Dans la perspective de la réaction des Emirats

Le pétrole en hausse

Les cours du pétrole poursuivaient leur hausse jeudi, le Brent gagnant près de 5% à la suite de déclarations des Émirats arabes unis tempérant les espoirs d’une hausse de production des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Vers 10H00 GMT (11H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, référence de l’or noir en Europe, pour livraison en mai gagnait 4,96% à 116,65 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril prenait 4,11% à 113,17 dollars.
Mercredi, le cours du Brent avait plongé de 13% et celui du WTI de 12%, lestés par une ouverture diplomatique du président ukrainien Volodymyr Zelensky ainsi que par le signal donné par les Émirats arabes unis, désormais favorables à une augmentation de la production.
Mais jeudi, les Emirats ont affirmé qu’ils allaient respecter les engagements pris dans le cadre de l’alliance des pays exportateurs Opep+ (Opep et ses alliés) qui comprend la Russie.

« Les Emirats croient à la valeur qu’apporte l’Opep+ au marché du pétrole. Nous sommes engagés vis-à-vis de l’accord au sein de l’Opep+ et du mécanisme actuel d’ajustement mensuel de la production », a tweeté jeudi le ministre émirati de l’Énergie et des Infrastructures, Souheil al-Mazrouei.
La veille, l’ambassadeur des Emirats à Washington, Youssef Al Otaïba, s’était pourtant dit favorable à une augmentation de la production.
Des messages contradictoires qui « laissent le marché dans l’incertitude quant à leur position réelle sur la question, ce qui crée des conditions susceptibles d’entraîner une plus grande volatilité des prix », commente Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

Les pays exportateurs de pétrole sont sollicités pour freiner l’envolée des prix du brut attisée par la guerre en Ukraine, notamment après la décision des États-Unis et du Royaume-Uni d’arrêter d’importer du pétrole de Russie (deuxième plus grand exportateur de brut au monde, derrière l’Arabie saoudite) en riposte à l’invasion de l’Ukraine.
« Les Emirats arabes unis n’agiront pas de leur propre chef pour augmenter la production de pétrole », estime Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.
Lors de leur dernière rencontre, les pays de l’Opep+ s’en étaient tenus à une hausse modeste de leur production, malgré la flambée des prix. Une plus forte augmentation pourrait toutefois être décidée lors de la prochaine réunion de l’alliance, le 31 mars prochain, selon l’analyste.

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