Poursuivre le renforcement du choix démocratique
et consolider l’Etat de droit
Le gouvernement s’engage à poursuivre le renforcement du choix démocratique et l’Etat de Droit et à consacrer la régionalisation avancée, a affirmé le chef du gouvernement, M. Saad Eddine El Othmani.
Conscient du fait que l’édification démocratique, institutionnelle et des droits de l’Homme est un chantier permanent, le gouvernement s’engage à poursuivre les réformes dans ce domaine à travers la préservation des droits et de la dignité du citoyen et le renforcement des libertés et de l’égalité, la poursuite de la réforme du système judiciaire, la mise en valeur et la modernisation de l’arsenal législatif national et le parachèvement de la mise en œuvre de la Constitution, a indiqué M. El Othmani qui présentait mercredi le programme gouvernemental lors d’une séance plénière commune des deux Chambres du Parlement.
Le gouvernement s’engage aussi à renforcer la sécurité et la stabilité et la protection des personnes et des biens, mettre en œuvre la régionalisation avancée, consacrer la gouvernance territoriale et consolider le rôle de la société civile, a ajouté M. El Othmani.
En ce sens, il a fait remarquer que dans le but de préserver les droits et la dignité du citoyen et renforcer les libertés et l’égalité, le gouvernement adoptera une politique intégrée dans le domaine des droits de l’Homme à travers la mise à niveau du plan d’action national dans le domaine de la démocratie et des droits humains et ce à compter de 2018, notamment par l’élaboration d’un nouveau statut du Conseil national des droits de l’Homme en l’investissant de prérogatives notamment le mécanisme national de prévention de la torture et en poursuivant la mise en œuvre des recommandations de l’Instance équité et réconciliation.
Le gouvernement procédera également au renforcement des droits de la femme et à la mise en œuvre du principe de l’équité, l’instauration et la mise en oeuvre de l’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination outre le lancement d’une politique nationale de lutte contre la violence faite aux femmes et l’adoption d’un nouveau plan gouvernemental pour l’égalité IKRAM 2.
Pour ce qui est des droits linguistiques et culturels, a précisé M. El Othmani, le gouvernement adoptera une politique linguistique intégrée conformément aux dispositions de la Loi fondamentale, à travers la mise en œuvre de l’Académie Mohammed VI de la langue arabe et du caractère officielle de la langue amazighe selon une approche participative impliquant les différents acteurs concernés par la promotion de la langue et la culture amazighes. Le gouvernement procédera également à la consolidation des acquis dans le domaine de la promotion de la langue amazighe dans l’enseignement et les médias, outre l’adoption d’une loi organique relative au Conseil national des langues et de la culture marocaine, a-t-il dit.
Poursuite de la réforme du système judiciaire
Il a ajouté que le gouvernement œuvrera aussi à renforcer la liberté de la presse et à la soutenir tout en procédant à la mise en œuvre du statut du journaliste professionnel et de la loi sur le Conseil national de la presse. Concernant la poursuite de la réforme du système judiciaire, M. El Othmani a fait savoir que la mise en œuvre de la charte de la réforme du système judiciaire se trouve à un stade avancé, ajoutant que le gouvernement œuvrera à poursuivre ce chantier en vue d’une réforme profonde et intégrée dudit système de façon à lui permettre de s’acquitter pleinement de son rôle en matière de renforcement de la transparence et de consécration de la primauté de la loi.
Cette réforme repose, selon le chef du gouvernement, sur les chantiers de soutien de l’indépendance de l’autorité judiciaire, tout en dotant le Conseil supérieur de la magistrature des moyens matériels et humains nécessaires, en consacrant l’efficacité et l’efficience de la justice, en facilitant l’accès des justiciables aux tribunaux et l’amélioration des conditions de leur accueil, la construction de 83 nouveaux tribunaux et l’élargissement d’autres, l’accélération de l’exécution des jugements contre l’administration et les personnes de droit public.
Les réformes concernent aussi la modernisation de l’administration judiciaire à travers notamment l’amélioration de la qualité des services fournis aux prestataires et la facilitation de l’accès à ces services dans la perspective d’un «Tribunal numérique» permettant de suivre les procès on-line, ce qui est de nature à améliorer la transparence, la célérité et l’efficacité et réduire les encombrements dans les tribunaux, a relevé le Chef du gouvernement.
Le gouvernement veillera également à soutenir la régionalisation avancée et la décentralisation administrative dans le domaine judiciaire, a précisé M. El Othmani.
Sur la même lancée, il a évoqué le chantier du renforcement du rôle de la justice dans le domaine de la préservation des droits et des libertés et la lutte contre le crime à travers la révision du système législatif en matière de pénalisation, de répression, des procédures pénales et de protection des libertés ainsi qu’en matière de renforcement de la protection légale et institutionnelle des femmes victimes de violence et des enfants en situation difficile ou en litige avec la loi, ainsi que des personnes en situation de handicap et des émigrés étrangers, outre la mise en place de mécanismes de réparation en cas d’erreur judiciaire. Pour ce qui est de la mise à niveau du système légal national et le parachèvement de la mise en œuvre de la Constitution, M. El Othmani a relevé qu’outre les deux lois organiques pour la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et du Conseil supérieur des langues et de la culture marocaine précitées, le gouvernement œuvrera dans les plus brefs délais en coordination étroite avec l’institution législative au parachèvement de l’adoption des lois organiques relatives à la mise en œuvre de la Loi fondamentale et les lois des instances de la gouvernance et la démocratie participative soumises au parlement.
Ces lois concernent, selon le chef du gouvernement, la loi organique sur le recours pour non-constitutionnalité des lois, la loi organique sur la grève, la loi relative à l’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination, la loi sur le Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative et la loi relative au droit d’accès à l’information.
Dans ce domaine, le gouvernement veillera à établir une coopération constructive et une communication soutenue avec le parlement dans le cadre du plein respect de la séparation des pouvoirs et la coopération fructueuse, que ce soit avec la majorité ou l’opposition au service de l’intérêt général, a-t-il expliqué.
Dans le volet relatif au renforcement de la sécurité et de la stabilité et la protection des personnes et des biens dans le cadre d’une approche globale intégrée et respectueuse des droits de l’Homme, M. El Othmani a fait savoir que le gouvernement prendra une série de mesures, dont la poursuite de la mise à niveau des services de sécurité conformément aux hautes orientations royales contenues dans le discours du trône de 2016 en vue de mieux lutter contre le crime sous toutes ses formes.
Il s’agit notamment de lutter contre l’immigration illégale, le trafic de drogue et le crime transfrontalier, le renforcement de l’approche intégrée de lutte contre le terrorisme et ses réseaux dans le respect des lois en vigueur et les engagements internationaux du Royaume, la mise en œuvre et la réalisation des objectifs de la stratégie nationale de lutte contre les drogues, lancée en 2005, outre le renforcement des capacités des services de sécurité en matière de lutte contre les réseaux internationaux de trafic de drogue.
Consécration de la gouvernance territoriale
Pour ce qui est de la mise en œuvre de la régionalisation avancée et la consécration de la gouvernance territoriale et d’une politique efficiente d’aménagement du territoire, le chef du gouvernement a souligné que le gouvernement poursuivra la mise en œuvre de la régionalisation avancée en tant que chantier national visant à renforcer la démocratie et moderniser les structures de l’Etat, tout en consacrant la gouvernance territoriale de manière à garantir la contribution de la régionalisation au développement économique et social et renforcer l’attractivité et la compétitivité des régions.
A cet égard, il sera procédé, a ajouté M. El Othmani, à l’adoption de la charte de la décentralisation, à la mise en œuvre de la décentralisation administrative et au parachèvement des textes organiques nécessaires à la mise en œuvre des lois organiques relatives aux collectivités territoriales, outre la mise en place d’un mécanisme de concertation, de suivi et de coordination et la mise en œuvre optimale de la régionalisation avancée à travers le Comité national de suivi et d’accompagnement des collectivités territoriales.
Le gouvernement œuvrera aussi à accélérer le transfert des compétences et des ressources humaines et financières s’y rapportant, outre la mise en place du Fonds de réhabilitation sociale et du fonds de solidarité interrégionale et la poursuite de l’exécution optimale des contrats-programmes relatifs au développement intégré des provinces du sud.
M. El Othmani a souligné qu’une politique efficiente d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de la politique de la ville sera lancée à travers la mise en place d’une politique nationale urbaine globale et l’adoption de 600 documents urbanistiques en plus de l’élaboration d’une stratégie nationale des villes anciennes et des Kasbahs et une autre dédiée aux paysages naturels.
Ces mesures concernent aussi l’encadrement de l’urbanisme et de la construction dans le monde rural par le biais d’un plan d’aide architecturale et technique gratuit et la mise en place de projets intégrés dans les centres émergents dans le plein respect de l’environnement et des spécificités architecturales de chaque région.
Pour ce qui du renforcement du rôle de la société civile, le chef du gouvernement a souligné que dans le cadre de la consécration du choix démocratique du Royaume et soucieux de faire participer les associations de la société civile, un soutien sera apporté à ces organisations à travers l’amélioration des ressources financières mises à leur disposition et le renforcement des partenariats publics en vue d’un accès équitable aux financements publics selon des critères clairs, outre l’adaptation de la législation actuelle relative au droit de création des associations, aux dispositions de la Constitution.
Un taux de croissance économique de 4,5 à 5,5%
Le gouvernement vise à réaliser un taux de croissance économique compris entre 4,5 et 5,5% et à maîtriser le déficit budgétaire à 3% du PIB à l’horizon 2021, a affirmé mercredi le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani.
M. El Othmani, qui présentait le programme gouvernemental devant les deux Chambres du Parlement réunies en séance commune, a souligné que sur le plan des indicateurs macro-économiques, le gouvernement oeuvrera également à réduire le taux d’endettement de la trésorerie à moins de 60% du PIB, le taux de l’inflation à moins de 2% et le taux de chômage à hauteur de 8,5%.
Détaillant le troisième axe du programme gouvernemental consacré au développement du modèle économique, la promotion de l’emploi et le développement durable, il a indiqué que l’action du gouvernement tendra à concrétiser une croissance forte et durable à même de permettre au Maroc d’intégrer le cercle des pays émergents, de renforcer la compétitivité de l’économie nationale et de consolider le développement durable.
L’entreprise étant le levier fondamental du développement, le gouvernement, a-t-il dit, place en tête des priorités la simplification de la vie de l’entreprise et des procédures complexes sur lesquels elle butte, outre l’instauration d’un climat compétitif, attractif des investissements et favorable à l’innovation, de manière à lui permettre de mieux focaliser sur sa principale mission, en l’occurrence la création de la richesse et d’opportunités d’emploi productif.
Le gouvernement, a-t-il ajouté, oeuvrera également à appuyer et à renforcer le tissu entrepreneurial, en particulier les toutes petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME) et à consacrer le système de la préférence nationale des entreprises, en plus de la mise en place d’un cadre incitatif et innovant.
En vue de renforcer la compétitivité de l’économie nationale et de poursuivre l’amélioration du climat des affaires, M. El Othmani a souligné que le gouvernement s’est fixé comme objectif de permettre au Maroc d’intégrer le cercle des 50 premières économies mondiales dans l’indice Doing Business à l’horizon 2021.
La réalisation de cet objectif passe par la transformation structurelle du tissu économique et l’incitation à l’investissement à travers la promotion du secteur industriel et de l’entreprise au moyen de la poursuite de la mise en œuvre et de l’appui au plan de l’accélération industrielle 2014-2020, a expliqué le chef du gouvernement.
M. El Othmani a indiqué que le programme gouvernemental propose une batterie de mesures dans ce cadre, dont l’accélération de la cadence de mise en œuvre du nouveau plan de la réforme de l’investissement, en particulier l’activation du système fiscal incitatif relatif aux nouvelles sociétés industrielles et aux grandes industries exportatrices et l’adoption d’une nouvelle charte de l’investissement.
Il a également cité l’accélération de la fusion des instances publiques soutenant et encourageant l’investissement, l’exportation et la promotion, la mise en place d’un cadre financier spécifique pour les petites et moyennes entreprises industrielles, nouvellement créées et émergentes, qui investissent dans des secteurs prometteurs, ainsi que le soutien des TPE pour améliorer leur compétitivité en accompagnant 20.000 entreprises, dont 500 pionnières, et l’élaboration d’une stratégie nationale pour intégrer le secteur privé non structuré.
Il s’agit également de la poursuite de la mise en œuvre de la stratégie du e-Maroc 2020 et de la mise en application de la réforme de la loi bancaire qui prévoit la création de financements alternatifs dans le cadre de la finance participative en vue de mobiliser davantage l’épargne et mettre en place de nouveaux mécanismes de financement, outre le soutien et l’accompagnement de la vision régionale du pôle financier de Casablanca et le renforcement des stratégies sectorielles relatives aux secteurs productifs dans les domaines de l’agriculture, de la pêche maritime, des énergies et des mines.
Promotion de l’auto-emploi
M. El Othmani a notamment mis l’accent sur la détermination du gouvernement de lier le système de l’éducation et de la formation et les efforts de la lutte contre l’analphabétisme à l’emploi, la révision des mécanismes d’intermédiation, qu’il s’agisse de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) ou d’autres institution d’intermédiation du secteur privé, l’évaluation de la performance et de l’efficacité de l’Agence nationale des petites et moyennes entreprises, et l’amélioration des mesures incitatives sectorielles et spatiales.
Le chef du gouvernement a révélé la mise en place d’un programme de promotion de l’auto-emploi des jeunes dans les zones rurales à travers des appels à projets destinés à cette catégorie et l’octroi d’un appui financier aux projets retenus avec un accompagnement des bénéficiaires, le renforcement de l’employabilité à travers la mise en place d’un système de stages dans les administrations, les établissements publics et les collectivités territoriales, outre la mise en œuvre des dispositions du décret relatif aux marchés publics visant à réserver 20 pc des appels d’offres aux PME.
Par ailleurs, le programme gouvernemental tend à poursuivre le développement et l’adaptation de la législation du travail, la promotion du travail digne, la consécration de relations professionnelles stables à travers la révision du code du travail selon une approche participative inclusive, le renforcement de l’inspection du travail, l’extension du contrôle aux établissements concernées par la légalisation sociale ainsi que l’élargissement et l’amélioration de la protection sociale et de la couverture médicale. Dans ce contexte, le gouvernement oeuvrera, a ajouté M. El Othmani, pour la promulgation du régime de la couverture sociale des travailleurs indépendants et des personnes exerçant des professions libérales, l’amélioration et la simplification des conditions pour bénéficier des indemnités pour perte de travail et la réalisation d’une réforme globale et durable du régime des pensions.
Renforcement de l’offre en eau
Dans le but de consolider le développement durable et la mise à niveau environnementale, M. El Othmani a fixé les principaux axes du programme gouvernemental pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale du développement durable et la réhabilitation environnemental et des dispositions de la loi cadre comme étant une Charte nationale de l’environnement et du développement durable, le soutien de la politique nationale dans le domaine du changement climatique et le renforcement de l’offre en eau.
Le chef du gouvernement a mis l’accent également sur l’adoption d’un plan national pour l’eau et la mise en œuvre de son programme, la poursuite du renforcement de l’infrastructure et les équipements hydriques à travers la réalisation de 15 grands barrages programmés à la hauteur de 3 barrages par an pendant la période 2017/2021 et la construction de 10 petits barrages par an afin de contribuer à répondre aux besoins du monde rural en eau potable, l’irrigation et l’alimentation de la nappe phréatique.
Il a, à cet égard, fait part de la volonté du gouvernement de consacrer le modèle marocain dans le domaine des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique à travers la mise en œuvre et l’accélération des plans relatifs aux énergies renouvelables, en application des Hautes orientations royales et ce, pour augmenter la part des énergies renouvelables de 42 pc en 2020 à 52 pc à l’horizon de 2030, la finalisation de l’élaboration de la Stratégie nationale de l’efficacité énergétique, la mise en œuvre de la première tranche de cette stratégie dans le cadre d’un contrat-programme pour la période 2017/2021 entre l’agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE), le gouvernement et les collectivités territoriales.
Généraliser la couverture médicale et réduire le déficit en logement
Le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a affirmé, mercredi, que le renforcement du développement humain et la cohésion sociale et spatiale sont érigés en axe principal dans le programme gouvernemental.
Lors d’une séance plénière conjointe des deux Chambres du Parlement, consacrée à la présentation du programme gouvernemental conformément à l’article 88 de la Constitution, M. El Othmani a souligné que ce programme vise à réduire le taux de pauvreté et de précarité et à relever les défis dans les domaines de l’éducation et la formation, des prestations de santé, de lutte contre les disparités sociales et spatiales et de préservation de la cohésion sociale et familiale, outre le soutien de la classe moyenne.
Ce programme vise à porter le taux de scolarité au niveau de l’enseignement collégial de 88,2% actuellement à 97% en 2021 et à réduire la taux d’analphabétisme à 20% contre 30% actuellement, a précisé M. El Othmani. Il s’agit également de généraliser la couverture médicale en la portant de 60% actuellement à 90% en 2021, et de renforcer l’accès aux prestations de santé de base à 100% contre 60% actuellement, outre la réduction du taux de mortalité infantile de 27 décès sur 1000 naissances actuellement à 20 décès sur 1000 naissances à l’horizon 2021, ainsi que l’augmentation d’accès aux routes dans le monde rural de 79% à 90% et la réduction du déficit en logements de 400 mille unités actuellement à 200 mille en 2021, a précisé M. El Othmani.
Le chef du gouvernement a précisé que ces objectifs seront atteints à travers plusieurs d’axes, notamment la mise en œuvre de la réforme du système de l’éducation et de la formation et de la recherche scientifique 2015-2030 et l’adoption d’une loi-cadre relative à l’exécution de cette réforme basée sur l’équité et l’égalité des chances.
Il a expliqué, à ce sujet, qu’il s’agit de rendre obligatoire l’accès total à l’éducation, l’enseignement et la formation pour la catégorie d’âge de 4 à 15 ans, l’adoption d’une discrimination positive au profit du monde rural et périurbain et les régions souffrant d’un manque dans ce domaine, à travers la prise de décisions nécessaires en vue d’encourager la scolarisation des filles dans le monde rural, le renforcement du programme de soutien Tayssir, et l’augmentation de l’enveloppe budgétaire allouée à ce système en vue de garantir la scolarité et élargir les cercles géographiques et les cycles bénéficiaires, outre la mise à jour du cadre légal et référentiel relatif à l’encadrement de l’enseignement privé.
Ce programme vise aussi la réforme du système éducatif dans ses différentes dimensions religieuses, nationales et humaines, la mise en place de la nouvelle architecture linguistique, le soutien de l’enseignement des langues à travers le renforcement de la position des langues arabe et amazigh et l’amélioration de leur enseignement et apprentissage, la promotion des langues étrangères et l’amélioration de leur apprentissage et la mise à niveau des établissements de l’enseignement primaire.
Ledit programme vise, de même, à lutter efficacement contre l’analphabétisme en accordant le soutien nécessaire à l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisme afin qu’elle puisse s’acquitter de ses missions en partenariat avec l’ensemble des acteurs concernés.
Il s’agit, de même, d’asseoir un système distingué de l’enseignement supérieur et améliorer les conditions pour y accéder à travers une série de mesures, notamment le relèvement du niveau de scolarité dans l’enseignement supérieur en le portant à 45% en 2020-2021 contre 33% actuellement, a expliqué le chef du gouvernement.
Il s’est également engagé à poursuivre le soutien social au profit des étudiants, la réforme du régime des bourses d’études et l’accès au logement universitaire par le biais de l’augmentation de la capacité d’accueil des cantines et cités universitaires, en permettant aux étudiants démunis de bénéficier de bourses, outre la réforme et le suivi des critères régissant leur octroi.
Le programme vise aussi l’actualisation et le développement des législations relatives à l’enseignement supérieur et la recherche scientifique afin de leur permettre d’accompagner le développement du système, notamment la loi-cadre.
Il s’agit aussi d’assurer une offre élargie et intégrée en matière de formation professionnelle en l’ouvrant à toutes les catégories à travers la mise en œuvre de la stratégique 2021 et de garantir une complémentarité d’offre entre la formation professionnelle et l’enseignement scolaire et supérieur, a t-il ajouté, promettant la hausse de la capacité d’accueil du système de formation professionnelle en vue de doter le marché du travail de plus de 1,7 million de lauréats, ainsi que la création de 123 nouveaux établissements de formation.
Par ailleurs, M. El Othmani a évoqué la réduction des disparités au niveau du revenu et la lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale, notant que cette initiative ambitionne de concrétiser la cohésion sociale.
Poursuite de la réforme de la Caisse de compensation
A cet égard, a-t-il souligné, le gouvernement prendra une série de mesures consistant, notamment, en la poursuite de la réforme de la Caisse de compensation à travers la suspension graduelle de la subvention des produits restants dans le but d’augmenter celles destinées au financement des politiques et programmes de développement social et au soutien des catégories précaires et nécessiteuses. Le chef du gouvernement a, de même, souligné la poursuite du soutien de l’Initiative nationale du développement humain (INDH), ainsi que l’amélioration des conditions de mise en oeuvre des initiatives visant le soutien aux veuves et le fonds d’entraide familiale par le biais de la simplification des procédures et la révision des mesures et des conditions pour pouvoir en bénéficier afin d’augmenter le nombre effectif des femmes bénéficiaires et d’élargir le nombre de celles qui en bénéficient en y intégrant les femmes abandonnées.
Il a, en outre, souligné la réalisation du taux de 7% des postes d’emploi au profit des personnes en situation de handicap et le lancement de la mise en œuvre des dispositions de la loi-cadre relative à la protection des droits des handicapés.
Le chef du gouvernement a, d’autre part, souligné l’activation de la stratégie nationale d’immigration et d’asile et le soutien des mesures destinés à faire bénéficier les migrants résidant au Maroc de tous leurs droits énoncés dans les chartes internationales approuvées par le Royaume, en particulier dans les domaines de la santé et de l’enseignement.
D’autre part, M. El Othmani a indiqué que le gouvernement œuvrera à élaborer un plan d’exécution pour la concrétisation du programme relatif à la réduction des disparités sociales et spatiales dans le monde rural étalé sur 7 ans avec une enveloppe budgétaire qui s’élève à 50 milliards de dirhams, basé sur un partenariat entre les secteurs ministériels et les institutions, les régions et les collectivités territoriales.
Le gouvernement ambitionne de permettre aux stagiaires de la formation professionnelle post-baccalauréat de bénéficier d’une bourse d’études aux mêmes conditions et mécanismes inhérents à la bourse universitaire, a indiqué, par ailleurs, le chef du gouvernement, ajoutant qu’il sera également procédé à la formation de plus de 143 mille personnes à besoins spécifiques et de stagiaires en milieu carcéral.
Dans le domaine de la santé, M. El Othmani a souligné que le programme gouvernemental (2017-2021) vise à parachever les chantiers de réforme et les programmes adopté par l’ancien gouvernement, en particulier, la couverture médicale globale, le renforcement de l’accès aux services de santé et la réforme du secteur de la santé publique.
Dans ce sens, il a fait savoir que la généralisation de la couverture médicale sera élargie à ceux qui exercent des professions libérales (médecins, notaires, pharmaciens, avocats, ingénieurs-architectes, etc), ainsi qu’aux ouvriers autonomes (agriculteurs, marins, artisans, professionnels des transports, maçons, etc) et ayants-droit, précisant que ceci permettra d’asseoir une couverture graduelle qui bénéficiera à environ 5 millions de citoyens et ayants-droit à l’horizon 2018.
En matière d’accès des catégories pauvres et moyennes à l’habitat décent, le gouvernement procédera à la construction de 800.000 habitations à l’horizon 2021 en vue de résorber le déficit en logement et d’endiguer toutes les formes de l’habitat insalubre, a-t-il signalé.
Le gouvernement, a-t-il poursuivi, veillera également à traiter 50 pc des cas de familles habitant les bidonvilles (120.000 familles), à l’horizon 2021, dans le cadre du programme national « Villes dans bidonvilles », en plus de la mise à niveau urbaine des quartiers anarchiques pour améliorer les conditions d’habitat de quelque 200.000 familles.
Le gouvernement conclura des accords en vue du traitement de 37.000 habitations menaçant ruine et procédera à l’activation du rôle de l’Agence nationale de la rénovation urbaine et de la réhabilitation des constructions menaçant ruine, a indiqué M. El Othmani.
En matière d’accès des jeunes au sport, une politique volontariste efficiente leur sera destinée à travers la mise en œuvre de la stratégie nationale intégrée pour les jeunes, selon une approche participative, a-t-il estimé, ajoutant que cela passera également par la mise en branle du Conseil consultatif des jeunes et de l’action associative, ainsi que par la qualification des infrastructures de 1000 maisons de jeunes, des centres de formation et de camping, des centres d’accueil et de l’enfance, outre la conclusion de partenariat avec les parties concernées.
Le gouvernement œuvrera à permettre à un million d’enfants de bénéficier du programme national des campings et à mettre à niveau les conditions d’accueil dans les espaces qui leur sont dédiés.
Concernant le volet de la promotion et de l’accès à la culture et au secteur de l’information et le renforcement du rayonnement culturel du Royaume, M. El Othmani a indiqué que le gouvernement compte asseoir une stratégie culturelle nationale et lancer une politique linguistique intégrée, ayant fondements le renforcement des deux langues nationales officielles : l’arabe et l’amazigh, dans un cadre préservant l’unité et garantissant la diversité, ainsi que la protection des dialectes, tout en s’ouvrant sur les langues étrangères, les autres cultures et civilisations.
Il s’agira de la diversification et l’enrichissement du paysage audiovisuel et cinématographique marocain, du renforcement des subventions destinées à la presse, de la consolidation des mécanismes de protection de la propriété intellectuelle, des droits d’auteurs et des droits connexes, a-t-il fait remarquer.
Le gouvernement se penchera aussi sur le renforcement de la place du secteur audiovisuel public, de l’Agence Maghreb Arabe Presse et du secteur cinématographique, a affirmé M. El Othmani.
(MAP)