L’ONU alerte sur le triptyque climat- pollution-perte de biodiversité

Droits humains

Réchauffement climatique, pollution et perte de biodiversité: une triple crise environnementale provoquée par l’être humain est la principale menace pour le respect des droits humains, a averti lundi l’ONU.

A quelques semaines de la COP26 climat à Glasgow (Ecosse, Royaume-Uni) début novembre, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet a réclamé une « action climatique plus ambitieuse ».

« Les crises interdépendantes liées à la pollution, au changement climatique et à la biodiversité multiplient les dangers – amplifiant les conflits, les tensions et les inégalités structurelles, et rendant les gens de plus en plus vulnérables », a-t-elle déclaré à l’ouverture de la 48e session du Conseil des droits de l’homme à Genève (Suisse).
« En s’intensifiant, ces menaces environnementales constitueront le plus important défi pour l’exercice des droits humains de notre ère », a-t-elle affirmé.

Cette « triple crise planétaire » a déjà, selon Mme Bachelet, un large et direct impact sur toute une série de droits humains, tels que « les droits à une alimentation adéquate, à l’eau, à l’éducation, au logement, à la santé, au développement et même à la vie ».

La pollution est à l’origine d’un décès prématuré sur six, a-t-elle averti, avant d’égrener un chapelet de catastrophes environnementales: famine à Madagascar, désertification au Sahel, submersion des côtes au Bangladesh, raréfaction des ressources en eau au Moyen-Orient, gigantesques incendies en Sibérie et en Californie, inondations en Chine et en Allemagne…

« S’attaquer à la triple crise environnementale mondiale est un impératif humanitaire, un impératif de droits pour les droits humains, un impératif de consolidation de la paix et un impératif de développement », a affirmé Mme Bachelet.
La Haut-Commissaire a ensuite souligné que la crise environnementale n’était pas la seule à laquelle l’humanité est confrontée, dressant une autre longue liste de violations des droits humains dans le monde.
A cet égard, elle a dit regretter « ne pas être en mesure de faire état de progrès dans (ses) efforts pour obtenir un accès significatif » à la région chinoise du Xinjiang.

« Dans l’intervalle, mon bureau finalise son évaluation des informations disponibles sur les allégations de violations graves des droits humains dans cette région, en vue de les rendre publiques », a-t-elle pour la première fois annoncé.
Depuis son arrivée au Haut-Commissariat, Mme Bachelet n’a eu de cesse de réclamer un « accès total » à cette région. Fin février, elle avait réitéré son appel à une « évaluation complète et indépendante » de la situation des droits humains dans cette région.

Mais Pékin refuse toute enquête et estime que toute visite à la région doit être « amicale ».
Le Xinjiang a longtemps été frappé par des attentats attribués à des séparatistes ou des islamistes de l’ethnie musulmane ouïghoure. Les autorités y imposent depuis quelques années une surveillance policière draconienne.
Les Etats-Unis, sur la base d’études de chercheurs occidentaux, reprochent à la Chine d’avoir arbitrairement interné plus d’un million d’Ouïghours dans des « camps » du Xinjiang. Pékin dément ce chiffre et affirme qu’il s’agit de « centres de formation professionnelle ».

Mme Bachelet a également attiré l’attention du Conseil sur « la poursuite et la multiplication des cas d’usage excessif de la force – ou totalement injustifié – contre des civils palestiniens par les forces de sécurité israéliennes ».
Depuis janvier, 54 Palestiniens, dont 12 enfants, ont été tués par les forces israéliennes en Cisjordanie – plus du double du chiffre pour toute l’année 2020, a-t-elle détaillé. Et plus de 1.000 personnes ont été blessées par des tirs à balles réelles.

Elle a également fait part de sa profonde préoccupation face « aux mesures de répression de la dissidence prises ces derniers mois » par les autorités palestiniennes, et indiqué craindre une aggravation de la situation.

L’ex-présidente chilienne a en particulier dénoncé « l’usage injustifié » de la force par les forces de sécurité palestiniennes pendant les manifestations qui ont suivi le décès de Nizar Banat, un militant critique de l’Autorité palestinienne décédé en juin peu après son arrestation.

« L’un des membres de mon équipe, qui surveillait les manifestations, figurait parmi les nombreux manifestants battus », a-t-elle dénoncé.

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