Le miroir de l’encre
Par Noureddine Mhakkak
I-Citation de Jean-Luc Godard : «Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d’autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout».
II-Le cinéma est un art, ce qui veut dire qu’il est toujours près et loin du réel en même temps. Car le cinéma ne représente pas le réel, puisque le réel n’existe pas dans l’absolu, mais il existe à travers notre propre vision du monde. D’où ce qui est vraiment beau dans le cinéma, il est toujours lié à cette vision-là.
Cette vision qui doit être une vision artistique en premier lieu. Le cinéma est un miroir magique qui nous donne la possibilité de voir les choses d’une façon artistique. Il nous fait rêver mais toujours sans oublier de lever la tête pour voir la réalité de temps à autre.
III- Grâce au cinéma, l’héroïne du roman écrit en langue arabe « Toute une histoire » de l’écrivaine libanaise Hanan El-Chekh, et traduit en langue française par la belle plume de Stéphanie Dujols, a pu connaître le monde autrement. Elle a pu apprendre comment défendre sa liberté personnelle et vivre sa vie avec une autre vision, celle de franchir les obstacles liés à la tradition et vivre en plein air sans penser à autre chose, et sans craindre d’être rejetée par la société arabe traditionnelle.
Ainsi cette héroïne nommée Kamleh (Femme complète), avec une volonté audacieuse, a mis fin à toutes les pensées traditionnelles qui limitent la liberté de la femme en tant qu’une personne qui a le droit de choisir son propre chemin dans la vie.
IV-Le festival international du film de Marrakech est un grand festival international qui mérite de demeurer dans le champ cinématographique national et international. Car cet illustre festival est une grande richesse culturelle pour le Maroc, pour l’Afrique et pour le cinéma dans sa diversité universelle.
Un festival où les fabuleux du cinéma mondial donnent des Master Class, où les stars du grand écran assistent et rencontrent un public tellement fasciné par leurs films. Un festival où le cinéma et son discours règnent pendant des jours, et où les yeux des cinéphiles regardent ou plutôt voient des meilleurs films du monde entier.
Parler de ce festival, cela nous mène à parler du vrai cinéma, d’un cinéma de haut niveau. Un cinéma qui nous pousse à aimer la vie et de la voir dans plusieurs couleurs, des couleurs de la joie, de la paix et de la tolérance. Le festival international du film de Marrakech est une grande occasion pour le cinéma marocain pour réfléchir sur ses films et essayer d’élargir sa créativité. Car ce grand festival international nous pousse tous, cinéastes et critiques de voir le cinéma avec un autre œil et d’en penser autrement.
Et Il y a sans doute là, selon l’expression de Satyajit Ray, une indication pour les futurs cinéastes marocains. Car c’est cela le rôle de ce genre de grands festivals tels les festivals de Canne, de Berlin, de Venise et bien d’autres. Dans les milieux du cinéma, on doit ressentir le sens de l’art, du vrai art, et en plus de cela, on doit y vivre avec un grand bonheur … !