Ce vendredi, Donald Trump a, pour la troisième fois de son mandat, donné son aval à la prolongation de la suspension des sanctions économiques contre l’Iran levées en vertu de l’accord sur le nucléaire iranien que Téhéran avait bien voulu signer en Juillet 2015 avec les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni mais que le nouveau locataire de la Maison Blanche dénonce au motif qu’il serait «le pire accord» jamais conclu par son pays.
Evoquant une «dernière chance» donnée à ses signataires, le Président américain, profitant des troubles sociaux qu’a connu l’Iran au début de cette année, ne s’est pas contenté, dans son communiqué, de donner son aval puisqu’il a même menacé de «sortir de cet accord» si, après un délai de 120 jours, les partenaires européens n’appliquent pas de nouvelles mesures coercitives à l’encontre de la République Islamique. Et celui-ci d’ajouter que «ceux qui, pour une raison ou une autre, choisiront de ne pas travailler avec nous, seront du coté des ambitions nucléaires du régime iranien contre le peuple iranien et les nations pacifiques du monde».
Des propos auxquels la Communauté internationale a commencé à s’habituer depuis l’arrivée de Trump aux affaires de l’Etat car à l’exception du dossier nord-coréen, la quasi-totalité des initiatives diplomatiques prises par la nouvelle administration américaine n’a contribué qu’à isoler les Etats-Unis.
Ainsi, bien que l’influence iranienne au Proche-Orient soit jugée déstabilisatrice par Paris, Londres et Berlin notamment au Yémen, au Liban et en Syrie, les pays européens signataires dudit accord s’accrochent au texte de 2015 et s’opposent fermement à cette «réécriture» que le Président américain appelle de tous ses vœux.
Même les élus démocrates qui, en 2015, avaient voté contre cet accord n’entendent point le rompre de peur d’entacher la crédibilité de Washington aux yeux de ses alliés.
Pour rappel, en Octobre dernier et bien que les inspecteurs de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) avaient affirmé, après leur visite à Téhéran, «que les engagements relatifs au nucléaires sont mis en application» par l’Iran, le Président Trump ne s’était pas empêché de remettre en question aussi bien l’accord précité que sa «certification» par le Congrès telle qu’imposée en 2015 à Barack Obama par des députés – tant Démocrates que Républicains – hostiles au résultat des négociations avec l’Iran.
Or, au vu de l’accueil qui a été réservé tant par les pays signataires de l’accord sur le nucléaire iranien que par le Congrès américain au souhait du Président Trump, il semble clair que le Président américain va continuer à faire cavalier seul.
Nabil El Bousaadi