L’UIR revoit ses ambitions à la hausse

L’Université Internationale de Rabat (UIR) vient de boucler cinq années de réussite. L’établissement créé en 2010, sur la base d’un partenariat public-privé, a clôturé sa  5e année d’existence, en décrochant la reconnaissance de ses diplômes par l’Etat. Un exploit que plusieurs établissements créés plus tôt  et ayant le même statut juridique que lui n’ont pas encore atteint. Toutefois, l’UIR ne se contente pas de son bilan louable à mi-chemin. Ses responsables comptent jeter les filets plus loin pour les 10 prochaines années. Mardi dernier, ils ont dévoilé à Casablanca,  la nouvelle stratégie du groupe qui s’articule, notamment autour de l’augmentation de la masse critique de l’école, le déploiement de l’UIR dans trois régions du Royaume, l’élaboration d’une stratégie pour l’Afrique…

L’UIR prend un nouveau virage pour les 10 prochaines années.  L’établissement ambitionne désormais d’être une université africaine de rang mondial. Et pour son président, Noureddine Mouaddib, la compétition ne se joue pas au niveau national, mais à l’international. «L’enseignement supérieur marocain est un grain de sable au niveau mondial», lance le président de l’UIR.  Il s’agit aujourd’hui pour l’Université d’attirer les meilleurs talents, les meilleurs enseignants chercheurs à l’international…afin d’améliorer son classement au niveau mondial. L’école entend décliner sa vision en plusieurs points, entre autres s’investir dans  la recherche, augmenter le volume des publications dans des grandes revues internationales, augmenter le nombre d’étudiants. ..  Et tous les moyens sont disponibles pour atteindre cet objectif, a laissé entendre le président du groupe. «Aujourd’hui, nous n’avons pas de problème de levée de fonds. Les bailleurs de fonds nous suivent. L’argent existe», a-t-il confié.

Pour atteindre les 10 000 étudiants d’ici les 10 prochaines années, l’école a fait le choix de continuer à se développer à Rabat, tout en se déployant dans trois nouvelles régions du Royaume. Rabat continuera d’être le «vaisseau amiral» du Groupe, a déclaré son président,  avec la création d’un nouveau pôle santé qui comprendra des formations en médecine, pharmacie, sciences paramédicales, renforçant ainsi les 12 pôles de formation déjà existants. Par ailleurs, un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) sera érigé sur le site de l’établissement. Il couvrira, notamment la préfecture de Salé, la plus peuplée du Maroc, avec 1,2 millions d’habitants, Kénitra et Khémisset. L’objectif étant d’alléger  le CHU de Rabat.  Par ailleurs, la capitale administrative restera le siège de la recherche et développement de l’établissement.

L’UIR débarque dans trois nouvelles régions

Dans le cadre de sa nouvelle stratégie régionale, l’UIR compte se déployer dans trois régions. Si l’établissement n’envisage dévoiler les noms des trois heureuses élues qu’en septembre prochain, ce que l’on sait pour l’heure c’est qu’il s’agit des trois premières régions du Royaume, ayant un fort potentiel d’employabilité et un taux de croissance élevé. Bien que l’objectif de ce déploiement régional soit d’atteindre 10 000 étudiants, il fait également suite à plusieurs sollicitations de différentes régions, pour bénéficier de «la marque UIR», à en croire les propos du président de l’Université.

S’agissant du développement dans les 3 régions, il sera marqué, notamment par la signature de plusieurs conventions avec les différentes régions.  Selon le président du groupe, il s’agit d’un investissement total de 1,5 à 2 milliards de dirhams. Toutefois, le modèle d’investissement dans les régions n’a pas encore été arrêté. A en croire  Noureddine Mouaddib, il dépendra de chaque région. Plusieurs pistes seront étudiées, soit l’investissement sera porté  par les régions, qui mettront à disposition les locaux, soit il sera conjoint.

L’Afrique dans le collimateur

Aujourd’hui, ce sont 390 000 étudiants africains qui étudient en dehors de l’Afrique, soit des transferts de plus de 6 milliards d’euros. L’établissement ambitionne aujourd’hui de saisir cette manne. Si l’établissement enregistre quelque 58 étrangers, ce chiffre n’est pas le fruit d’une stratégie de l’école, mais plutôt de l’attrait de l’UIR, confie son président. Aujourd’hui, le groupe compte mettre en place une stratégie bien définie pour se développer en Afrique. Dans un premier temps, il sera question d’aller chercher des étudiants africains, grâce à plusieurs mécanismes, entre autres l’aide au financement des études à travers un partenariat avec les banques marocaines implantées en Afrique subsaharienne. Dans un deuxième temps, il s’agira de déployer l’UIR dans des pays d’Afrique subsaharienne, par le biais des anciens étudiants africains du groupe et grâce à une concertation avec les pouvoirs publics, les partenaires internationaux ou locaux.

Le groupe UIR compte actuellement 2840 étudiants, dont 882 boursiers et 58 étrangers. L’établissement emploie 228 collaborateurs, soit 80 enseignants-chercheurs. Erigé sur 27 hectares, il  intègre 12 pôles de formation et 25 filières accréditées. A ce jour, l’école a déposé 200 brevets, dont 30 à l’international.  En juillet 2016, il est devenu la première université reconnue par l’Etat. Ce qui donne désormais à ses étudiants l’accès à la fonction publique.

Danielle Engolo

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