OTAN : L’adhésion de l’Ukraine à l’ordre du jour

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Les dirigeants des pays de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord se sont retrouvés ce mardi à Vilnius, en Lituanie, à seulement 35 kilomètres de la Biélorussie, où Vladimir Poutine a commencé à implanter ses armes nucléaires tactiques et ce, pour s’entretenir, durant deux jours, de la question de l’entrée de l’Ukraine dans l’alliance atlantique et confirmer, ainsi, leur soutien à Zelensky car en ayant beaucoup de mal à contrer l’offensive de Moscou, ce dernier réclame des engagements précis sur cette adhésion.

Assistent à ce sommet les 32 chefs d’Etat de l’Alliance – à savoir, les 31 membres initiaux qui ont été rejoints par le chef d’Etat de la Suède – mais aussi par les alliés du Pacifique (Japon, Corée du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande) ainsi que par le président ukrainien Volodymyr Zelensky,

Considérant que l’intégration de la Suède à l’OTAN a connu un bon « coup d’accélérateur » lorsque le président turc Recep Tayyip Erdogan a finalement consenti à lever son véto, le président ukrainien, qui a dénoncé les hésitations des pays-membres, souhaiterait qu’au cours du sommet de Vilnius, ceux-ci examinent la question de l’adhésion de son pays à l’OTAN avec toute la bienveillance requise et se mettent d’accord sur le calendrier y afférent.

Jugeant « absurde » le fait que son pays n’ait toujours pas de « calendrier d’adhésion », le président Zelensky qui estime que ceci ne peut qu’encourager Moscou à « continuer sa terreur » en Ukraine, regrette qu’il « n’y ait aucune volonté (de la part des membres de l’alliance) de donner à (son pays) une invitation à l’OTAN alors même qu’il « mérite » d’en faire partie.

Mais en reconnaissant, tout de même, que cette adhésion n’est pas envisageable en ce moment où le pays est en guerre car l’Article 5 de l’Alliance stipule qu’une attaque contre un membre est une attaque contre tous les membres, le président ukrainien estime, néanmoins, qu’un « signal clair », sur les perspectives de cette adhésion, devrait lui être donné « dès maintenant » de la part des Occidentaux alors qu’en déplorant le fait que l’Ukraine a commencé sa contre-offensive, les membres de l’alliance ne sont toujours pas d’accord ni sur la manière de formuler l’invitation à adresser à l’Ukraine ni même sur le fait que cette « promesse d’adhésion » devrait lui être faite avant que toutes les conditions relatives à son entrée dans l’OTAN ne soient réunies.

Aussi, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a affirmé mardi que l’OTAN va tracer une « voie de réformes » pour l’Ukraine afin qu’elle puisse rejoindre l’alliance atlantique sans aucun « calendrier précis » alors que le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré, de son côté, que les Etats membres vont lui « envoyer un message clair, un message positif sur la voie à suivre ».

Mais si les Etats baltes, la Pologne et la France souhaitent une invitation franche et rapide, les Etats-Unis et l’Allemagne optent pour la prudence au motif que l’Ukraine ne serait pas encore « prête à faire partie de l’OTAN » comme l’a affirmé, lors d’un entretien sur CNN, Joe Biden lorsqu’il a refusé de s’engager sur un calendrier précis.

Considérant, enfin, que pour toutes ces raisons les chefs des diplomaties des Etats-membres de l’OTAN s’interrogent, depuis des semaines, sur la formule qui pourrait satisfaire les deux parties, attendons pour voir…

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