Les batailles de Jbel Baddou en 1933
Le peuple marocain, avec à sa tête la famille de la résistance et de l’armée de libération, célèbre, mardi, le 87è anniversaire des batailles de Jbel Baddou, menées par les fils de la province d’Errachidia en août 1933 contre les forces d’occupation françaises, une épopée historique inscrite en lettres d’or dans les annales de la lutte nationale pour la liberté et l’indépendance.
A cette occasion, le Haut Commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération souligne que ces batailles illustrent le courage et la bravoure des résistants qui ont farouchement résisté aux colonisateurs, dont les forces régulières affluaient des zones militaires installées par les forces d’occupation à Tadla, Marrakech et Meknès.
Les combattants issus de toutes les tribus de Tafilalet, qui se sont rassemblés en masse, avaient tenu tête à une armée sophistiquée, à une aviation efficace et à des effectifs les encerclant de tous bords.
Le Haut Commissariat rappelle également que les tribus et habitants de Tafilalet avaient bravement résisté depuis le début du 20ème siècle et fait montre d’un sens élevé de sacrifice pour repousser l’occupant, notamment en 1908 après que les forces coloniales ont procédé à l’implantation de leur premier camp dans le centre de Boudnib, qui servait de base pour le lancement de leurs attaques.
Face à l’incapacité d’étendre leur domination sur l’ensemble du territoire de la province, les autorités coloniales ont pris part, en août 1933, au plus violent affrontement éclaté dans cette région, au cours duquel les résistants, issus des différentes tribus, ont fait preuve d’un sens élevé de patriotisme et d’une grande résistance et bravoure, réussissant ainsi à déstabiliser les rangs de l’armée française, bien supérieure en termes d’effectifs et d’artilleries.
En effet, depuis fin juillet 1933, trois groupes militaires des forces coloniales ont reçu des instructions pour avancer vers Aghbalou N’gardous, avant de lancer, début août, des opérations visant à assiéger la région orientale du Haut-Atlas. C’est ainsi que des affrontements violents ont éclaté à Jbel Baddou entre les troupes coloniales et les moujahidines, sous la houlette de braves héros connus pour leurs expériences sur le terrain, dont Zaid Ouskounti et Ali Outarmoune et d’autres dirigeants qui étaient aux avant-postes, outre les oulémas et les notables ayant également pris part à ces batailles.
Grâce à leur forte détermination et à leur sens élevé de patriotisme, les combattants se sont organisés et ont bien resserré les rangs pour tenir tête aux forces coloniales qui ont encerclé la région orientale, avant de se réfugier à Jbel Baddou, Nehmdoun et Aoub, malgré les conditions climatiques difficiles.
Devant cette résistance farouche et bien organisée, des initiatives françaises pour la négociation avec les résistants ont été lancées, mais en vain. Après cet échec de négociations, les forces d’occupation ont déclenché une attaque contre les combattants, le 25 août 1933.
Par ailleurs, la région d’Aghbalou N’gerdous a joué un rôle primordial dans le rayonnement national, en particulier lorsque le colonisateur l’avait choisi au début des années 50, en tant qu’exil des leaders nationaux, parmi lesquels des signataires du manifeste de l’indépendance.
Le contact entre ces leaders et les fils de cette province a constitué une occasion pour élargir le rayonnement des idées et principes nationaux, ainsi que pour concrétiser l’esprit de lutte nationale qui a continué à se renforcer davantage avec la Révolution du Roi et du Peuple, survenue suite à l’exil de feu SM Mohammed V, héros de l’indépendance, de son compagnon de lutte feu SM Hassan II, et de l’auguste Famille Royale le 20 août 1953.
La lutte des fils des tribus de Tafilalet, à l’instar de ceux des différentes régions du Royaume, s’est poursuivie jusqu’à la réalisation de la volonté du Roi et du Peuple : le retour à la légitimité et l’annonce de l’indépendance du Maroc en 1955.
D’autre part, la famille de la résistance et de l’armée de libération a saisi cette occasion pour exprimer sa grande fierté du leadership visionnaire et avant-gardiste de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, tout en se félicitant des réalisations historiques, cumulées sous la conduite éclairée du Souverain, et des développements stratégiques qu’a connus la première cause nationale, couronnés par l’annonce de la décision historique des Etats-Unis de reconnaître l’entière et pleine souveraineté du Royaume sur son Sahara.
Cette reconnaissance constitue « un tournant décisif et déterminant » dans le processus de ce conflit régional artificiel que les ennemis de l’intégrité territoriale tentent de perpétuer face à des faits historiques démontrant que le Sahara était marocain et le restera à jamais.
La famille de la résistance s’est, dans la foulée, félicitée de la décision de Washington d’ouvrir un Consulat à Dakhla, à vocation essentiellement économique, afin d’encourager les investissements américains et de renforcer le développement socio-économique de la région, ce qui est de nature à consolider cette dynamique diplomatique enclenchée avec l’ouverture de nombreux consulats au Sahara marocain.
Une décision américaine à même de conforter la position marocaine sur le plan international, d’isoler davantage les ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume et d’appuyer l’action du Maroc pour contrecarrer leurs manoeuvres ourdies tendant à porter atteinte à ses droits légitimes, conclut le Haut Commissariat.