1ères assises sur «Les industries culturelles et créatives»

Une table ronde préparatoire pour approfondir le débat

Un thème d’actualité, transversal, les industries culturelles et créatives étaient au cœur d’une table ronde qui a eu lieu mardi 9 juillet à Rabat, organisée par le Ministère de la Culture et de la Communication, département de la culture. Cette rencontre préparatoire en vue de l’organisation des premières assises des «industries créatives et culturelles» se veut un moment de réflexion  afin  d’échanger les idées et les expertises entre  les différents acteurs.

A cette occasion, le Ministère de la Culture et de la Communication, Mohamed Laaraj, a souligné que cette table ronde est une plate-forme et un point de démarrage pour chercher des pistes de réflexion dans le cadre d’une approche participative avec tous les intervenants  dans le domaine. «Les recommandations  de cette rencontre seront prises en  considération  pour les prochaines assises», dit-il.  Selon lui,  ‘’on ne peut pas limiter la culture uniquement dans les politiques culturelles, mais cela concerne également la création sous toutes ses formes et  facettes’’.

«La culture peut créer une société de la connaissance et promouvoir l’économie culturelle et le développement social», a-t-il ajouté. D’après lui toujours, la  culture doit être également présente dans le modèle du développement. Le critique de cinéma et de l’audiovisuel, Mohamed Galaoui s’est arrêté dans son intervention sur les horizons des industries cinématographiques au Maroc.

«Ce que j’entends par institutionnaliser le cinéma, c’est institutionnaliser  les rapports entre les acteurs qui agissent  dans le domaine du cinéma. », explique-t-il.  En effet, le métier doit être organisé c’est à dire que chaque secteur doit être indépendant à savoir le secteur de la production, de la réalisation et de la distribution, a-t-il ajouté.

Or, ce qui se passe ce que les acteurs sont dépendant  de la volonté du réalisateur, et parfois ça devient un rapport personnel. Il faut rationnaliser le secteur et tout le monde respectera le cahier des charges et respecter la loi dans ce cadre, a-t-il fait savoir. Pour Galaoui, le cinéma marocain doit être aussi présent sur le plan international et penser à  des coproductions et ne pas se limiter uniquement à  l’aide de l’Etat.

Le chercheur et artiste, Mohamed Idrissi Mansouri  a mis la lumière sur les défis et enjeux de l’industrie culturelle au Maroc, les arts plastiques comme cas de figure.   Il a souligné dans son intervention à la situation des arts plastiques dans la création des politiques culturelles, tout en prenant en considération la modernité, la mondialisation et le numérique qui ont envahi la société moderne.

Aujourd’hui, dit-il,  de 2000 à 3000 artistes professionnels sont présents dans le paysage artistique national par rapport aux années 50 où les artistes se comptaient sur les doigts d’une main. L’intervenant  s’est arrêté également sur de nombreuses questions qui touchent le secteur des arts plastiques entre autres l’enseignement pédagogique et la formation académique qui sont centrés essentiellement dans certaines villes, l’entrave du temps et des ressources matérielles qui freinent parfois le processus de la création. «Il ne faut  mettre tout les artistes dans le même panier, mais il faudrait y avoir une grande connaissance des artistes et de leurs valeurs chacun dans son style et son domaine de travail», a-t-il précisé.

L’intervenant  a  mis l’accent  sur le nombre des galeries qui reste selon lui  limité (27 espaces pour exposition). Il a appelé en outre à la création des manifestations comme des salons et biennales  artistiques, produire une offre artistique qui répond à tous les goûts pour séduire le public, encourager la création nationale au Maroc et ailleurs, soutenir les galléries et renforcer l’approche participative et consultative entre  tous les acteurs concernés.

La transversalité des politiques publiques et les moyens d’intégration de la culture dans le développement durable », tel est le thème sur lequel s’est penché Messaoud Bouhcine, professeur d’art dramatique à l’ISADAC. Quant à Fouzia El Bayed, directrice de la publication du magazine, «Al Founoune», elle a abordé le rapport de l’industrie culturelle et le partenariat public-privé au Maroc.

Les interventions sont axées sur la nécessité de l’intégration de la culture dans le développement durable et la promotion de l’industrie culturelle au Maroc pour en faire une source génératrice de revenus.

Mohamed Nait Youssef

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