Croissance
L’activité économique nationale devrait enregistrer une croissance de 2,8% au premier trimestre 2022, en variation annuelle, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
« Compte tenu d’un accroissement de 3,4% de la valeur ajoutée hors agriculture, l’activité économique nationale enregistrerait une hausse de 2,8% au T1-2022, en variation annuelle, au lieu de +1% au même trimestre de 2021 », indique le HCP dans son point de conjoncture du T4-2021 et perspectives pour le T1-2022.
La valeur ajoutée hors agriculture devrait augmenter, en glissement annuel, de 3,4% au T1-2022, fait savoir la même source, ajoutant que dans le secteur tertiaire, l’activité poursuivrait son amélioration dans les services marchands notamment le commerce et le transport.
Dans l’ensemble, le secteur tertiaire contribuerait pour 1,6 point à l’évolution du Produit intérieur brut (PIB), alors que dans le secteur secondaire, les activités industrielles et de construction poursuivraient leur amélioration amorcée depuis le T2-2021, précise le HCP. S’agissant des activités agricoles, elles afficheraient une inflexion à la baisse au T1-2022, après avoir été particulièrement dynamiques en 2021. Les performances des filières végétales seraient affectées par une pluviométrie automnale en dessous d’une saison normale. Toutefois, la production animale devrait poursuivre son évolution positive, mais à un rythme plus modéré grâce, notamment, au développement des activités avicoles.
Globalement et sous l’hypothèse d’une récolte céréalière en dessous de la moyenne quinquennale d’environ 9%, la valeur ajoutée agricole s’infléchirait de 4,5%, en variation annuelle au T1-2022.
Par ailleurs, le HCP s’attend à une demande mondiale adressée au Maroc en augmentation de 2,4%, en variation annuelle, lors de la même période. La demande intérieure nationale, elle, devrait poursuivre son accroissement au début de l’année 2022, avec cependant un rythme en légère décélération notamment au niveau des dépenses des ménages.
Les dépenses publiques poursuivraient, quant à elles, leur tendance haussière, situant la hausse de la consommation publique à 4,5%, en variation annuelle. De son côté, l’investissement brut progresserait au rythme de 7,8%, tiré par la bonne orientation de l’investissement en biens d’équipement industriel et de Bâtiment et travaux publics (BTP).
ET 4,9% au T4-2021
L’économie nationale se serait raffermie de 4,9%, en variation annuelle, au quatrième trimestre 2021.
Cette évolution aurait été favorisée par la hausse de 19,1% de la valeur ajoutée agricole et l’accroissement de 2,9% de celle des activités non-agricoles, explique le HCP dans son point de conjoncture du T4-2021 et perspectives pour le T1-2022. Les branches tertiaires auraient contribué pour 1,5 point à l’évolution du produit intérieur brut (PIB), portées par la bonne orientation des activités de commerce et des services publics, fait savoir la même source.
La croissance des activités secondaires aurait, quant à elle, ralenti, portant sa contribution à la croissance du PIB à 0,8 point. La valeur ajoutée industrielle aurait crû de 2,4%, après 4% un trimestre auparavant. Par ailleurs, le HCP relève que les activités de la construction auraient affiché une hausse de 6,7%, au lieu de +17,6% un trimestre plus tôt. La valeur ajoutée minière aurait fléchi de 4,4% au T4-2021, en variation annuelle, après avoir enregistré une hausse de 5,5% un trimestre auparavant.
Résilience du commerce extérieur
Le HCP relève par ailleurs, une résilience relative du commerce extérieur national sur fond de renchérissement des prix mondiaux.
« Au niveau national, les exportations des biens en valeur auraient augmenté de 24%, bénéficiant d’un effet-prix positif à l’export et de l’orientation relativement favorable de la demande extérieure », fait savoir la même source. Elles auraient été portées par l’amélioration des ventes extérieures des phosphates et dérivés, dans un contexte de renchérissement de leurs prix sur le marché mondial, par la hausse des exportations des biens de la confection et de la bonneterie, de celles des produits des industries électriques et électroniques, des produits agricoles et agro-alimentaires et, dans une moindre mesure, de l’automobile dans son segment construction, précise le HCP. Les exportations de l’aéronautique auraient, pour leur part, montré quelques signaux de reprise en lien avec le redémarrage progressif du secteur aéronautique au niveau mondial et européen, après le fort recul de 2020.
Parallèlement, les importations se seraient inscrites en hausse de 26% au quatrième trimestre 2021, subissant le renchérissement des prix à l’import, en particulier ceux des matières premières, combiné à un effet de correction après le recul enregistré en 2020. La facture énergétique aurait été impactée par l’augmentation des importations des gasoils et fuels et des autres hydrocarbures. Hors énergie, l’accroissement des importations aurait été alimenté beaucoup plus par celui des demi-produits, des produits bruts et, dans une moindre mesure, par celui des biens d’équipement industriel et des biens de consommation notamment les voitures de tourisme, les médicaments et les autres produits pharmaceutiques.