Rencontre-débat autour du projet de document politique

En prévision du XI congrès national du PPS

Senhaji : le but est d’élaborer un projet où tous les militants se reconnaissent

Boumediene : le PPS n’est ni un club de réflexion ni une Zaouia

M’Barek Tafsi

Dans le cadre des préparatifs du onzième congrès national du Parti du Progrès et du Socialisme, qui se tiendra à la mi-novembre prochain, la commission du document politique a organisé vendredi en mode hybride une rencontre-débat autour du projet de ce document, ouverte non seulement aux membres de cette commission mais également à l’ensemble des militantes et des militants du parti.

Senhaji : élaborer un projet où tous les militants se reconnaissent

Selon le modérateur de cette rencontre, Azzouz Senhaji, ce débat est ouvert à tous ceux qui le désirent parmi les membres du parti pour exposer leurs points de vue, leurs idées et leurs analyses concernant les axes qui seront abordés dans ce projet de document politique, qui définira la ligne de conduite du parti au cours des quatre prochaines années.

Tout en soulignant l’importance de ce projet de document, il a fait savoir que le PPS doit être bien armé au terme de son prochain congrès national pour pouvoir jouer à l’avenir son rôle de force de proposition écoutée en cette période d’incertitude et de changements rapides. Il a rappelé dans ce cadre que le PPS s’est acquitté de manière distinguée de cette tâche en produisant au cours des dernières années un certain nombre de documents de grande valeur à l’instar : du « souffle démocratique nouveau du 10ème congrès national » « des propositions post-covid du PPS» ou «pour une nouvelle charte nationale» sans oublier «sa contribution au nouveau modèle de développement».

Pour le moment, la commission a déjà convenu que le projet va porter sur plusieurs axes concernant «la situation nationale générale au niveau politique, social, économique et culturel», «l’alternative démocratique progressiste du parti», «le projet politique du PPS» outre « la situation internationale».

Il a également donné un aperçu sur toutes les questions évoquées au cours de ce débat, précisant que les rédacteurs de ce projet de document ne manqueront pas de tenir compte des idées pertinentes exprimées par les participants concernant notamment la préservation de l’identité du parti en tant que parti politique qui œuvre pour la concrétisation de son projet politique. C’est pourquoi, il est appelé à se doter d’un outil organisationnel à même de lui permettre de préserver son identité et se positionner de manière  précise au sein du champ politique national.

Au niveau international, a-t-il dit, le PPS est appelé en tant que parti internationaliste à faire preuve de pragmatisme et d’approfondir la réflexion autour de la crise qui secoue l’ordre mondial et qui s’y est installée dans la durée. Il est également tenu d’être en mesure d’avoir les outils nécessaires pour examiner tous les facteurs annonciateurs de l’émergence d’un nouvel ordre mondial et d’une ère d’incertitude et de changements rapides, marqués entre autres par un début de renaissance de la gauche au niveau mondial comme ce fut le cas dans beaucoup de pays dans le monde.

Il est également évident pour le parti de réaffirmer sa solidarité avec les mouvements de libération et en particulier avec le peuple palestinien.

Réagissant aux différentes propositions et recommandations des participants à ce débat dont certains ont remis des contributions écrites à la commission, Senhaji a rappelé que la commission va sans doute en tenir compte pour élaborer un projet où tous les militants vont se reconnaitre.

Boumediene : le PPS n’est ni un club de réflexion ni une Zaouia

Prenant la parole, le rapporteur de la commission,  Abdessadki Boumédiène, a souligné que l’initiative d’organiser cet échange a été prise pour permettre à l’ensemble des militantes et des militants et en particulier à ceux qui viennent de rejoindre les rangs du PPS de faire valoir leurs points de vue au sujet des questions débattues.

Selon la commission, a-t-il dit, il s’agit comme ce fut le cas dans le passé, de produire de manière collective un document politique avec la participation de tous. Le document recherché devra en effet couronner politiquement les débats en cours depuis des mois au sein du parti, cet intellectuel ou penseur collectif qui tire sa force de la contribution et de l’engagement de ses membres et de ses instances.

Et Boumédiène d’expliquer que le PPS n’est ni un club de pensée, ni une Zaouia, sur laquelle règne un Cheikh qui transmet ses idées et ses « vérités » à des disciples.

Tout au long de son combat, a-t-il rappelé, le Parti du Progrès et du Socialisme s’est toujours déployé comme un penseur collectif qui produit un document politique qui définit sa ligne de conduite et que ses membres et ses instances s’engagent à respecter et à faire valoir.

Les préparatifs en cours du onzième congrès national ont la particularité d’être marqués par les débats qui se poursuivent depuis des mois autour du document « les pistes de débat et de réflexion dans la perspective du onzième congrès national du Parti du Progrès et du Socialisme » avec la participation de tous, a-t-il, ajoutant que le parti en a tiré un document synthétique avant d’entamer cette série de nouvelles rencontres-débats.

Tous les sujets sont traités dans ce projet de document politique que le commission cherche actuellement à enrichir à travers les débats en cours avec la participation des membres de la commission du document politique, mais également de tous les militants.

C’est un document décisif qui définit la ligne de conduite et organisationnelle. Une fois préparé, a-t-il ajouté, ce projet sera soumis dans un premier temps pour adoption au comité central avant d’être débattu et examiné une nouvelle fois par la commission du document politique.

Pour le moment, le débat est libre. Il peut porter sur tous les points à l’exception de l’identité du parti. Une fois le projet adopté par le congrès, au cours duquel les participants voteront de manière démocratique et libre, il doit être respecté par tous et personne n’aura le droit d’en contester la teneur, a-t-il souligné.

Au terme des débats qui ont marqué cette  rencontre, les militants ont évoqué de nouvelles questions relatives notamment aux expériences vécues par le parti au cours des dernières années, à l’instar notamment de l’alliance PPS-PJD dont il faut tirer les leçons qui s’imposent.

Au cours de cette expérience, le PPS a en effet su jouer avec brio son rôle de catalyseur jusqu’en 2018 dans son alliance avec le PJD, qui a été amené à atténuer ses ardeurs et à perdre de son emprise sur une grande partie de la population, comme l’illustre son recul durant les dernières élections.

Le débat a été l’occasion aussi de souligner que le  projet de document politique se doit par ailleurs d’insister sur les fondamentaux du parti relatifs notamment à la lutte des classes pour permettre de faire face aux visées de l’oligarchie qui gouverne le pays, une minorité qui bénéficie de l’économie de rente. Le PPS est tenu de faire face à cette oligarchie à travers notamment les alliances futures à nouer avec les forces sociales et politiques disposées à travailler ensemble dans ce sens. Et ce pour la réussite de l’alternative démocratique.

Le débat a montré de même la nécessité de traiter en premier lieu les développements qui s’opèrent sur scène internationale, étant donné leur impact sur la situation nationale. C’est le cas de la pandémie du Covid-19 qui a remis en cause de nombreux concepts et vérités et montré la nécessité de placer l’être humain au centre des préoccupations de l’œuvre du développement et de préserver notamment la souveraineté nationale sur tous les plans.

Et comme il s’agit d’un document qui définit la ligne de conduite du parti durant les quatre prochaines années, il ne doit en aucun se transformer en piège qui empêchera le parti de s’exprimer au sujet de tous les problèmes qui se poseront à l’avenir, car la période est une étape d’incertitude.

Pour une défenseure des droits humains de la femme, le parti se doit de consacrer, à travers ce projet de document son identité en tant que force de gauche qui lutte entre autres pour l’émancipation de la femme et l’égalité femme-homme que le courant islamiste tente d’enterrer en la traitant notamment la femme d’accessoire utilisé dans l’ornement des demeures.

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