«le Maroc a le potentiel de surmonter les défis du Covid-19»

Fitch Ratings

L’agence de notation américaine Fitch Ratings a livré son analyse sur l’impact de la pandémie du Covid-19 sur l’économie marocaine. Pour l’agence, le Maroc a le potentiel de surmonter les défis de cette crise sanitaire mondiale. Elle maintient donc  la note souveraine du Royaume à BBB- avec perspective stable.

Les perturbations de l’économie mondiale dues au coronavirus exerceront, sans doute, des pressions sur le déficit des comptes courants du Royaume. Ces pressions seraient liées à la dégradation de certains secteurs névralgiques et pourvoyeurs de devises que sont le tourisme et l’industrie automobile du fait de la perturbation de la chaine de valeur mondiale. Ces derniers entre 2017 et 2019 ont représenté respectivement 6,7% et 6% du PIB du pays.

Aussi le ralentissement de la croissance mondiale pourrait peser sur l’industrie des phosphates et sur les réserves de change alors que la sécheresse aura un impact sur les exportations agricoles.  En face, l’agence de notation précise que la baisse des prix du pétrole et le recul de la demande intérieure de carburants en raison de l’état d’urgence sanitaire réduiront la pression sur la facture énergétique. Signalons que les importations d’énergie représentent 6,9% du PIB du pays.

Néanmoins, le Maroc dispose de plusieurs matelas de sécurité lui permettant de gérer ces nouvelles pressions. « La résilience extérieure du Maroc est soutenue par un accord de précaution LPL de 3 milliards de dollars avec le FMI sur lequel le gouvernement n’a pas fait appel. Le Maroc dispose également de réserves de change relativement confortables de 25,7 milliards de dollars soit 5 mois de paiement en compte courant». Et d’ajouter : «les restrictions sur les transactions financières à l’étranger par les résidents limitent les risques de fuite des capitaux».

Pour Fitch, le dernier geste des autorités monétaires sur le régime de change, notamment l’élargissement des bandes de fluctuations est aussi en mesure d’absorber le choc actuel. Elle s’attend toujours à ce que la transition vers un taux de change entièrement flexible conforme aux recommandations du FMI s’étale sur plusieurs années. Aussi, la flexibilité du dirham renforcerait considérablement la capacité d’absorption des chocs du Royaume et permettrait également à Bank Al Maghrib de passer à une politique monétaire ciblant l’inflation.

«Avant le choc de pandémique, les fondamentaux du Maroc ne faisaient pas état de risques importants à court terme pour la stabilité macroéconomique ou du taux de change» rappelle l’agence.

Kaoutar Khennach

Related posts

Top