police administrative que la partie se joue aussi.

Ainsi, c’est bien que des horodateurs soient installés dans les rues de nos villes pour réguler le parking, source de combien de tracasseries à tout le monde : automobilistes, piétons et commerce organisé.

A condition, bien sûr, que le bénéficiaire de cette manne du parking soit la caisse de la ville. Et qu’une réaffectation utile soit trouvée aux gardiens et autres veilleurs que l’exode rural a ramenés en masse dans nos centres urbains et que ces machines chassent, désormais en masse,de manière autant impitoyable que logique.

C’est excellent aussi que l’affichage public en ville se développe et intéresse davantage les administrateurs urbains. C’est une aubaine si sa gestion est rationnelle, et son suivi assuré par des structures publiques ou de statut public-privé, afin que ses retombées servent les finances de nos villes et non plus les seuls rentiers privés.

Reste aussi, et surtout, à récupérer l’espace public, envahi de manière chaotique par les cafés, restaurants et autres affichages, stationnements sauvages et commerces de tous genres. C’est là une source de rentrées financières potentielles importantes et un domaine de remise en ordre de nos trottoirs et espaces publics. Pour qu’enfin les espaces verts régénèrent, que le piéton circule et que le touriste … ne regrette pas son choix.

Nos villes ont fortement besoin de ces ressources pour tant de raisons, à commencer par celle qui urge en ce moment, socialement et économiquement, celle de créer des espaces organisés pour accueillir les nombreux vendeurs en rue, devenus une vraie atteinte à l’économie, à la salubrité et au bien-être général. Des espaces qui, surtout, redonneront à ces vendeurs leur quiétude et une source honnête de revenus.
Encore faudrait-il que ces espaces de commerce organisé soient attrayants, bien situés, correctement équipés et fournis à des tarifs compétitifs. Ainsi faisant, ils seront cette première démarche nécessaire pour structurer ce secteur informel vivrier, dont on parle tant et de longue date.

Car, rappelons-le, ce secteur informel vivrier, n’est pas à combattre. Il est à structurer. Comme l’espace public doit être totalement libre. Ainsi va l’intérêt général.

Ahmed Azirar

(Economiste) 19/05/2016.

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