A vrai dire
On peut toujours comprendre le souci constant des pouvoirs publics, relatif à mettre les populations à l’abri de toute vague exponentielle de la pandémie. Par respect de cette préoccupation civique, il ne serait peut-être pas admissible de contester de telles mesures protectrices aussi drastiques soient-elles.
A la veille du Ramadan, l’exécutif avait ratifié, sur recommandation du comité scientifique et technique, la suspension nette des randonnées nocturnes à partir de 20h, jusqu’au petit matin, tout au long de ce mois sacré. Une rude décision qui tombe comme une douche froide, notamment, sur les propriétaires des restaurants et des cafés ! Encore eux qui, depuis la crise virale, ont enduré le calvaire, au point de s’embourber dans les affres de la banqueroute. Après de longs mois de galère mortifère, ils n’en peuvent plus et s’apprêtent à jeter l’éponge.
La grogne est à son paroxysme, d’autant plus qu’ils espéraient se ressaisir en cette période de haut afflux confortée par l’ouverture des plages. Or, l’Etat a encore priorisé la prudence, surtout que l’apparition des variants dans notre pays, exigeait plus de vigilance précautionneuse en vue de contenir la recrudescence épidémique.
Il est bien évident que la mobilité accrue des vagues humaines, à la recherche du défoulement, après la rupture du jeûne, est inévitable, chose qui aurait, sans nul doute, des répercussions fâcheuses sur la santé des citoyens. Aussi, a-t-on eu recours à ces démarches qui peuvent paraître draconiennes mais, faut-il bien le rappeler, elles sont certainement, dictées par la conjoncture actuelle.
Il est à relever, en ces moments affligeants, la conduite civique dont ont fait preuve les professionnels des métiers de la bouffe. Tout d’abord en matière de solidarité et de soutien envers les démunis. Ensuite, lors de l’arrêt du mouvement prévu, il y a juste quelques jours. Cette bonne foi dont ils font montre, malgré leurs atroces peines sanctionnées les lourdes dépenses de fonctionnement, ainsi que les ardues charges du personnel en oisiveté.
Il est bien vrai que leur état n’est pas aussi dramatique que des larges couches de déshéritées qui ont été pénalisés par la crise pandémique, depuis déjà plus d’un an. Mais, il semble bien que la situation des cafetiers et restaurateurs nécessite un intérêt particulier de la part de l’Etat, à travers des appuis substantiels et des indemnités notoires aussi bien à l’égard des propriétaires que les employés mis à rude épreuve.
Il va de l’intérêt des décideurs centraux de faire suite à leurs doléances légitimes, en étendant des passerelles d’écoute et de réactivité afin d’assurer la paix et la stabilité sociales dont a besoin le pays en ces périodes de haute tension, suscitée par la chronicité de la crise épidémiologique.