Une vingtaine de palettes africaines à l’honneur

À la Galerie de Bab Rouah

Mohamed Nait Youssef

À la mythique Galerie de  Bab Rouah à Rabat, le vernissage de l’exposition «Art contemporain d’Afrique au féminin pluriel» a eu lieu, mercredi 1er mars, en présence des personnalités des mondes de la culture et des arts. Initiée par l’association Arkane, cette exposition s’inscrivant dans le cadre de «Women contemporary artists of Africa» (WCAA), sera ouverte au public jusqu’au 14 mars.

Ce sont en effet une vingtaine d’artistes femmes issues de plusieurs pays d’Afrique et diasporas qui ont dévoilé leurs œuvres aux touches, sensibilités et palettes différentes. Par ailleurs, ces travaux sont le fruit d’une résidence artistique organisée par Arkane pour croiser les regards et les visions artistiques.

Cet événement s’inscrivant dans le sillage de «Rabat capitale africaine de la culture» est ainsi organisé sous le signe de la femme africaine.

«Je suis une femme, mère de deux enfants. J’ai grandi dans la rue. Je suis une orpheline. Cette exposition m’a offert l’opportunité de montrer ses toiles et œuvres artistiques.», nous confie  l’artiste peintre, Sonia A. Djedatin.

Ce travail, dit-elle, est un fruit d’une résidence initiée par l’association Arkane. «Ma peinture est une extériorisation de mes rêves regorgeant de symboles, mais qui se composent dans la composition.», a-t-elle révélé.

Les styles sont divers, les supports et les techniques aussi. Entre abstrait, figuratif, entre autres, les artistes peintres ont dévoilé ce qui demeure caché dans leur imaginaire créatif.

«Mes peintures sont nourries de mon vécu, de mes rencontres humaines et artistiques, mais aussi de nos cultures africaines traditionnelles où la femme occupe une place centrale.», précise Sonia A.Djedatin.

Certes, la femme est au cœur de l’œuvre, mais les références sont multiples. En outre, les couleurs à la fois vives, chaudes ont illuminé les murs de la Galerie de  Bab Rouah pour le plaisir des yeux.

«C’est une résidence qui a été proposée à des femmes africaines. Quant à moi,  je peins des visages de femmes souvent noires parce que je vis dans ce contexte avec des burkinabais. Je suis émergée dans cette population et j’essaie de conjuguer toutes ces références dans ma peinture.», nous précise Isabelle Bulczynski Dossa.

En effet, l’artiste peintre franco-béninoise résidant au Burkina-Faso depuis dix ans s’est dite  influencée de tout ce qu’elle entoure. Or, elle déplore le fait que la femme artiste n’a pas la place qu’elle mérite dans le champ artistique africain, au Burkina-Faso en particulier.

«On a du mal à percer. Au Burkina-Faso en particulier, il y a peu de femmes artistes qui ont du mal à percer parce qu’elles manquent cruellement d’infrastructures. Déjà, il n’y a pas d’école des beaux arts.», a-t-elle rappelé. En revanche, il y a une dynamique remarquable et des énergies qu’il faudrait capitaliser et développer  davantage, a-t-elle indiqué.

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