Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Bien qu’avant le vote, mercredi dernier, de la résolution présentée par le sénateur-démocrate de la Virginie, Tim Kaine, à l’effet de mettre fin à l’état d’urgence utilisé par le président américain pour pouvoir imposer des droits de douane sans requérir l’aval du Congrès, Donald Trump avait invité les sénateurs républicains à s’y opposer en «conservant l’état d’urgence» pour que son administration «puisse finir son travail» car une victoire des démocrates serait «dévastatrice» pour le parti républicain, le chef de l’Etat a essuyé un cinglant échec lorsqu’en perdant l’appui de 4 sénateurs républicains qui, en jugeant bon de lui obéir, se sont rangés derrière leurs collègues démocrates, le projet de loi par lequel ce dernier voulait imposer des droits de douane au Canada a été rejeté, par le Sénat, par 51 voix contre 48.

Et si, après son désaveu, par la Chambre haute du Congrès américain, ce projet de loi n’a plus aucune chance d’être adopté par la Chambre des représentants qui est dominée par les républicains, force est de reconnaître, tout de même, que le vote y afférent a dévoilé les limites du soutien républicain à l’initiative du président Donald Trump qui vise à remodeler l’économie américaine en restreignant le libre-échange car elle risque, à terme, de provoquer une contraction économique qui endommagerait profondément les relations entre les Etats-Unis et le reste du monde.

Or, même si, par ailleurs, un groupe de jeunes républicains, proches du président américain, soutient l’initiative de Donald Trump de « remodeler l’économie américaine en profondeur » et que plusieurs membres de la Conférence républicaine ont fait part de leurs inquiétudes quant aux conséquences des droits de douane sur les agriculteurs notamment, nombreux sont ceux qui entendent, néanmoins, laisser, au chef de l’Etat, la marge de manœuvre qui lui permettrait de négocier de meilleurs accords commerciaux.

En contestant le fait que, pour justifier sa décision d’imposer des droits de douane au voisin canadien, le président Donald Trump, accuse, ce pays, de ne pas faire le nécessaire pour empêcher l’entrée de drogues – notamment du « fentanyl » – par la frontière nord, Tim Kaine, le sénateur-démocrate de la Virginie, à l’origine de cette résolution, a déclaré, lors d’une conférence de presse, que le « fentanyl » n’est qu’un prétexte et qu’il s’agit, bel et bien, « de droits de douane » et, surtout, « d’une taxe nationale sur les ventes pour les familles américaines » qui va permettre, au président américain, de financer les réductions d’impôts qu’il a proposées et qui vont profiter, aux plus riches, en augmentant les coûts de la construction de logements, de l’achat de voitures et du paiement des produits alimentaires importés.

A quoi s’attendre quand, comme l’a déploré, Chuck Schumer, le chef de file des démocrates au Sénat, en voulant appliquer de nouveaux droits de douane sur les produits provenant du monde entier, le président Donald Trump risque de «porter un coup dur à l’économie américaine et au rêve américain» dès lors que l’annonce même d’une telle décision a déjà fait chuter les marchés boursiers ? Attendons pour voir…