Pourquoi les Marocains en sont-ils si friands?

Achat de biens immobiliers en Espagne 

Karim Ben Amar

Les Marocains sont les premiers acquéreurs de logements en Espagne.  Ils ont acquis la bagatelle de 5 000 logements dans la péninsule ibérique, à fin juin 2021. Ce chiffre représente  10,8 % du total des opérations. Les Britanniques arrivent en deuxième position et les Roumains complètent le podium.

L’Espagne a la cote chez les marocains.  Selon les données du Conseil général des notaires, les Marocains ont acheté 5 159 logements en Espagne, contre 4 614 pour les Britanniques et 3 770 pour les Roumains. Au premier semestre de cette année, les achats de logements effectués par les étrangers ont augmenté de +74,8 % en ce qui concerne les Marocains, 75,1 % pour ce qui est des Allemands, et +90,2 % pour les Suisses.

Parmi les étrangers résidents, les Marocains et les Roumains ont acquis le plus de logements dans presque toute la péninsule, à l’exception en Galice et dans les archipels. Dans le détail, les Marocains ont effectué 50 % des achats de logements à Murcie, 40 % en Estrémadure et 34 % à La Rioja. Les Roumains ont réalisé 33 % des achats de logements par des étrangers en Castille-La Manche et à Aragon.

Le prix moyen au mètre carré des opérations réalisées par les acheteurs étrangers au premier semestre 2021 s’établit à 1 863 euros, soit une hausse de 4,1 % en glissement annuel. En revanche, les étrangers non-résidents ont payé les montants les plus élevés pour leurs logements, 2 452 euros/m² en moyenne  alors que la moyenne des résidents était de 1 498 euros/m².

Par ailleurs, les Marocains ont payé les logements au prix moyen par mètre carré le plus bas, soit 640 euros. Les Roumains ont fait leurs acquisitions à 967 euros/m², et les Équatoriens à 984 euros/m². Par région, les acquisitions de logements ont connu une nette augmentation dans les îles Baléares (11,0 %), en Andalousie, à Galice, à Madrid et à Navarre (5,8 à 6,3 %). Des augmentations plus modérées ont été enregistrées dans la Communauté valencienne (2,5 %), les îles Canaries (2,2 %) et le Pays basque (0,7 %).

Pour s’enquérir des raisons qui poussent les marocains à acheter en Espagne, l’équipe Al Bayane a contacté des marocains résidents au Maroc et propriétaires en Espagne. Nous avons constaté que les raisons d’acheter un pied à terre en Espagne sont nombreuses.

Karim, propriétaire d’un appartement deux pièces à Fuengirola a assuré que «l’Espagne encourage l’achat des appartements par les étrangers. Tout d’abord, il faut savoir que le pays n’applique aucun contrôle sur la source de l’argent. Autrement dit, contrairement à plusieurs pays européens, pour devenir propriétaire en Espagne, il suffit d’avoir la somme».

De plus, notre source déclare que de nombreux arrangements sont possibles. «En Espagne, le dessous de table est omniprésent. Vous pouvez remettre 50% de la somme du bien sous forme de dessous de table (noir) et le reste de manière légale».

Il y a aussi un point essentiel qui explique très bien pourquoi les marocains sont friands d’achat de bien en Espagne. « L’achat d’un bien en Espagne qui s’élève à 146.000 euros octroie une carte de résidence de 5 ans renouvelable à 5 membres de la famille de l’acquéreur. Depuis l’instauration de cette loi, les marocains achètent de plus en plus dans la péninsule ibérique», a-t-il conclu.

Pour sa part, Laârbi, possédant un appartement à Marbella a assuré que la principale raison pour laquelle il a acheté en Espagne et plus précisément dans la Costa del Sol, c’est la proximité avec le Maroc. «Je mets deux heures en sortant de chez moi à Tanger pour arriver à Marbella. Cette proximité me permet à moi et à ma famille de pouvoir passer même un week-end en Espagne».

« En plus du temps ensoleillé et des belles terrasses, à Marbella on vit sont faire spécialement attention aux regards des gens », ajoute-t-il. « Si je veux prendre un verre en terrasse par exemple, je ne vais pas faire attention aux passants». Et de conclure, «ceci dit, les marocains sont chaque période estivale en plus grand nombre, contrairement à l’année précédente».

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